A la découverte de Khalifa Faye, le tambour-major du candidat Macky Sall


Rédigé le Jeudi 22 Mars 2012 à 13:50 | Lu 914 commentaire(s)



Le tambour-major de Macky Sall est né à Fatick, mais il vit à Mbour. Khalifa Faye suit partout le candidat de Bennoo Bokk Yaakaar. Il accompagne Macky depuis 1998. Il se vante d’avoir été le tambour-major qui a animé le premier meeting de celui-ci, qui s’est tenu devant chez El Hadji Ismaïla Dieng, à Fatick.


« J’ai animé ce meeting moyennant 7500 Frs. Personne ne le (Macky Sall) connaissait, mais j’avais accepté parce que je sentais que c’était l’homme idéal pour Fatick, une ville oubliée. Avec lui, notre terroir a connu de grands changements », déclare Khalifa. Il se rappelle  l’invitation que lui avait faite son idole, au Petit Palais, après la victoire de 2007. « C’est ce jour-là que je lui  ai dit que je ne suis pas wadiste, mais un mackiste », dit Khalifa confiant quant à la prise en charge des questions d’ordre culturel par Macky. « Sans la culture, point de développement », souligne-t-il. Et Khalifa pense que son mentor comprend cela. Parce que pour lui, Macky est né dans une région qui est une synthèse de la culture sénégalaise. « Si vous allez dans le Ndombato, vers Foundiougne, toutes les ethnies y sont représentées, Il existe un véritable mixage là-bas », indique le batteur de tam-tam.
Khalifa considère que le débat sur le vote ethnique est un faux débat ou un mauvais procès contre son candidat. « Ces gens-là ne savent pas que Macky a eu la chance d’être un Halpular, qui a grandi en milieu sérère, et qui maîtrise parfaitement la langue de Bour Sine, comme il a démontré lors de son passage à Fatick, au 1er tour », soutient Khalifa.
 
Khalifa utilise le slogan de renommée publique sérère « Fajna Ngorsaaro Roga dejna xolum ! Fagnine fagn-Fagn-fagn ! ca wacca caa ! » (Ndrl : Même si tu es contre Ngor Sarr, cela n’empêchera pas Dieu de pleuvoir sur son champr). Khalifa explique que lorsque Macky a quitté le Pds, ses détracteurs racontaient du n’importe quoi sur lui, et lui souhaitaient le pire. C’est pourquoi, il se sert de ce proverbe comme un hymne qu’il dédie à Macky. « Tous les rythmes sérères sont des messages. Quand je le chante, j’indexe Macky par ma baguette et il répond par « ca wacaa caa » en chantant avec moi. Ma baguette, je ne la tourne pas vers n’importe qui. Car nos ancêtres ne le faisaient que pour les rois », nous confie-t-il. Selon lui, Macky a compris le message et il s’en est approprié. Depuis lors, c’est devenu son ‘’bakk’’ (chant gymnique), en rappelant que dans le Sine, à chaque fois que le roi sortait, ou allait en guerre, son griot attitré se mettait toujours devant lui avec sa baguette. Le griot était dépositaire d’un savoir, pour galvaniser les foules et enflammer le roi. Et Khalifa de se glorifier que depuis qu’il l’indexe de sa baguette, Macky continue son ascension. « Aujourd’hui mon rêve s’est réalisé. Car depuis 2009, j’ai créé un « bakk » pour lui. « Jëlël Macky jëlël ! xam nga ni 2012, yakoy gagné ! (ndrl : Prends ! Macky Prends ! Tu seras le vainqueur en 2012 !) Maintenant je dis ‘’2ème Tour yakoy gagné !’’ (Tu remporteras le 2ème Tour) avec le même tempo » signale Khalifa, qui considère cette chanson comme un souhait.
 
Bien qu’il ait eu la chance d’être à l’école jusqu’en 4ème, Khalifa qui était un brillant élève n’a pas pu échapper à son destin de batteur de tam-tam. Parce qu’il a grandi dans une famille griotte. Il a arrêté les études à cause de ses tournées artistiques en France. Dans son groupe, ‘’Faye Family de Fatick’’, cet homme de 39 ans joue avec des personnes plus âgées que lui, mais il est le chef d’orchestre. « Ils l’acceptent comme tel. Car, ils savent que personne ne m’a appris à battre le tam-tam, je suis né avec ». « Mes sept arrières grands parents, poursuit-il, sont tous des batteurs de tam-tam. Mon père Waly Faye, était un ceddo (païen) qui ne jouait que pour des évènements très importants (les circoncisions en pays sérère, la mort d’un roi, etc). Il gardait sa baguette pendant un an » nous indique-t-il.
 
Le tam-tam, un instrument de communication
 
« Beaucoup de gens ne comprennent pas que le tam-tam est un instrument de communication. Par le tam-tam, je peux, à l’instant, produire un son pour faire appel à un de mes batteurs. Chacun a son propre rythme. Chez nous quand on a besoin d’appeler à manger les enfants partis jouer, on utilise un rythme particulier. Ainsi, pour le décès il y a un rythme spécial, tous les évènements ont leur son propre», renseigne le tambour-major de Macky Sall, qui vit à Mbour où il tient une boutique d’objets d’art.
Khalifa explique que le tam-tam était un élément que l’Afrique ancestrale utilisait pour communiquer. C’est un instrument sacré. D’ailleurs, à l’en croire, quand le Nganmaan (celui qui circoncit) éprouvait des difficultés avec ses circoncis, il faisait appel au griot. Et jusqu’à présent ces legs sont toujours encore bien conservés en pays sérère. « Le bois de la baguette est morte, la peau et tout ce qui constitue le tam-tam également morts. Mais la paume qui tient cette baguette reste vivante. Ce qui rend vivant et magique ce que nous jouons », explique t-il.
 
« Jusqu’à présent, chaque nom de famille a son rythme. Par exemple ‘’Outt njaay so amé mou doy ! ‘’ (Chercher, c’est le commerce. Si tu gagnes cela te suffira) est un rythme que le griot utilise pour s’adresser aux personnes de patronyme Ndiaye. Si c’est Faye, on dit « Damine dajj baa jalign ! ». Pour Diouf, on dit « Diouf dam Rogg ! », nous apprend le griot de Macky
 
El Hadji Daouda DIAW (Petitecote.net pour APPEL)
 



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