« L'indemnisation a commencé », titre en Une Fraternité Matin. La première phase a été lancée hier au palais présidentiel et 3500 ayants droit et 1000 blessés sont concernés. Le président de la République, Alassane Ouattara, a reçu hier des victimes des différentes crises ivoiriennes. On le voit d'ailleurs en photo dans Fraternité Matin serrer la main d'un jeune homme en chaise roulante, en lui caressant le front, dans un geste de tendresse qui semble sincère.
Apparemment ému, le chef de l’Etat ivoirien en a profité pour inviter « les victimes à pardonner malgré leurs douleurs, car nous sommes tous des frères et sœurs issus de la Côte d’Ivoire », a t-il dit. Il a ressenti une grande tristesse devant tant de souffrance partagée par tous les Ivoiriens, rapporte le quotidien ivoirien. « Pardonnons-nous et avançons ensemble », cette autre petite phrase du président Alassane Ouattara est en Une du journal le Nouveau Réveil.
Le procès des « généraux »
Le même jour la sentence est tombée dans le procès des officiers pro-Gbagbo. Deux officiers, le commandant Jean-Noël Abéhi, patron de l’escadron blindé d’Agban, et Anselme Séka Yapo dit Séka Séka, ex-chef de sécurité rapprochée de Simone Ehivet Gbagbo, sont jugés dans le cadre des exactions commises pendant la crise post-électorale, de décembre 2010 à avril 2011, qui a fait plus de 3000 morts, rappelle le site Lepointsur.com. On retrouve Séka Séka en photo, la barbe grisonnante autour d'un visage poupon d’enfant, le regard perdu dans le vide.
« 15 ans et la prison à vie requis par le Parquet contre Abéhi et Séka Séka », titre en Une Le Patriote. Comme neuf autres officiers, ils sont poursuivis pour violation de consigne, désertion, coups et blessures et meurtres, rapporte le quotidien pro-Ouattara. Il leur est notamment reproché d'avoir violé les consignes d'Alassane Ouattara à leur ralliement au soir de la présidentielle de décembre 2010 qui le donnait vainqueur face au président sortant, Laurent Gbagbo. Le Patriote considère que si Jean-Noël Abéhi n'a fait que « mentir » durant le procès, le second Séka Anselme « a trop tué ». « Pendant dix ans, il n'a fait que commettre des crimes et violer les droits de l'homme. Il est temps qu'il paie pour ses crimes », lit-on dans Le Patriote.
Mali : le mauvais moral des troupes
Au Mali, les récentes attaques terroristes meurtrières qui ont coûté la vie à une dizaine de soldats ont provoqué un début de polémique. « Qu’ont-ils fait les Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéita pour que l’armée de Modibo Kéita tombe plus bas que terre ? », s'interroge Malijet ce matin.
« La France a plus de moyens que nous, mais depuis Serval, à Barkhane aujourd’hui, le pays de François Hollande n’a perdu qu’une dizaine de soldats ! Pourtant, c’est elle qui a mené la guerre frontale avec les jihadistes et qui continue d’ailleurs à le faire. Les Maliens et leurs hôtes de la Minusma ne sont jamais sur l’offensive, ils sont toujours sur la défensive, mais malgré tout, ils sont les plus atteints », déplore Abdoulaye Diakité qui y voit là l'œuvre de la corruption. Pour lui, « les budgets de l’armée ont toujours été détournés ».
L'auteur de cet article dans Malijet reprend la suggestion de Soumaïla Cissé, le chef de l'opposition, au gouvernement : « au lieu de consacrer 8 milliards de FCFA à la construction d’un pavillon présidentiel à l’aéroport dans la perspective du sommet Afrique-France, pourquoi ne pas les investir dans l’équipement de notre armée ».
Abdoulaye Diakité dans Malijet questionne mais a-t-il été entendu ?
Kassim Traore dans Le Reporter est moins sévère avec l'armée malienne : « incapables de résister à la puissance de feu des militaires maliens, les islamistes ont décidé de procéder par des embuscades et infiltrations » écrit-il. N'empêche, il constate lui aussi que l’attaque de Rhaouss qui a fait 11 morts du côté de l'armée malienne, et notamment, selon ses informations, des éléments de la Garde nationale, « a sapé le moral des soldats maliens ».
Guinée : où est passé Cherid Diallo ?
On est sans nouvelles de Cherid Diallo depuis le 23 juillet 2015. L’ONG Femmes et développement, appuyée par l’ensemble de la corporation des journalistes, a prévu une marche de soutien ce mercredi. Pour Guinée Conakry Info, « l’objectif de ce rassemblement de soutien est de protester contre le mutisme des autorités par rapport à cette situation et d'alerter l’opinion nationale et internationale ». Deux associations de journalistes se sont récemment prononcées sur cette disparition, en exhortant les autorités civiles et militaires à tout mettre en œuvre pour que le journaliste disparu soit retrouvé, rapporte Guinée Conakry Info.