M. Bertrand Badré, Directeur général (Managing Director) et Chef des opérations financières du Groupe de la Banque mondiale vient d'effectuer une visite de trois jours à Dakar. Il a eu des séances de travail avec les autorités Sénégalaises, notamment le président de la République Macky Sall et le ministre de l'Economie et des Finances, M. Amadou Ba.
La visite s'inscrit dans le cadre du partenariat entre le Sénégal et le Groupe Banque mondiale. En effet, le portefeuille des investissements de la Banque mondiale sur la Sénégal s'élève à 1,2 milliard de dollars. Ce financement s'articule autour de 21 projets nationaux comme régionaux. Aussi, est-il que M. Badré a annoncé une rallonge de 900 millions de dollars supplémentaire.
Selon le numéro deux dans la hiérarchie du Groupe de la Banque mondiale l'échange avec les autorités sénégalaises portait sur « le nouveau cadre de soutenabilité financière et de gestion des risques du groupe de la Banque mondiale qui prévoit, entre autres, de nouveaux produits financiers innovants auxquels le Sénégal pourrait éventuellement accéder ».
Il annonce aussi des reformes de l'institution pour augmenter les ressources financières avoir un impact plus global. « L'idée c'est d'avoir plus de moyens pour répondre de manière plus innovante au besoin de financement », affirme Mme Véra Songwé, chef des opérations de la BM pour le Sénégal, le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Mauritanie. Toujours selon elle, c'est une reforme pour l'efficience et l'efficacité dans l'utilisation des ressources. Ainsi, insiste-t-elle sur la fait qu'il n'y a pas de conditionnalités, mais c'est plutôt accompagner les Etats dans leur vision.
Donc cela pose le problème de la durabilité. Ce d'autant plus que Mme Songwe soutient que « les professeurs d'universités au Sénégal sont cinq fois mieux payés que ceux d'une universités au Etats unis ». Selon Mme Kebet-Coulibaly, la directrice, pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, de la Société financière internationale (SFI), ce traitement salariale est trop élevé, compte tenu du nombre d'étudiants qui arrivent à l'université chaque année. Elle pense que d'ici 10 ou 15 ans, le budget ne pourra plus supporter la masse salariale des professeurs. Le numéro 2 de la BM incrimine les primes et les indemnités qui créent cette situation.
M. Badré était particulièrement attendu sur ce que sa structure est prête à faire de manière concrète sur l'emploi de jeunes. Un sujet éminemment universel, elle transcende le plan national. Il est même devenu une préoccupation majeure dans les pays industrialisés. M. Badré a reconnu cet état de fait et réaffirme l'engagement de la Banque mondiale, a soutenir l'objectif de l'Etat du Sénégal à créer 150 000 emplois par an.
Pour cela, le Chef des opérations financières de la banque reste convaincu qu'il faut nécessairement passer par l'agriculture. Sur un investissement de 13 millions de dollars de l'Etat, 12 millions de dollars venant des organisations de producteurs et 35 millions du Compte de la Banque mondiale, il y a un objectif d'améliorer la compétitivité de la chaîne d'approvisionnement ; accroître les exploitations agricoles non-traditionnelles. « L'agriculture a un fort potentielle d'absorption des demandes d'emploi », renseigne M. Badré.
Le Directeur général, Chef des opérations financières s'est rendu dans la région des Thiès pour visiter des projets appuyés par le Groupe de la Banque mondiale, notamment une usine de la Société Sénégalaise industrielle agro-industrielle (SIAGRO) à Kirà Kirène et une communauté bénéficiaire du Projet de programme de productivité agricole à Pointe Sarène (Mbour). Selon lui la Banque a opté pour un partenariat avec les entreprises qui peuvent créer des filaires qui vont a leurs tours créer des emplois.
Sur la question de l'énergie, le Sénégal a un large gap à combler. De l'avis de madame Songwé, « le coût d'électricité le plus élevé au Sénégal que dans la sous-région. Ce qui fait que les activités ne sont pas rentables. Hors l'emploi, c'est la compétitivité d'abord ». Donc il y a un investissement de plus de 85 millions de dollars de la Banque mondiale. Cette somme sera consacrée à la mise à niveau et à la modernisation du réseau de transport, l'amélioration de la performance de la Senelec, l'exécution et le suivi-évaluation des projets.
Dans la soirée de son premier jour, le M. Bertrand Badré, a participé un dîner offert par le Groupe de la Banque mondiale à des représentantes des femmes leaders du Sénégal dont les ministres Mme Aminata Mbengue Ndiaye (Élevage et des Productions animales) et Mme Maîmouna Ndoye Seck (Energie). Des membres de l'Assemblée nationale, du Conseil Economique et sociale et de l'Environnement et de la société civile ainsi que la Directrice de l'USAID ont également pris part au dîner.
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