Pour éclairage, Yar Mbind dans la langue Sérère (ethnie royale des Hal Pular et Diola) est une expression, un signe de respect qui désigne le chef de famille, le statut respectable d’une personne qui dirige, un responsable.
Le Sénégal, mondialement connu pour le pays de la Téranga, de l’hospitalité, malgré des tumultes qui l’ont secoué de son indépendance à nos jours, a toujours été un havre de paix. Et parmi ses forces figurent son cousinage à plaisanterie dans lequel, au-delà des Hal poular, Sérère et Diola, Ndiaye et Diop, Ba et Diallo, Faye et Diouf, Thiam et Sarr, pour ne citer que ceux-là, à travers des piques et petites blagues, au quotidien affichaient le sourire sur le visage des Sénégalais. Un patrimoine inestimable, selon des témoignages issus de la sous-région.
Et même d’ailleurs, car me vient en anecdote lors d’un reportage au Tchad, les propos de Clément Abeyfouta, un des leaders de lutte pour le droit des victimes du régime de Habré, à qui je disais en riant « Fouta est une localité du Sénégal » et lui de me répondre « Mann Sérère la ! » Trois mots qui veulent tout dire et que nous (journalistes) avons accueilli avec des éclats de rire…
Oui, Yar Mbind, oui la réconciliation nationale est impérieuse nécessité pour la stabilité du pays…. mais de grâce pas de « dossiers sous le coude ! »
Du Sénégal et de partout à travers le monde, les félicitations convergent vers un homme humble, effacé et naguère méconnu de la majorité (qu’il détient aujourd’hui) des Sénégalais d’ici et de la Diaspora.
Plus qu’une lueur d’espoir, vous êtes aujourd’hui porteur d’une espérance de vie meilleure d’un peuple majoritairement jeune qui a la certitude que le changement annoncé de régime en régime a déjà posé son premier jalon en portant son choix sur vous.
La réconciliation est une impérieuse nécessité et comme dit un adage wolof « Kilifeu – (similaire à Yar Mbind) da fay diégueulé, da fay diéleulé » « Un leader doit savoir pardonner et même minimiser »
Aujourd’hui élu nouveau président de la république du Sénégal, ces mois d’emprisonnement sous prétexte fallacieux, vous ont permis, j’en suis certain d’avoir une meilleure lecture, une meilleure analyse des moments pénibles vécus par le Sénégalais Lambda. Mais plus largement, des localités comme les zones rurales où comme je le soulignais à un confrère lors d’un séminaire sur la protection sociale « Imagine la différence entre Offrir 5 000 francs à un paysan et 5000 à un citadin, pour ne pas dire dakarois »
Paralysé depuis des années, le chemin-de-fer qui au-delà des régions reliait le Sénégal au Mali était un jalon de l’intégration, car des centaines de marchands, de vendeurs jalonnaient les gares du pays pour y gagner leur vie, même si maigres sont leurs revenus.
La Casamance, poumon incontestable de l’économie de l’économie sénégalaise, c’est non dit, mais a été mise sous embargo et ses fils classés rebelles accusés d’envahir la capitale pour y semer le chaos. Pourquoi ?
Parce qu’un jeune leader qu’on tente vainement d’étouffer est issu de cette région. Aujourd’hui, battant leur candidat de presque partout à travers le pays, le peuple a répondu à président, (un grand bâtisseur, certes il faut le lui reconnaitre(. Même si les priorités étaient ailleurs et que des scandales renversants ont jalonné son règne.
Et c’est un peuple majoritaire déçu de sa gouvernance, surtout de son second mandat qui s’est exprimé à travers les urnes, pour une élection présidentielle aux allures de référendum. Pourquoi ?
Parce que sa belle vision d’une « Gestion sobre et vertueuse » avait viré en « Gestion sombre et tortueuse », en attestent les scandales qui presque au quotidien dominaient l’actualité, comme les fonds Covid-19, la Poste, le contrat d’arme qui a valu à un confrère de séjourner injustement en prison. Alors qu’un simple démenti et une transparence auraient lavé l’image des concernés.
Dans le dernier cas on préfère de secret- défense (d’en parler). Mais sans oublier non plus la réfection du Building Administratif dont on parle (à tort ou à raison) de plus 60 Milliards de nos francs engloutis.
Même nul n’est d’en revenir en détails, car la liste est longue, revisiter les rapports de l’IGE qui dorment dans des tiroirs ouvrira le gouffre des milliards engloutis par des intouchables. Imaginez ces centaines de milliards investis dans les zones reculées du pays combien de jeunes auraient eu un boulot. Dr Serigne Diop, le maire de Sandiara, porteur de la vision « Transformer l’exode rurale en exode urbaine », qui rejoint votre Coalition pourra vous en donner un aperçu.
Car force est de reconnaitre qu’il a métamorphosé Sandiara. (Juré sur le Saint Coran, au passage que je n’ai reçu aucun sou ou bout de terrain de sa part en faisant un reportage sur cet essor de sa localité
L’autre sombre et révoltante gouvernance dont plus largement l’Afrique se réveille est celle de ses ressources naturelles. Comme un marchand assis sur ses diamants qui vend des cailloux ou qui tend la main pour mendier, le continent africain est injustement classé par ses pilleurs comme le plus pauvre du monde.
Yar Mbind, autant de raisons pour vous dire que la réconciliation nationale une impérieuse nécessité, mais de grâce, pas de « dossiers sous le coude ! »
Non seulement avoir « Des dossiers sous le coude » est symbole d’une « gouvernance sombre et tortueuse », mais aussi signe d’une continuité de l’impunité des pilleurs. Et c’est ainsi que même des Directeurs généraux que vous aurez choisis se transformeront en empereurs (non, non ! Je ne parle pas du Soleil Levant ou de la RTS !)
Votre prédécesseur a confié des postes de responsabilité à des proches, les auditer ne saurait être associé à une « chasse à l’homme ». Mais bien au contraire, c’est une opportunité pour blanchir ceux qui, peut-être, sont accusés à tort.
Mais, l’autre raison est de restaurer les mérites de notre prestigieuse Inspection générale d’état –IGE qui fait un excellent boulot, mais qui malheureusement finit toujours par dormir dans les tiroirs d’un président.
Yar Mbind, les chantiers qui vous attendent sont nombreux et les défis énormes, mais comme chaque gouvernant qui aime notre cher Sénégal, un Sénégal pour tous, nul doute que vous avez déjà dressé vos trois piliers : Urgences, Priorités et défis
Les Urgences pour répondre aux attentes des jeunes, des populations au bord du désespoir, les Priorités après avoir achevé et inauguré en sa présence, si possible, les grands chantiers de votre prédécesseur, matérialisant « La (bonne) continuité de l’Etat », les Défis comme l’autosuffisance alimentaire pour rassurer à jamais les Hal Poular et Diola !
Oui, le cousinage à plaisanterie est un levier pour réconcilier les Sénégalais ! Raison pour laquelle je demande même à Macky Sall , votre prédécesseur, avant la passation de pouvoir, de vous passer sa formule empruntée d’un adage Sérère « O Fogn Ngor rogu adop na kooum, O Fogn Fogn, té wathia thia (détester Ngor ne saurait empêcher la pluie de se déverser sur son champ, et plus tu le détestes, plus les averses se répandent sur sa culture…)
Et pour conclure et répondre à vos détracteurs qui vous classent Ibadou, Djihadiste, fasciste et qui (méfiance !) demain peuvent devenir vos flagorneurs et laudateurs, c’est le talibé mouride qui parle :
Serigne Fallou Mbacké deuxième khalife des mourides, magnifiant les valeurs de Serigne Bassirou Mbacké, le père de Serigne Mountakha, (lui et nos valeurs religieuses de tous bords que leur accorde une très longue vie et une très bonne santé) disait
« Bassirou bou ko YALLAH diokhone Khilafa gui, deuk bi dina nékh lol dé – Si Bassirou accède aux guides, le Sénégal sera sous réjouissance »
Aujourd’hui, au même moment où son fils Serigne Mountakha Bassirou, (l’homme au sourire légendaire qui a évité au Sénégal de s’embraser en mars 2021) est le khalife général des mourides, c’est un Bassirou Diomaye, jugé fervent croyant, humble et vertueux qui accède au fauteuil temporel du Palais Présidentiel.
Coïncidence pour coïncidence, prions qu’elle s’harmonise avec temporellement avec la prédiction de Serigne Fallou Mbacké.
Yar Mbind, dès ta prise de fonction, merci de faire une tournée de prise de contact chez nos guides religieux pour les remercier pour leurs prières qui ont évité au Sénégal de s’embraser.
Et au besoin même, commencer par les guides de la communauté chrétienne qui ont lâché des vérités crues au président sortant. Et Que DIEU nous accompagne et nous guide toujours vers le meilleur, en ce bas-monde et dans l’autre
Fara Michel Dièye
Journaliste Sénégalais Lambda