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​Protection des lanceurs d’alerte : les précisions de Me Amadou Aly Kane



Me Amadou Aly Kane, avocat et défenseur des droits humains, partage la position du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, sur la protection des lanceurs d’alerte. Invité de l’émission Jury du Dimanche, de ce 28 avril 2024, l’avocat soutient que cette question est liée également aux modalités par lesquelles on peut lancer l’alerte. Il a tenu á apporter quelques précisions. 
 
« Quand on dit lanceur d’alerte, les gens pensent à un délateur. C’est-à-dire quelqu’un qui dénonce vraiment dans le but de nuire. Bon, je suis contre Mme Fall, et voilà, donc tout de suite, je vais faire une dénonciation contre elle dans le but de nuire. C’est un peu ce qu’on appelle dans le langage commun, du porter presse. Il ne s’agit pas de ça", a souligné Me Kane d'entrèe.

Avant de donner la signification : "Un lanceur d’alerte, ce n’est pas forcément une personne. Ça peut être une personne, ça peut être un groupe, ça peut être une institution. Son rôle, c’est de lancer un signal d’alerte, un signal d’alarme dans le but de déclencher un processus de régulation et de mobilisation. Pourquoi ? Parce qu’elle a une connaissance, ou il a une connaissance, si c’est un groupe, d’un danger, d’un risque ou d’un scandale. Il ne s’agit pas seulement de personnes », a précisé Me Amadou Aly Kane.
 
Pour revenir à la protection des lanceurs d’alerte contre le délit de diffamation, il a soutenu que : « Cette question est liée également aux modalités par lesquelles on peut lancer l’alerte. Aujourd’hui, on dit qu’il ne faut plus lancer l’alerte. Mais quand vous avez une alerte, vous la lancez où ? Il faut aussi qu’on dise ça. Je vois qu’il n’y a pas un ministère de la bonne gouvernance... Donc, il faudrait peut-être créer un ministère de la bonne gouvernance. Dans le gouvernement actuel, peut-être, il faut donner à un ministre précis ou à un ministère précis cette charge-là. Il faudrait qu’il y ait un organe qui reçoit les dénonciations. Il faut dire que les dénonciations, nécessairement, peuvent ne pas se passer de manière publique. On peut écrire, donner les preuves. Comme ça, l’enquête est déclenchée pour voir si c’est vrai ou faux ».
 
Aux yeux de Me Kane, l’un des problèmes, le plus important, c’est que les personnes, souvent, on va dire, bénéficient d’une sorte d’impunité. « Aujourd’hui, quand vous avez un problème, à qui, vous adressez-vous ? Vous êtes victime de violences policières. Vous habitez dans l’arrière-pays, il n’y a pas de journalistes. Il n’y a pas d’organisations d’avocats. Comment vous faites ? Il serait bon que, dans tous le pays, les gens puissent avoir quelqu’un à qui ils peuvent soumettre leurs problèmes. Et c’est en cela que je dis que c’est très utile qu’il y ait un organe qui soit chargé de recevoir les dénonciations. Et maintenant, cet organe va les répartir vraiment en fonction de la nature des dénonciations », a-t-il suggéré.
 
Selon lui, il faut préparer une loi comme en France. « Parce qu’on peut s’inspirer des lois qui existent dans ces pays et préparer ici une loi. Mais en tout cas, moi, je considère qu’il faut qu’il y ait une sorte de contrôle au-dessus des décideurs au-dessus des agents de l’État. Que chacun sache ce qu’il fait, peut-être, on va dire, dénonce et sanctionner. Donc, ça aidera les gens à agir dans le bon sens, à bien faire le travail », a conclu l’invité du JDD sur Iradio.  


Dimanche 28 Avril 2024 - 14:01


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