Il aura fallu que des ressortissants européens soient victimes de vols et d’agressions dans le périmètre de l’aéroport Léopold Sedar Senghor de Dakar pour que les autorités s’attaquent à la question de l’insécurité dans cette enceinte. Il a fallu que le ministère des Affaires étrangères transmette au département de Karim Wade, la plainte de l’ambassade de France à Dakar, dont une employée, Mme Annabelle Chaire, a été «agressée le 21 Juin à 1h 45 du matin dans les toilettes de la zone d’enregistrement de l’aéroport Léopold Sedar Senghor», pour que les collaborateurs du ministère de la Coopération internationale, en charge aussi des Transports aériens, se décident à bouger.
D’autant plus que, cette affaire d’agression, en pleine zone prétendument sécurisée, s’ajoute à une autre, relative cette fois à un ressortissant suisse dont l’avion de tourisme, en escale à Dakar «a été victime de vol et de dégâts». La riposte des autorités ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre circulaire datée du 6 Juillet, adressée aux directeurs de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads), et de la haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, en charge de la sécurisation de cette zone, M. Cheikh Tidiane Senghor, Directeur général des Transports aériens et de l’Industrie aéronautique écrit que «cette situation, inadmissible pour un aéroport international qui se respecte suscite des interrogations sur le niveau de sécurité et de sûreté de l’aéroport».
Les autorités qui semblent découvrir que de tels faits puissent se passer dans l’enceinte de l’aéroport, estiment devoir mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur ces deux affaires. Le ministère des Affaires étrangères, impliqué au premier chef dans une affaire qui concerne des ressortissants étrangers, diplomates de surcroît, ainsi que la direction des Transports aériens et de l’Industrie aéronautique demandent que des enquêtes soient ouvertes sur ce que l’ambassade de France a qualifié «d’agression particulièrement violente et préoccupante». Et les autorités sénégalaises, faisant chorus, de demander que «les responsabilités soient situées et que des sanctions soient prises à l’encontre des fautifs».
Cette affaire illustre, s’il en est besoin, le crédit que les autorités accordent aux ressortissants étrangers quand les Sénégalais ne rencontrent que mépris et incompréhension dans leurs tentatives de faire valoir leurs droits. L’aéroport Léopold Sedar Senghor, c’est connu, a encore de gros efforts à faire en matière de sécurité. En effet, il n’est pas rare de voir des passagers se plaindre du fait que leurs bagages ont disparu entre les soutes des avions et les tapis roulants. Les passagers en partance comme ceux qui arrivent, sont souvent quasiment agressés par de multiples colporteurs, dont on se demande ce qui justifie l’impunité dont ils bénéficient. Et cela n’a jamais eu l’air de choquer les autorités. Il est vrai que d’habitude, ces dernières passent par les portes plus sécurisées des salons diplomatique ou présidentiel !
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