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1500 Tonnes d'ordures dans les rues: Dakar, cité-poubelle !

En moyenne entre 1450 et 1500 tonnes de déchets solides sont collectés par jour, à Dakar. La gestion de ces ordures est confiée, depuis juillet 2006, au ministère de l'Environnement, maître d'œuvre et à l'Entente Cadak-Car (Communauté des agglomérations de Dakar -Cadak- Communauté des agglomérations de Rufisque -Car-) qui assure la maîtrise d'ouvrage. Seulement pour cause de retard de paiement de leurs salaires, à la suite de la grève des techniciens de surface (éboueurs), certains concessionnaires ont décidé de bloquer leurs camions, inondant du coup Dakar d'ordures. L'Entente Cadak-Car qui lie ce retard de paiement à un problème de disponibilité des fonds rassure que tout va rentrer dans l'ordre dans les meilleurs délais avec le virement, de 2 milliards, effectué par le ministère de Finances.



1500 Tonnes d'ordures dans les rues: Dakar, cité-poubelle !

Depuis jeudi dernier, Dakar croule sous le poids des ordures. Des carrefours aux ronds-points, en passant par les terrains et les trottoirs. En plus, tous les espaces vides servent de dépotoir de déchets solides pour les populations. La grève des techniciens de surface est passée par là. Ces éboueurs qui dénoncent le retard dans le paiement de leurs salaires, ont entamé une grève depuis jeudi dernier. Seulement, après avoir suspendu ce mot d'ordre, le samedi dernier, suite à un engagement des autorités de virer 2 milliards en début de semaine dans les comptes de l'Entente Cada-Car, certains concessionnaires réclamant aussi leurs dus ont retenu leurs camions. Résultat des courses, la capitale sénégalaise croupit sous le poids des immondices et de la puanteur.

Selon Ibrahima Diagne, Directeur technique de l'Entente Cadak-Car, en moyenne, entre 1450 et 1500 tonnes d'ordures sont collectés par jour à Dakar. Ce tonnage varie d'un jour à l'autre. Par exemple, les dimanches où c'est le service minimum, on peut se retrouver avec 800 tonnes, alors que les lundis où c'est le pic, l'on peut collecter jusqu'à 2100 tonnes d'ordures. Ce tonnage commence à décroître progressivement. C'est ainsi que le mardi on passe de 2100 à 1600 tonnes, le mercredi 1200 tonnes. Il en est ainsi jusqu'au vendredi où on reprend 1600 tonnes. "Cela varie, mais si l'on fait la moyenne annuelle, c'est entre 1450 et 1500 tonnes d'ordures qui sont collectées par jour" informe-t-il.
Le parc de camions de ramassage des ordures, est compris entre 180 et 200 camions. "On a un parc très vétuste et les pannes sont très récurrentes. Ce qui fait qu'on peut se retrouver avec moins de 200 véhicules en activité, surtout pendant la période pluvieuse où les routes, les voies sont difficiles d'accès".

Un schéma de gestion complexe

L'entente Cadak-Car explique ces problèmes de paiement des travailleurs qui est à l'origine de cette insalubrité par un retard de virement trimestriel. "Le mois dernier, le ministère a tardé à mettre à la disposition de l'Entente Cadak-car le virement trimestriel. Ce qui explique ses difficultés de paiements de salaires des travailleurs. Tout le financement du programme vient de l'Etat, ces retards de paiement sont la conséquence d'un retard de virement", précise Ibrahima Diagne, Directeur technique de l'Entente Cadak-Car.

En ce qui concerne les concessionnaires, souligne le Directeur technique, ils sont payés au tonnage réel recueilli au niveau du pont-bascule de Mbeubeuss, après la certification des charges des camions par le ministère de l'Environnement. "Quand les camions passent, ils sont pesés au niveau du pont-bascule et on fait les états de manière journalière en vue du paiement à la fin du mois.

Dans le schéma actuel, c'est le ministère de l'Environnement qui certifie les charges des camions des concessionnaires recueillies au niveau du pont-bascule et l'Entente Cadak-Car assure le paiement". Pour le personnel et les concessionnaires, "c'est le même problème de disponibilité des fonds qui est à l'origine du retard de paiement", poursuit-t-il.

Ibrahima Diagne rassure que depuis hier, tous les services concernés sont à pieds d'œuvre pour leur paiement dans les meilleurs délais. "Les services financiers sont en train de prendre les mesures idoines pour alimenter les comptes de l'Entente Cadak-Car avec l'engagement ferme du ministère des Finances de virer 2 milliards pour le compte du trimestre en vue du paiement dans les meilleurs délais. C'est sur la base de cet accord de principe que le personnel a bien voulu lever le mot d'ordre de grève". Et de noter que la masse salariale du personnel tourne autour de 100 million par mois.

Les raisons des retards de salaire

Le Directeur de l'Entente Cadak Car indique que pour comprendre le retard de salaire dont se plaignent les travailleurs, il faut revoir le schéma de la gestion des déchets solides. Depuis le mois de janvier 2006 l'Etat, en transférant ce programme à l'entente Cadak-Car, a décidé que le ministère des finances devait mettre tous les fonds nécessaires à la gestion des ordures à Dakar, à la disposition de cette structure.

Cependant le virement de ce fonds, arrêté à 10 milliards par an, se fait par tranche. Chaque trimestre, le ministère procède à un virement d'environ 2,5 milliards pour le compte de l'Entente Cadak-Car pour lui permettre de prendre en charge toutes les activités durant le trimestre, y compris le paiement des salaires.

Pour rappel, depuis janvier 2006, le gouvernement du Sénégal a transféré par décret le programme de gestion des déchets solides urbain de la région de Dakar à l'Entente Cadak-Car. Et cela, suite la résiliation du contrat qui le liait à Ama Sénégal. A cet effet, l'Etat avait décidé, pour une phase transitoire, de confier le travail au ministère de l'Environnement. L'Entente Cadak-Car joue le rôle d’agent exécutant. Ce qui fait que depuis juillet 2006, c'est le ministère de l'environnement et l'Entente Cadak-Car qui assurent la gestion des ordures à Dakar.
Malgré le retour de l’Agence pour la propreté du Sénégal (Aprosen) dans le dispositif, c'est l'entente Cadak-Car qui s'occupe, dans la région de Dakar, du programme de gestions des ordures.

Avant, il y avait l’Agence pour la propreté de Dakar (Aprodak), mutée en Aprosen, avec une compétence nationale en 2006, qui assurait la propreté de Dakar.
Source: Ibrahima Diallo (Sud quotidien)


Mercredi 15 Juin 2011 - 11:44


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