116 Magal: Tous les moyens sont bons pour rallier Touba


Rédigé le Samedi 22 Janvier 2011 à 08:34 | Lu 2958 fois | 0 commentaire(s)


Touba est depuis la semaine dernière le lieu de convergence de tous les fidèles mourides. Et même des musulmans venant un peu partout des quatre coins de la planète. En tout cas à l’intérieur du pays, le compte à rebours est déclenché. Il faut être à Touba le plus tôt possible. Au plus tard, le samedi. Puisque le Magal annuel, c’est demain dimanche 23 janvier. Le déplacement se fait souvent selon les moyens au bord. Cars rapide, Ndiaga Ndiaye, Bus, Tata, motocyclette, voitures de fortune et même vélo, rien n’est négligé.


Ilaa Touba ! La 116ème édition du grand Magal de Touba va être célébré demain dimanche, 23 janvier. A vingt-quatre heure déjà de cet évènement annuel, c’est la ruée des fidèles venus de tous les quatre coins du monde. Pour rallier la ville de Khadimou Rassoul, fondateur de mouridisme, aucun moyen de transport n’est épargné. Peu importe la commodité, encore moins le confort. La sécurité est loin d’être le souci des fidèles, encore moins des chauffeurs qui se frottent les mains cette période.

Cars rapide, Ndiaga Ndiaye, motocyclettes et même des vélos se partagent la route avec leur lot d’accidents. Chacun y va avec les moyens du bord. Comme c’est le cas de cette jeune fille trouvée à Pikine en partance pour Touba. “Ma maman et moi nous avons choisi de prendre un Ndiaga Ndiaye parce que le prix est moins cher. Il est à 2500 F CFa pour l’instant et cela nous permet d’économiser un peu de sou pour faire quelques achats en rentrant“, confie-t-elle.


Sa chance, c’est d’avoir rallié Touba à quarante-huit heures du Magal. Parce que plus l’événement s’approche, plus les prix passent du simple au double.


Un peu plus loin, l’on aperçoit un groupe de jeunes qui guettent peut être l’arrivée d’un éventuel moyen de transport. A la question de savoir pourquoi vous ne voulez pas prendre ce car Ndiaga Ndiaga qui pourtant propose des prix à bon marché, ils répondent : “c’est moins cher certes, mais c’est dangereux. C’est comme les cars rapides. La plupart de ces véhicules sont vieux de plusieurs années. Pis, on les surcharge. Il y a des risques permanents“.


Cet avis est partagé par d’autres jeunes trouvés à bord d’un car bus qui paient le transport à 4000 F. Cfa par personne. Selon Saliou Ndiaye, un d’entre eux, “c’est normal que les bus soient plus chers que les Ndiaga Ndiaye et les cars rapides. Il y a beaucoup plus de confort et de sécurité par rapport à ces derniers“.


A côté des Ndiaga Ndiaye et autres cars rapide appelés également par humour “des cercueils roulants“, d’autres fidèles se font transporter par des vélos. En provenance de Dakar pour Touba, l’on s’aperçoit de temps à autre, des files de cyclistes faufiler parfois entre les véhicules.


Selon l’un d’entre eux, Souleymane Guéye de son nom, “c’est un moyen de transport très approprié pour un sportif de mon genre“. S’agissant des risques encourus, il se dit être “conscient“ mais “j’essaierai d’être le plus prudent possible“.


A Niary Tally les moyens de transport sont déjà rares. Plus d’une centaine de fidèles ont pris d’assaut la mosquée mouride du marché « Nguélaw » pour prendre des bus en partance pour Touba. Ils ont attendus en vain de 5h du matin à presque 10h.

Les quelques véhicules qui venaient, faisaient l’objet de tiraillement entre passagers désireux de rallier la ville de Touba. Ce qui a pu décourager quelques uns d’entre eux qui ont fini par aller à Colobane ou vers d’autres lieux.



ENCADRE


Halte aux voitures de fortune !


Quelques accidents sont notés tout au long du trajet entre Dakar et Touba avec souvent des pertes en vie humaine. Certes, la plupart d’entre eux sont dus à l’indiscipline des chauffeurs et autres usagers du transport. Mais l’état de la plupart des véhicules qui ont commis des chocs, laisse à désirer. Ce sont souvent des voitures de fortune. Un accident qui s’est produit sous nos yeux, à hauteur de l’entrée de Touba, a fait sur le champ une victime (blessé). Un autre s’est produit également à cause de la surcharge de la L200. La victime est tombée du haut du porte-bagages du véhicule.

Les prix du transport flambent

A vingt quatre heures de la 116e édition du grand Magal de Touba, des milliers de pèlerins commencent à envahir la cité religieuse, même si ce n’est pas encore la grande affluence. Toutefois, les prix du transport ont drastiquement augmenté. Ils sont passés du simple au double. Coté accident, un mort et un blessé ont été enregistrés à l’entrée de Touba.

Vendredi 21 janvier. Il est 7 heures. Bountou Pikine est plein de monde. Des centaines de fidèles mourides veulent rallier la ville Touba. Les cars et les bus en partance pour la ville religieuse sont loin de satisfaire la demande. Les chauffeurs font la loi au grand dam des fidèles qui trouvent que le prix du transport est trop élevé. Mais le grand Magal en vaut la peine, à en croire certains passagers. Ces fidèles mourides sont plus que jamais décidés à assister à la 116ème édition du Magal de Touba, le premier sous le khalifat de Serigne Cheikh Sidi Makhtar Mbacké, quel que soit le prix du transport.

Pour les transports en commun Ndiaga Ndiaye, les prix varient entre 2000 et 2500. Et pour les bus, le prix est fixé à 4000F Cfa.

A hauteur de Fass Mbao la longue attente d’éventuels véhicules de transport irrite les usagers. L’arrêt est noir de monde. Les véhicules de transport en commun qui sont sur les lieux sont assiégés par d’autres pèlerins plus chanceux. Les bousculades vont bon train.

A Rufisque le constat est le même. Des fidèles attendent tranquillement un véhicule en partance pour Touba. La circulation n’est pas si dense comme on a l’habitude de le voir à l’entrée de Rufisque qui bat le record des embouteillages interminables.

De Pout jusqu’à Thiés, ce n’est pas la grande affluence. Seules les vendeuses de fruits occupent les lieux et envahissent les véhicules à chaque arrêt pour permettre à certains de s’approvisionner en oranges, petits pains, café touba, entre autres. A cet instant, c’est les vendeurs de café Touba qui raflent la mise car chacun voulant gouter une dose pour se réveiller après avoir dormi une bonne partie du trajet, mais aussi et surtout vibrer au rythme du Magal.

Sortir de Thiès fut un peu difficile. Une longue file de voitures se suivent, toutes en direction de la capitale du mouridisme.

Dans un autre volet, le dispositif sécuritaire n’est pas pour le moment totalement mis en œuvre. Sur la route, on voit des policiers et des gendarmes qui s’acquittent de leur mission de contrôle et de veille.

Plus, on s’approche de Touba, plus des traces du Magal se font sentir. A Bambey, le garage est envahi par les pèlerins et le dispositif sécuritaire commence à prendre forme. A chaque kilomètre, on peut voir un gendarme en position de sentinelle.

A l’entrée de Touba, on a observé une collusion entre un bus Tata et un car Ndiaga Ndiaye qui a occasionné la mort d’un responsable d’un dahira et un blessé qui se trouve être le chauffeur du bus. A part ce malheureux incident aucun autre accident grave n’a pas été noté.
Les pèlerins continuent à venir de tous les coins et recoins du pays. Au niveau de la Résidence Khadimoul Rassoul, c’est la haute surveillance des lieux du fait de la présence du chef de l’Etat qui a assisté à la prière du vendredi.

La particularité de ce Magal c’est qu’il a été dédié à El Hadji Malick Sy de Tivaouane. Ce choix du nouveau Khalife des mourides traduit selon certaines indiscrétions une volonté de raffermir les liens entre les différentes confréries du Sénégal. Mais, aussi il traduit le fait qu’entre les confréries il ne doit y avoir aucune animosité, mais plutôt complémentarité et solidarité.




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