Ce dimanche fut loin d’être de tout repos pour Donatien Kangah. Ordinateur portable vissé sur les genoux, ce jeune étudiant en droit public vient de recevoir son 50e SMS de la journée. "À Guitry, l’élection se déroule dans le calme et la tranquillité", lui indique son correspondant. Depuis l’ouverture, le matin même, des 20 000 bureaux de vote que compte la Côte d’Ivoire, son téléphone ne cesse de sonner. Au bout du fil, des "observateurs" des quatre coins du pays qui lui fournissent des informations sur le déroulement du second tour de la présidentielle dans leur circonscription. Informations qui, après vérifications d’usage, seront publiées sur Avenue225.com, qui se présente comme "le premier site ivoirien d’information de proximité".
Sur l’interface de cette "plateforme", les dernières nouvelles locales tombent au rythme des dépêches d’agence : "Blockhauss : Les bureaux de votes n’ont pas encore ouverts. Des listings n’ont pas été reçus. Plainte des électeurs", "Abobo sous haute tension. Des corps habillés à tous les points clés de la commune", "Cocody (Sainte-Marie) : Dépouillement terminé. Signature des procès verbaux". Pour ce jour de scrutin historique, les responsables du site ont mobilisé une trentaine d’"avenants", le nom qu'ils donnent à leurs informateurs locaux chargés de relayer tous les faits susceptibles d'assouvir la curiosité des internautes - toujours plus nombreux à vouloir suivre l’élection heure par heure.
"Couverture équilibrée du scrutin"
Face aux grands titres de la presse écrite ivoirienne dont les unes ressemblent à des slogans politiques, Avenue225 préfère jouer la carte de l’impartialité. "Notre but est d’offrir une couverture équilibrée de la présidentielle, via des brèves, des articles, des photos et des vidéos, explique Israël Yoroba, fondateur du projet aujourd’hui installé à Lille, en France, où il poursuit ses études à l’École supérieure de journalisme (ESJ). Nous ne faisons pas de politique, notre principal objectif est de donner la parole aux Ivoiriens et de transmettre au monde entier le regard qu’ils portent sur ce scrutin historique."
Lancé en février 2009, Avenue225 a enregistré une audience record lors de l’annonce, le 2 novembre dernier, des résultats du premier tour. "En temps normal, nous comptabilisons entre 1 000 et 1 500 visites quotidiennes, mais ce jour-là nous en avons accumulé 26 000, se félicite Donatien, parachuté responsable du projet, auquel participe une demi-douzaine de personnes, tous bénévoles. Nous avons pour objectif d’atteindre les 40 000 visites pour la proclamation du vainqueur."
Dans cette perspective, l’équipe, d’ordinaire installée dans le quartier abidjanais de la Palmeraie, s’est délocalisé aux Deux-Plateaux, juste en face du siège de la Commission électorale indépendante (CEI), où elle ira chercher, ces prochaines heures, les chiffres, région par région, du duel Laurent Gbagbo-Alassane Ouattara. "La CEI est notre unique source car elle est la seule habilitée à proclamer les résultats de la présidentielle", précise Donatien.
"Dire ce que l’on veut, quand on veut, et comme on le sent"
Au lendemain du premier tour, certains internautes égrenaient sur le site de micro-blogging Twitter les premières tendances récoltées auprès des représentants de partis ayant participé au dépouillement.
"L’élection présidentielle a favorisé l’utilisation d’Internet comme média d’informations, observe Posper Koffi, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies au quotidien "Le Nouveau Courrier". La force du Web est de pouvoir véhiculer des informations à la seconde sans qu’il soit nécessaire d’attendre tous les matins la parution des journaux." Le Net offre, en outre, "cette possibilité de dire ce que l’on veut, quand on veut, et comme on le sent", renchérit Éric Agnissan, vice-président d’Akendawa, une association qui promeut les nouvelles technologies auprès des entrepreneurs. "C’est de l’information continue et interactive. Avant, les internautes ivoiriens se servaient des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter pour nouer des amitiés, susciter des rencontres amoureuses ou faire des affaires. Aujourd’hui, ils les utilisent pour s’exprimer, transmettre des informations ou se tenir au courant des nouvelles."
Toutefois, les Ivoiriens n’ont pas découvert les vertus d’Internet à la veille de la présidentielle. "En Côte d’Ivoire, Internet a connu un premier boom lors de la crise politico-militaire née du coup d’État avorté de 2002", rappelle Prosper Koffi. Face à la forte demande de la diaspora soucieuse de se tenir au courant de la situation du pays, certains quotidiens nationaux se sont emparés de la Toile, qu’ils avaient jusqu’alors négligée. Premier journal à se lancer dans l’aventure numérique, "Fraternité Matin" a créé, en 2004, son site baptisé Fratmat.info. Aujourd’hui encore, ce groupe de presse est le seul à disposer d’une rédaction Internet propre, qui compte six journalistes.
Un vide qu’Israël Yoroba espère bien combler dès son retour en Côte d’Ivoire, à la fin de 2011. "Mon but est de faire d’Avenue225 un média à part entière avec des salariés qui pourront être payés", explique-t-il. Une mission qui n'a rien d'impossible, selon Éric Agnissan. "Les sites d’informations ivoiriens génèrent du trafic et font parfois de très fortes audiences. Si tout se passe bien, cela peut devenir un modèle économique viable et rémunérateur." Si tout se passe bien...
Sur l’interface de cette "plateforme", les dernières nouvelles locales tombent au rythme des dépêches d’agence : "Blockhauss : Les bureaux de votes n’ont pas encore ouverts. Des listings n’ont pas été reçus. Plainte des électeurs", "Abobo sous haute tension. Des corps habillés à tous les points clés de la commune", "Cocody (Sainte-Marie) : Dépouillement terminé. Signature des procès verbaux". Pour ce jour de scrutin historique, les responsables du site ont mobilisé une trentaine d’"avenants", le nom qu'ils donnent à leurs informateurs locaux chargés de relayer tous les faits susceptibles d'assouvir la curiosité des internautes - toujours plus nombreux à vouloir suivre l’élection heure par heure.
"Couverture équilibrée du scrutin"
Face aux grands titres de la presse écrite ivoirienne dont les unes ressemblent à des slogans politiques, Avenue225 préfère jouer la carte de l’impartialité. "Notre but est d’offrir une couverture équilibrée de la présidentielle, via des brèves, des articles, des photos et des vidéos, explique Israël Yoroba, fondateur du projet aujourd’hui installé à Lille, en France, où il poursuit ses études à l’École supérieure de journalisme (ESJ). Nous ne faisons pas de politique, notre principal objectif est de donner la parole aux Ivoiriens et de transmettre au monde entier le regard qu’ils portent sur ce scrutin historique."
Lancé en février 2009, Avenue225 a enregistré une audience record lors de l’annonce, le 2 novembre dernier, des résultats du premier tour. "En temps normal, nous comptabilisons entre 1 000 et 1 500 visites quotidiennes, mais ce jour-là nous en avons accumulé 26 000, se félicite Donatien, parachuté responsable du projet, auquel participe une demi-douzaine de personnes, tous bénévoles. Nous avons pour objectif d’atteindre les 40 000 visites pour la proclamation du vainqueur."
Dans cette perspective, l’équipe, d’ordinaire installée dans le quartier abidjanais de la Palmeraie, s’est délocalisé aux Deux-Plateaux, juste en face du siège de la Commission électorale indépendante (CEI), où elle ira chercher, ces prochaines heures, les chiffres, région par région, du duel Laurent Gbagbo-Alassane Ouattara. "La CEI est notre unique source car elle est la seule habilitée à proclamer les résultats de la présidentielle", précise Donatien.
"Dire ce que l’on veut, quand on veut, et comme on le sent"
Au lendemain du premier tour, certains internautes égrenaient sur le site de micro-blogging Twitter les premières tendances récoltées auprès des représentants de partis ayant participé au dépouillement.
"L’élection présidentielle a favorisé l’utilisation d’Internet comme média d’informations, observe Posper Koffi, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies au quotidien "Le Nouveau Courrier". La force du Web est de pouvoir véhiculer des informations à la seconde sans qu’il soit nécessaire d’attendre tous les matins la parution des journaux." Le Net offre, en outre, "cette possibilité de dire ce que l’on veut, quand on veut, et comme on le sent", renchérit Éric Agnissan, vice-président d’Akendawa, une association qui promeut les nouvelles technologies auprès des entrepreneurs. "C’est de l’information continue et interactive. Avant, les internautes ivoiriens se servaient des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter pour nouer des amitiés, susciter des rencontres amoureuses ou faire des affaires. Aujourd’hui, ils les utilisent pour s’exprimer, transmettre des informations ou se tenir au courant des nouvelles."
Toutefois, les Ivoiriens n’ont pas découvert les vertus d’Internet à la veille de la présidentielle. "En Côte d’Ivoire, Internet a connu un premier boom lors de la crise politico-militaire née du coup d’État avorté de 2002", rappelle Prosper Koffi. Face à la forte demande de la diaspora soucieuse de se tenir au courant de la situation du pays, certains quotidiens nationaux se sont emparés de la Toile, qu’ils avaient jusqu’alors négligée. Premier journal à se lancer dans l’aventure numérique, "Fraternité Matin" a créé, en 2004, son site baptisé Fratmat.info. Aujourd’hui encore, ce groupe de presse est le seul à disposer d’une rédaction Internet propre, qui compte six journalistes.
Un vide qu’Israël Yoroba espère bien combler dès son retour en Côte d’Ivoire, à la fin de 2011. "Mon but est de faire d’Avenue225 un média à part entière avec des salariés qui pourront être payés", explique-t-il. Une mission qui n'a rien d'impossible, selon Éric Agnissan. "Les sites d’informations ivoiriens génèrent du trafic et font parfois de très fortes audiences. Si tout se passe bien, cela peut devenir un modèle économique viable et rémunérateur." Si tout se passe bien...
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