Pour sa part, le candidat Idrissa Seck élude quelque peu ce débat : « Ce que nous en pensons, c’est que notre préoccupation première est le retrait de la candidature de Wade, puisque c’est ça qui est à la base de tous les problèmes. C’est cette violation flagrante de la Constitution qui est à la base de toutes les difficultés. Il faut commencer par cette première difficulté et le reste pourra suivre».
Qu'attendre de la visite d'Olusegun Obasanjo ?
L’ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, est arrivé à Dakar mardi soir. Il va diriger le groupe d’observateurs de l’Union africaine et de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) et souhaite rencontrer tous les acteurs de la vie politique.
Ironie de l’histoire, en 2006 Abdoulaye Wade était monté au créneau pour dissuader Olusegun Obasanjo de modifier la Constitution et de briguer un troisième mandat à la tête du Nigeria. Aujourd’hui, ce dernier ne vient pas pour lui rendre la «monnaie de sa pièce», mais il est quasiment certain que ce passé commun entre les deux hommes ne sera pas absent des esprits.
Olusegun Obasanjo souhaite rencontrer les candidats et, si l’on ne parle pas encore de médiation, il n’est pas exclu que l’ancien numéro Un nigérian prodigue ses conseils. Il sera accueilli à bras ouverts, a pour sa part expliqué le porte-parole d’Abdoulaye Wade, Serigne Mbacké Ndiaye, qui précise d’ailleurs qu’Abdoulaye Wade est prêt à discuter de tout sauf de deux choses : un report des élections et le retrait de la candidature de Wade, autant dire les deux revendications de l’opposition.
En temps ordinaire les Sénégalais n’apprécient guère les ingérences extérieures, mais la situation politique est des plus tendues. Et malgré les propos rassurant du camp présidentiel, beaucoup se demandent comment la journée de dimanche va se dérouler. Olusegun Obasanjo saura-t-il ou pourra-t-il désamorcer les tensions en si peu de temps ? Rien n’est moins sûr : à quatre jours du scrutin les esprits sont surchauffés et l’on ne voit pas trop comment la sérénité pourrait régner dans les bureaux de vote dimanche prochain.