Si les membres de Boko Haram venaient à être jugés pour avoir commis des attaques systématiques généralisées contre des civils, ils pourraient être accusés de crimes contre l’humanité, a indiqué le Haut commissariat.
Joint par RFI, Rupert Colville, porte-parole de l’agence onusienne, a précisé que Boko Haram remplit les critères du crime contre l’humanité tel qu’il est défini par le droit international. Il a notamment rappelé que les attaques revendiquées par Boko Haram sont ciblées contre la population, sur des motifs fondés sur la religion et que ce sont des crimes systématiques et à grande échelle.
Attentats revendiqués par Boko Haram et représailles des chrétiens
Kaduna et Damaturu, villes du nord du Nigeria, sont confrontées à l’engrenage infernal des violences confessionnelles. Les forces de l’ordre cherchent à rétablir le calme dans la région mais la cohabitation entre jeunes musulmans et membres de la minorité chrétienne est extrêmement tendue et peut devenir incontrôlable.
Joint par RFI, le colonel Sani Usman, porte-parole d’une division de l’armée nationale à Kaduna s’est dit inquiet. « Le vrai problème, pour nous, ce sont les représailles. Les jeunes décident de rendre justice eux-mêmes et tirent, par vengeance, sur des habitants de Kaduna », a-t-il déclaré, jeudi 21 juin.
Les attentats du dimanche 17 juin qui ont visé trois églises du nord du pays, revendiqués par Boko Haram, ont provoqué des représailles de chrétiens dans une nouvelle vague de violences. Depuis le début de la semaine, le dernier bilan fait état de plus de 100 morts et de plusieurs dizaines de blessés.
Des responsables chrétiens ont de nouveau averti que l’impuissance du gouvernement à neutraliser Boko Haram et à mettre fin à ces attaques confessionnelles pourrait conduire de plus en plus de Nigérians à assurer leur défense.
L’Association chrétienne du Nigeria, principale organisation chrétienne du pays, accuse directement le président nigérian : « Depuis le début de ces actes terroristes, le président Goodluck Jonathan n’a rien fait qui puisse nous rassurer ». L'association a fustigé aussi la « faiblesse » présidentielle alors que Boko Haram a « déclaré la guerre aux chrétiens ».
Boko Haram, un mouvement « fragmenté »
Une semaine avant les attentats meurtriers des trois églises, un dignitaire et érudit musulman, Sheikh Dahiru Usman Bauchi, avait annoncé, sur RFI, que Boko Haram l’avait accepté comme médiateur en vue de l’ouverture d’un dialogue avec les autorités. « Boko Haram a accepté de négocier avec les autorités par mon intermédiaire », avait-il affirmé.
Comment expliquer alors le regain de violence qui s’en est suivi ? Pour Ayo Olukotun, professeur de sciences politiques à Ibadan, cela ne le surprend pas car « la négociation et l’escalade de la violence ne sont pas incompatibles. S’il y a effectivement négociation, il se peut que Boko Haram renforce ses activités pour être en position de force… On ne négocie pas à genoux », avait-t-il estimé sur RFI.
Néanmoins, il n’a pas non plus exclu l’hypothèse selon laquelle ces attentats ne sont, peut-être pas, le fait de ceux qui, au sein de Boko Haram, auraient accepté le dialogue avec les autorités. Pour cet analyste, Boko Haram n’est pas une organisation monolithique. Une analyse partagée par Michel Luntumbué, du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, basé en Belgique. Pour lui, Boko Haram « est un mouvement fragmenté qui, actuellement, voit se développer des actions, parfois autonomes ; des cellules très locales qui agissent et qui n’obéissent pas nécessairement à une hiérarchie de type linéaire », a-t-il souligné sur RFI.
Par ailleurs, il est difficile aussi de savoir si les éléments de Boko Haram censés avoir accepté de discuter sont réellement représentatifs.
D’autres observateurs mettent en garde contre une lecture réductrice et uniquement religieuse des violences en cours. Ils rappellent la pauvreté qui règne dans le nord, majoritairement musulman, contrairement au sud à dominante chrétienne, plus riche grâce au pétrole. Et ils rappellent aussi la corruption généralisée à tous les échelons de la société, terreau fertile pour l’insurrection.
Source: RFI
Joint par RFI, Rupert Colville, porte-parole de l’agence onusienne, a précisé que Boko Haram remplit les critères du crime contre l’humanité tel qu’il est défini par le droit international. Il a notamment rappelé que les attaques revendiquées par Boko Haram sont ciblées contre la population, sur des motifs fondés sur la religion et que ce sont des crimes systématiques et à grande échelle.
Attentats revendiqués par Boko Haram et représailles des chrétiens
Kaduna et Damaturu, villes du nord du Nigeria, sont confrontées à l’engrenage infernal des violences confessionnelles. Les forces de l’ordre cherchent à rétablir le calme dans la région mais la cohabitation entre jeunes musulmans et membres de la minorité chrétienne est extrêmement tendue et peut devenir incontrôlable.
Joint par RFI, le colonel Sani Usman, porte-parole d’une division de l’armée nationale à Kaduna s’est dit inquiet. « Le vrai problème, pour nous, ce sont les représailles. Les jeunes décident de rendre justice eux-mêmes et tirent, par vengeance, sur des habitants de Kaduna », a-t-il déclaré, jeudi 21 juin.
Les attentats du dimanche 17 juin qui ont visé trois églises du nord du pays, revendiqués par Boko Haram, ont provoqué des représailles de chrétiens dans une nouvelle vague de violences. Depuis le début de la semaine, le dernier bilan fait état de plus de 100 morts et de plusieurs dizaines de blessés.
Des responsables chrétiens ont de nouveau averti que l’impuissance du gouvernement à neutraliser Boko Haram et à mettre fin à ces attaques confessionnelles pourrait conduire de plus en plus de Nigérians à assurer leur défense.
L’Association chrétienne du Nigeria, principale organisation chrétienne du pays, accuse directement le président nigérian : « Depuis le début de ces actes terroristes, le président Goodluck Jonathan n’a rien fait qui puisse nous rassurer ». L'association a fustigé aussi la « faiblesse » présidentielle alors que Boko Haram a « déclaré la guerre aux chrétiens ».
Boko Haram, un mouvement « fragmenté »
Une semaine avant les attentats meurtriers des trois églises, un dignitaire et érudit musulman, Sheikh Dahiru Usman Bauchi, avait annoncé, sur RFI, que Boko Haram l’avait accepté comme médiateur en vue de l’ouverture d’un dialogue avec les autorités. « Boko Haram a accepté de négocier avec les autorités par mon intermédiaire », avait-il affirmé.
Comment expliquer alors le regain de violence qui s’en est suivi ? Pour Ayo Olukotun, professeur de sciences politiques à Ibadan, cela ne le surprend pas car « la négociation et l’escalade de la violence ne sont pas incompatibles. S’il y a effectivement négociation, il se peut que Boko Haram renforce ses activités pour être en position de force… On ne négocie pas à genoux », avait-t-il estimé sur RFI.
Néanmoins, il n’a pas non plus exclu l’hypothèse selon laquelle ces attentats ne sont, peut-être pas, le fait de ceux qui, au sein de Boko Haram, auraient accepté le dialogue avec les autorités. Pour cet analyste, Boko Haram n’est pas une organisation monolithique. Une analyse partagée par Michel Luntumbué, du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, basé en Belgique. Pour lui, Boko Haram « est un mouvement fragmenté qui, actuellement, voit se développer des actions, parfois autonomes ; des cellules très locales qui agissent et qui n’obéissent pas nécessairement à une hiérarchie de type linéaire », a-t-il souligné sur RFI.
Par ailleurs, il est difficile aussi de savoir si les éléments de Boko Haram censés avoir accepté de discuter sont réellement représentatifs.
D’autres observateurs mettent en garde contre une lecture réductrice et uniquement religieuse des violences en cours. Ils rappellent la pauvreté qui règne dans le nord, majoritairement musulman, contrairement au sud à dominante chrétienne, plus riche grâce au pétrole. Et ils rappellent aussi la corruption généralisée à tous les échelons de la société, terreau fertile pour l’insurrection.
Source: RFI
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