Dans un imaginaire symbolique, l’avant 9 Novembre 1989 (de 1945 à 1989) et l’après 9 Novembre 1989 (de 1989 à 2013) est à l’image d’un sport bien de chez nous (Sénégal), la lutte traditionnelle (Lamb Ji, en wolof). Dans ce sport (Lamb Ji) au corps-à-corps, les ténors (têtes de file) de chaque écurie ne se mesurent jamais directement et immédiatement, sans envoyer au préalable, leurs poulains respectifs (seconds couteaux) pour faire le vide si possible ou à défaut, tester le terrain de l’adversaire et jauger sa stratégie et sa tactique mise en place. Un peu comme le Général qui est (toujours) derrière les lignes du front et en hauteur, pour évaluer sa stratégie et sa tactique militaire mode d’emploi.
Ainsi donc, pendant 44 ans (de 1945, fin de la 2nde Guerre mondiale à 1989, chute du mur de Berlin), deux ‘’Weltanschauung’’ (vision du monde), la Droite et la Gauche, le Socialisme-Communisme et le Capitalisme-Libéralisme, ont était à la fois et à travers le monde, le régulateur des relations internationales et le moteur des dysfonctionnements et de la conflictualité socio-politique à l’intérieur des États, des régions. Une conflictualité qui a fini par s’internationaliser et qui aura vu les USA et l’URSS menaient d’abord leur (propre) combat par procuration avant de se mesurer face-à-face.
Il y a dans la symbolique de la lutte traditionnelle sénégalaise, un instant immédiat et précis qui cadrent parfaitement , en parallélisme, avec l’inévitable confrontation directe qui allait survenir entre URSS et USA et qui a eu lieu finalement le 9 Novembre 1989. C’est cet instant net dans l’arène de la lutte traditionnelle sénégalaise où l’arbitre tend sa main au ciel, rappelle les règles du jeu avant de la baisser pour laisser les protagonistes en découdre. C’est l’heure de vérité. C’est la minute de vérité. Et c’est justement, ce que représente la chute du mur de Berlin dans le processus de la ‘’Guerre froide’’ qui avait commencé au lendemain de la fin de la 2nde guerre mondiale. Une fois le mur tombé ce 9 Novembre 1989, ce fut le choc frontal entre l’URSS et les USA. Un combat qui a été remporté haut la main par les USA sur l’URSS, dont l’épilogue sera le démantèlement complet de l’ex empire soviétique.
Toutefois, ceux qui continuent toujours à poser la Gauche et la Droite en les opposant, ne réalisent pas encore que le Progrès et l’Humanité prennent en charge moins leur contradiction que leur conciliation. Car, le Socialisme et le Capitalisme, en tant que système de pensée politique et économique et système de valeurs sociales et morales, entretiennent une dialectique où chaque réponse donnée par l’un ou l’autre, pose aussi une nouvelle question. Comme en Philosophie. Et la ‘’Guerre froide’’, au sens de ses moteurs de conflictualité, n’a jamais été aussi d’actualité parceque s’inscrivant dans un même continuum: le continuum paix et conflit.
Hier, durant la ‘’Guerre froide’’, le moteur de la conflictualité était d’essence Politique et Culturel. Aujourd’hui, en cette période d’économie globalisée et de révolution technologique, le moteur de la conflictualité est Economique et Identitaire. Hier, c’était la ‘’Guerre froide’’ sous fond d’idéologie politique et culturelle. Aujourd’hui, c’est la ‘’guerre diffuse’’ sous fond d’idéologie identitaire (radicalisme religieux) et communautaire (nationalisme et populisme). Ainsi va la vie. Ainsi va le monde. Ainsi soit-il.
Le mouvement des Hippies
Si le Capitalisme/Libéralisme est venu à bout du Socialisme-Communisme et a remporté la ‘’Guerre froide’’ dont les ressorts étaient idéologiques (politique et culturel), il le doit beaucoup au mouvement Hippie. Ces Hippies, cette génération (américaine) héritière des valeurs et du combat de leurs aînés (les pionners), a déclenché sa propre révolution (interdit d’interdire) dont l’acte fondateur et d’ouverture du rideau, fut la ‘’libéralisation du sexe’’. Cette génération des Hippies des années 60 dont la majorité serait née entre 1945 et 1950 (baby boom), sera au cœur de la révolution de Mai 68, de la financiarisation de l’économie mondiale en 1988 qui marque le triomphe du Capitalisme et de l’économie de Marché avant que leur modèle n’explose à partir de 2008 à travers la crise financière mondiale qui a débouché sur une crise budgétaire touchant essentiellement les pays du bloc capitaliste.
En réalité, ce ne sont ni Nixon, Ni Eisenhower, ni Reagan, encore moins Bush fils et Obama qui ont vaincu le communisme et anéanti le socialisme, mais ce sont les Hippies. Ce ne sont ni les politiques (Bush père, Gorbatchev, Helmut Kohl) qui ont fait tomber le mur de Berlin, mais le Peuple Est-allemand. Avant que les Yuppies ne viennent parachever la menace et l’ennemi ‘’rouge’’, déjà mort de sa belle mort.
Des Hippies aux Yuppies
La plupart des Hippies des années 60 finirent vers les années 90-2000, par abandonner leur envie de régénérer le «vieux monde» et commencèrent à se ranger dès la fin des années 1970 et le courant des années 1980. La trentaine venue, ils trouvèrent du travail, fondèrent une famille et s'intégrèrent dans la société de consommation qu'ils dénonçaient auparavant. Une étude américaine a estimé que 40% des Hippies californiens s'étaient rangés, moins de 30% restant cependant toujours «en marge». Jerry Rubin, devenu un des premiers actionnaires d'Apple100, déclarait en 1985: «Non, je ne lutte plus contre l'État. Ce n'est plus la peine, ce n'est plus le bon combat (...). La meilleure, la seule façon aujourd'hui de combattre l'État, c'est de le remplacer. Et nous sommes assez nombreux pour le faire». Tout est dit….
Pour mieux saisir les temps forts de leur victoire sur les ‘’Rouges’’, un coup d’œil sur le rétroviseur et sur la para- brise donne à voir que le mouvement Huppie a fait sa révolution à 20 ans (dans les années 60). A 40 ans (dans les années 80), il a réussi à déréguler et déréglementer l’économie mondiale avec ses Multinationales systémiques évoluant des les Banque-Finance-Assurance-Agro-industrie, Communication-Média & TICs, Culture & Sport. A 60 ans (dans les années 2000), quand leur modèle de société a éclaté et entré en crise à partir de 2008, la génération ‘’Hippie’’ devenue entretemps celle des ‘’Yuppies’’, a réussi à capitaliser sur les bénéfices de la crise à leur profit et à socialiser ses conséquences néfastes sur les pouvoirs publics (Etats) qui ont du se couper les quatre veines pour ‘’sauver le système’’.
Afrique, ‘’la Révolution Conceptuelle’’ en mouvement
Les années 60 qui furent les années de braise et de feu de la ‘’Guerre froide’’, ont coïncidé malheureusement à l’accession de la plupart des pays africains à l’indépendance. Le conflit idéologique Est/Ouest, transféré en Afrique durant une trentaine d’années (de 1960 à 1990), ne nous a pas permis de gérer et de régler notre propre conflit- politique et économique- si bien que pendant longtemps, l’Afrique a mené, porté et alimenté le combat des Autres. Mais depuis 2000, les choses ont commencé à changer et à bouger et l’Afrique est en route sur le chemin de sa propre révolution: la ‘’Révolution conceptuelle’’, dont les deux lignes de front sont le combat économique (Transformation des ressources et matières premières et Innovation technologique) et le combat politique (Refondation de l’Etat Jacobin hérité de la colonisation, Territorialisation et Gouvernance). L’Asie a déroulé sa propre révolution- la révolution navale et maritime (commerce). L’Europe a connu une double révolution- philosophique ‘’siècle des Lumières’’ et industrielle ‘’Sciences et Techniques’’. L’Amérique est au beau milieu de sa révolution technologique. Depuis 2000, à voir les initiatives prises et les actions menées ça et là, lentement mais surement et inéluctablement, l’Afrique est entrain de…. dérouler. Parcequ’elle ne veut plus rester une Afrique mondialisée et un GSM (Gentil Spectateur de la Mondialisation), mais une Afrique mondialisatrice, une Afrique afro-centrée, une Afrique décomplexée et reclassée, une Afrique qui ose, une Afrique qui réussit et qui imprime une nouvelle grammaire des relations internationales, géopolitiques et géostratégiques. Une Afrique qui n’est plus qu’un simple enjeu de la mondialisation, mais devient de plus en plus un acteur sur qui il faudra désormais garder à l’œil sur les radars internationaux.
Mohamadou SY / siresy@gmail.com
Journaliste-Economiste
Président de la Convention Africaine des Journalistes en Economie et Finance
Casablanca, Maroc
Ainsi donc, pendant 44 ans (de 1945, fin de la 2nde Guerre mondiale à 1989, chute du mur de Berlin), deux ‘’Weltanschauung’’ (vision du monde), la Droite et la Gauche, le Socialisme-Communisme et le Capitalisme-Libéralisme, ont était à la fois et à travers le monde, le régulateur des relations internationales et le moteur des dysfonctionnements et de la conflictualité socio-politique à l’intérieur des États, des régions. Une conflictualité qui a fini par s’internationaliser et qui aura vu les USA et l’URSS menaient d’abord leur (propre) combat par procuration avant de se mesurer face-à-face.
Il y a dans la symbolique de la lutte traditionnelle sénégalaise, un instant immédiat et précis qui cadrent parfaitement , en parallélisme, avec l’inévitable confrontation directe qui allait survenir entre URSS et USA et qui a eu lieu finalement le 9 Novembre 1989. C’est cet instant net dans l’arène de la lutte traditionnelle sénégalaise où l’arbitre tend sa main au ciel, rappelle les règles du jeu avant de la baisser pour laisser les protagonistes en découdre. C’est l’heure de vérité. C’est la minute de vérité. Et c’est justement, ce que représente la chute du mur de Berlin dans le processus de la ‘’Guerre froide’’ qui avait commencé au lendemain de la fin de la 2nde guerre mondiale. Une fois le mur tombé ce 9 Novembre 1989, ce fut le choc frontal entre l’URSS et les USA. Un combat qui a été remporté haut la main par les USA sur l’URSS, dont l’épilogue sera le démantèlement complet de l’ex empire soviétique.
Toutefois, ceux qui continuent toujours à poser la Gauche et la Droite en les opposant, ne réalisent pas encore que le Progrès et l’Humanité prennent en charge moins leur contradiction que leur conciliation. Car, le Socialisme et le Capitalisme, en tant que système de pensée politique et économique et système de valeurs sociales et morales, entretiennent une dialectique où chaque réponse donnée par l’un ou l’autre, pose aussi une nouvelle question. Comme en Philosophie. Et la ‘’Guerre froide’’, au sens de ses moteurs de conflictualité, n’a jamais été aussi d’actualité parceque s’inscrivant dans un même continuum: le continuum paix et conflit.
Hier, durant la ‘’Guerre froide’’, le moteur de la conflictualité était d’essence Politique et Culturel. Aujourd’hui, en cette période d’économie globalisée et de révolution technologique, le moteur de la conflictualité est Economique et Identitaire. Hier, c’était la ‘’Guerre froide’’ sous fond d’idéologie politique et culturelle. Aujourd’hui, c’est la ‘’guerre diffuse’’ sous fond d’idéologie identitaire (radicalisme religieux) et communautaire (nationalisme et populisme). Ainsi va la vie. Ainsi va le monde. Ainsi soit-il.
Le mouvement des Hippies
Si le Capitalisme/Libéralisme est venu à bout du Socialisme-Communisme et a remporté la ‘’Guerre froide’’ dont les ressorts étaient idéologiques (politique et culturel), il le doit beaucoup au mouvement Hippie. Ces Hippies, cette génération (américaine) héritière des valeurs et du combat de leurs aînés (les pionners), a déclenché sa propre révolution (interdit d’interdire) dont l’acte fondateur et d’ouverture du rideau, fut la ‘’libéralisation du sexe’’. Cette génération des Hippies des années 60 dont la majorité serait née entre 1945 et 1950 (baby boom), sera au cœur de la révolution de Mai 68, de la financiarisation de l’économie mondiale en 1988 qui marque le triomphe du Capitalisme et de l’économie de Marché avant que leur modèle n’explose à partir de 2008 à travers la crise financière mondiale qui a débouché sur une crise budgétaire touchant essentiellement les pays du bloc capitaliste.
En réalité, ce ne sont ni Nixon, Ni Eisenhower, ni Reagan, encore moins Bush fils et Obama qui ont vaincu le communisme et anéanti le socialisme, mais ce sont les Hippies. Ce ne sont ni les politiques (Bush père, Gorbatchev, Helmut Kohl) qui ont fait tomber le mur de Berlin, mais le Peuple Est-allemand. Avant que les Yuppies ne viennent parachever la menace et l’ennemi ‘’rouge’’, déjà mort de sa belle mort.
Des Hippies aux Yuppies
La plupart des Hippies des années 60 finirent vers les années 90-2000, par abandonner leur envie de régénérer le «vieux monde» et commencèrent à se ranger dès la fin des années 1970 et le courant des années 1980. La trentaine venue, ils trouvèrent du travail, fondèrent une famille et s'intégrèrent dans la société de consommation qu'ils dénonçaient auparavant. Une étude américaine a estimé que 40% des Hippies californiens s'étaient rangés, moins de 30% restant cependant toujours «en marge». Jerry Rubin, devenu un des premiers actionnaires d'Apple100, déclarait en 1985: «Non, je ne lutte plus contre l'État. Ce n'est plus la peine, ce n'est plus le bon combat (...). La meilleure, la seule façon aujourd'hui de combattre l'État, c'est de le remplacer. Et nous sommes assez nombreux pour le faire». Tout est dit….
Pour mieux saisir les temps forts de leur victoire sur les ‘’Rouges’’, un coup d’œil sur le rétroviseur et sur la para- brise donne à voir que le mouvement Huppie a fait sa révolution à 20 ans (dans les années 60). A 40 ans (dans les années 80), il a réussi à déréguler et déréglementer l’économie mondiale avec ses Multinationales systémiques évoluant des les Banque-Finance-Assurance-Agro-industrie, Communication-Média & TICs, Culture & Sport. A 60 ans (dans les années 2000), quand leur modèle de société a éclaté et entré en crise à partir de 2008, la génération ‘’Hippie’’ devenue entretemps celle des ‘’Yuppies’’, a réussi à capitaliser sur les bénéfices de la crise à leur profit et à socialiser ses conséquences néfastes sur les pouvoirs publics (Etats) qui ont du se couper les quatre veines pour ‘’sauver le système’’.
Afrique, ‘’la Révolution Conceptuelle’’ en mouvement
Les années 60 qui furent les années de braise et de feu de la ‘’Guerre froide’’, ont coïncidé malheureusement à l’accession de la plupart des pays africains à l’indépendance. Le conflit idéologique Est/Ouest, transféré en Afrique durant une trentaine d’années (de 1960 à 1990), ne nous a pas permis de gérer et de régler notre propre conflit- politique et économique- si bien que pendant longtemps, l’Afrique a mené, porté et alimenté le combat des Autres. Mais depuis 2000, les choses ont commencé à changer et à bouger et l’Afrique est en route sur le chemin de sa propre révolution: la ‘’Révolution conceptuelle’’, dont les deux lignes de front sont le combat économique (Transformation des ressources et matières premières et Innovation technologique) et le combat politique (Refondation de l’Etat Jacobin hérité de la colonisation, Territorialisation et Gouvernance). L’Asie a déroulé sa propre révolution- la révolution navale et maritime (commerce). L’Europe a connu une double révolution- philosophique ‘’siècle des Lumières’’ et industrielle ‘’Sciences et Techniques’’. L’Amérique est au beau milieu de sa révolution technologique. Depuis 2000, à voir les initiatives prises et les actions menées ça et là, lentement mais surement et inéluctablement, l’Afrique est entrain de…. dérouler. Parcequ’elle ne veut plus rester une Afrique mondialisée et un GSM (Gentil Spectateur de la Mondialisation), mais une Afrique mondialisatrice, une Afrique afro-centrée, une Afrique décomplexée et reclassée, une Afrique qui ose, une Afrique qui réussit et qui imprime une nouvelle grammaire des relations internationales, géopolitiques et géostratégiques. Une Afrique qui n’est plus qu’un simple enjeu de la mondialisation, mais devient de plus en plus un acteur sur qui il faudra désormais garder à l’œil sur les radars internationaux.
Mohamadou SY / siresy@gmail.com
Journaliste-Economiste
Président de la Convention Africaine des Journalistes en Economie et Finance
Casablanca, Maroc