Les accusations de Mame Matar Guèye, faisant part des abus de certaines autorités sur les étudiantes haïtiennes, ont défrayé la chronique et excité la grogne chez ces dernières. Certaines d’entre elles n’excluent pas l’idée de retourner dans leur patrie, parlant de scandale et d’inquiétude au sein de leurs familles en Haïti. Une information qui ne retient pourtant pas l’attention des étudiants sénégalais. Loin de là, elle suscite même le rire chez ces derniers. « Ce que l’ONG Jamra a dit est un non-évènement. Des voitures qui viennent chercher des filles à l’entrée de la cité Claudel, c’est devenu une chose banale, à la limite de l’anodin. Cela a toujours été ainsi bien avant l’arrivée des haitiennes ici. A la cité Aline Sitoé Diatta, il y a des filles qui se prostituent pour pouvoir subvenir à leurs besoins et payer leurs frais de scolarité », renseigne dans les colonnes du journal « L’observateur », Mame Birame Diouf, étudiant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG). Fodé Sanokho de la même faculté, loin de s’étonner de ce « scandale », trouve que « les haitiennes ont beau dos. Ces faits sont choses courantes ici. Des personnalités viennent souvent à Claudel et personne ne sait dans quel pavillon elles vont, ni qui elles fréquentent ».