Quartier Gbakondja dans le 5e arrondissement de Bangui. Les gendarmes de l’Eufor accompagnent les policiers centrafricains pour leur permettre de réaffirmer leur présence.
« On débarquera au niveau de la mosquée Goussima et on fermera la patrouille à l’avant des véhicules », crachote un talkie-walkie. Le quartier porte encore la marque des violences. La mosquée a été détruite jusqu’aux fondations, ses pierres et ses tôles ont été emportées. Des maisons ont subi le même sort.
Les anti-balaka ont été les maîtres du quartier ces derniers mois. Et ils continuent à sévir. Des habitants se plaignent : « Il y a beaucoup de braquages surtout la nuit, explique-t-on. Si vous circulez seul, tout ce qui est téléphone, argent, ils vous le prennent ».
À deux pas de là, le capitaine Morry Koundé de la police centrafricaine regarde dépité les locaux de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB), saccagés et occupés, ironie de l’histoire, par les anti-balaka : « Actuellement, ce sont les éléments incontrôlés des anti-balaka qui occupent ce bâtiment, explique-t-il. (…) C’est eux qui font la loi ici. Mais beaucoup de forces viennent en appui de nos forces pour rétablir l’autorité de l’État, donc ça va changer ». Dès que possible, dit ce policier, il faudra reprendre le contrôle de ces bureaux. Dans les jours qui viennent, le commissariat de police du 5e arrondissement doit également rouvrir.