Le 22 septembre 2020, plusieurs sites d’informations dont Seneweb, citant le quotidien « EnQuête » révélaient qu’en 2019, 1.200 grossesses ont été répertoriées dans 427 établissements scolaires situés dans les départements de Dakar, Pikine, Rufisque et Guédiawaye. Cette déclaration a été attribuée au Réseau Siggil Jigeen, une ONG travaillant dans le domaine de la promotion et la protection des droits des femmes au Sénégal. PressAfrik a vérifié l’exactitude de cette déclaration.
Rectification et précision du Réseau Siggil Jigeen
Contactée par PressAfrik, une source au niveau du Réseau Siggil Jigeen a apporté une rectification et une mise au point. "Les chiffres ne sont pas du Réseau et ne datent pas de 2019. Il s’agit d’une enquête réalisée en 2018 par le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP) sur financement de l’UNFPA", déclare notre source. Avant de reconnaître que la déclaration "mal reprise" par les médias, vient de la présidente du Réseau qui prenait part le 19 septembre à une rencontre de plaidoyer avec le maire de la Commune de Keur Massar pour le financement de la santé de la Reproduction des ados et des jeunes.
Les vrais chiffres et dates de l'étude du GEEP
PressAfrik est entré en contact avec le Groupe pour l'Étude et l'Enseignement de la Population (GEEP), cité comme auteur de ladite étude sur les grossesses en milieu scolaire à Dakar. Un document (photos) a été mis à la disposition de la rédaction par l’un des agents de cette structure basée à la Fastef (Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation), ayant travaillé dans la coordination de la collecte des données. Lequel document détaille la méthodologie développée pour obtenir les chiffres de 2018.
A la date de ce 29 septembre 2020, le rapport sur les cas de grossesse en milieu scolaire en 2019 n'est pas encore rendu public. La collecte en question concerne les cas de grossesse recensés du 15 octobre 2017 au 31 juillet 2018 (Document en photos). Dans les académies de Saint Louis, Ziguinchor, Kaffrine, Thiès, Kaolack, Fatick, Louga, Matam et Kédougou, tous les établissements du moyen secondaire ont renseigné l’outil de collecte. Soit un pourcentage de collecte de 100%. Par contre, à Sédhiou, à Tambacounda, à Kolda, certains établissements n’ont pu être renseignés. Mais, dans tous les cas, le taux de complétude des données se situe à 76%.
A la fin de cette étude, il apparait qu'en 2018, 1.222 cas de grossesses ont été enregistrés, dans la tranche d'âge entre 12 et 19 ans dans 427 établissements, soit un pourcentage de 34,94%. Toutefois, si ces chiffres sont comparés à ceux de 2017, on note une baisse. En effet, entre 2017 et 2018, l'étude rapporte 1.263 cas de grossesses recensés dans 680 établissements soit un taux de 53,84%.
La répartition selon les régions se présente ainsi : Thiès (16,28%), Sédhiou (13,34%), Ziguinchor (13,01%), Kolda 13,01%), Louga 13,01%), Fatick13,01%), Tambacounda (13,01%), Matam (13,01%), Saint-Louis (13,01%), Kaffrine (13,01%), Kaolack (13,01%), Diourbel (13,01%), Pikine/Rufisque (13,01%), Kédougou (13,01%).
Le nombre de grossesse a connu une baisse dans les régions de Fatick, Tambacounda, Matam, Saint-Louis, Kaffrine, Kaolack, Diourbel, Pikine/Rufisque et Kédougou. Par contre, une hausse des cas de grossesse a été constatée à Thiès, Sédhiou, Ziguinchor, Kolda et Louga.
Pour la tranche d’âge entre 12 et 18 ans, la région de Sédhiou arrive en tête avec 159 cas, suivie de Ziguinchor (145 cas), Thiès (124 cas), Kolda (95 cas), Louga (77 cas), Fatick (71 cas), Tambacounda (66 cas), Matam (56 cas), Saint-Louis (52 cas), Kaffrine (43 cas), Kaolack (32 cas), Pikine/Rufisque (29 cas), Diourbel ( 25 cas) et Kédougou (16 cas).
La méthodologie employée par le GEEP
La méthodologie du GEEP "repose sur une approche quantitative et qualitative". Pour le recueil des cas de grossesse, un outil a été mis à la disposition des membres des observatoires chargés de recenser les cas de grossesse. Cet outil comporte des variables telles que "la classe, l’âge au cours duquel la grossesse est intervenue, le statut matrimonial, le statut social de l’auteur de la grossesse s’il est connu ou pas, les effets de la grossesse sur le plan des performances scolaires des filles (réussite, abandons et /ou redoublement)".
Dans le document mis à notre disposition, il est noté que "l'établissement est le premier niveau de collecte des données". Ensuite, une synthèse est faite à l’échelle de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF). Enfin, l’ensemble des données est synthétisé pour faire ressortir l’ampleur des grossesses, selon la région. Dans le processus de recueil des informations, il est fortement recommandé aux membres de l’observatoire de veiller à la complétude des données.
Les données quantitatives ont été traitées à partir d’Excel. Cela a permis d’obtenir des tableaux et des graphiques. La cartographie des données a été réalisée grâce à l’utilisation du logiciel de système d’information géographique ARCVIEW.
Dans la phase qualitative, il a été demandé à l’équipe des observateurs d’analyser les facteurs à l'origine des grossesses dans les établissements, les effets des activités de sensibilisation sur la prévalence des grossesses, les bonnes pratiques en matière de lutte contre les grossesses et de formuler des recommandations afin de mieux lutter contre ces grossesses dans le milieu scolaire.
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