Connectez-vous S'inscrire
PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité)

Absence de cadre juridique : PLAAF appelle à une action urgente pour clarifier le statut et les droits des lanceurs d'alerte



La Plateforme de Protection des Lanceurs d'Alerte en Afrique (PLAAF) a organisé une conférence publique ce vendredi, abordant le thème crucial de la protection des lanceurs d'alerte au Sénégal. Cette rencontre, qui a réuni des journalistes, des experts en droit et des membres de la société civile, marque une étape importante dans les efforts visant à garantir la sécurité et la liberté d'expression des lanceurs d'alerte dans le pays.
 
Jimmy Kanté, directeur Afrique de l'Ouest francophone de la PLAAF, a souligné « l'importance capitale de cette initiative, intervenant dans un contexte où le président de la République Bassirou Diomaye Faye a exprimé le désir d'instaurer une législation spécifique pour protéger les lanceurs d'alerte. Cette volonté politique marque un tournant significatif dans la lutte contre la corruption et les pratiques illégales au sein des organisations. »
 
À travers ses interventions et ses actions, la Plateforme a pu constater le besoin criant de protection pour ces lanceurs d'alerte, notamment au Sénégal où plusieurs cas ont été recensés.
 
À en croire Marie Paul Conaré, chargée de projet à PLAAF, « l'absence d'un cadre juridique adapté expose actuellement les lanceurs d'alerte à divers risques, allant de la répression à l'exil forcé. » C'est dans ce contexte que la Plateforme appelle à une action urgente pour clarifier le statut et les droits des lanceurs d'alerte, ainsi que pour garantir leur protection et leur sécurité.
 
La rencontre a permis d'aborder en détail les principaux enjeux liés à l'adoption d'une loi de protection des lanceurs d'alerte. M. Kanté a insisté sur la nécessité de définir clairement le champ d'action des lanceurs d'alerte, les canaux de signalement ainsi que les mesures de protection et d'immunité qui leur seront accordées. Il a également plaidé en faveur de la création d'une autorité indépendante chargée du suivi des enquêtes.
 
Recommandations
Dans ce sens, PLAAF a adressé une lettre au chef de l’État avec des recommandations et des suggestions pour mieux protéger les lanceurs d’alertes. « Le président de la République a émis le vœu de doter le Sénégal d'une loi qui protège les lanceurs d'alerte. Nous avons juste après cette annonce, écrit aux autorités. « Notre volonté est d’accompagner la justice sur la rédaction cette loi. Au Sénégal, on a eu de plusieurs dizaines d'alerte l'ensemble du continent et nous avons aussi eu au Sénégal la plupart de pouvoir aujourd'hui avoir une loi. Les informations s'agissant du courrier qu'on a rédigé pour la justice, on a mis nos revendications ou en tout cas nos recommandations pour la loi qui pourrait être prises en compte », a expliqué Jimmy Kanté.
 
L'initiative sénégalaise revêt une importance particulière dans un contexte où seuls onze pays disposent actuellement d'une législation protectrice pour les lanceurs d'alerte. En tant que premier pays francophone à envisager une telle loi, le Sénégal pourrait servir d'exemple pour l'ensemble de l'Afrique francophone, soulignant ainsi son engagement.
 
« Si cette loi est votée au Sénégal, cela fera du pays le premier pays francophone doté d'une loi de protection de lanceur d’alertes. Je sais qu’il y a des initiatives qui sont en cours actuellement en Côte d'Ivoire au Burkina, mais il n'y a pas encore un pays francophone où il y a une loi qui protège le lanceur d'alerte donc le Sénégal peut être un exemple dans le monde francophone. Ainsi, cela pourrait servir l'exemple pour d'autres. Il ne suffira pas simplement de pouvoir voter une loi, mais il faudrait s'assurer de son application et son application passera également par la sensibilisation et l'appropriation de cette loi par la population », a-t-il indiqué.
 
Sensibilisation et appropriation
 
Outre l'adoption d'une loi, la PLAAF insiste sur l'importance de sensibiliser la population et de créer un environnement propice à la culture de l'alerte. « La liberté d'expression et la protection des lanceurs d'alerte doivent devenir des valeurs fondamentales de la société sénégalaise, nécessitant un engagement continu de la part de la société civile, des médias et des autorités », a affirmé Marie Paul Conaré.
 
L'engagement du Sénégal à protéger les lanceurs d'alerte représente un pas significatif vers une gouvernance plus transparente et responsable. Il reste maintenant à concrétiser cette volonté politique par l'adoption d'une législation robuste et par des actions concrètes en faveur de la protection et de la promotion des lanceurs d'alerte, véritables acteurs de la démocratie et de la lutte contre la corruption.

Ndeye Fatou Touré

Vendredi 10 Mai 2024 - 15:19


div id="taboola-below-article-thumbnails">

Nouveau commentaire :
Facebook Twitter