L'ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, a apporté des éclaircissements sur sa convocation devant la Haute Cour de Justice, alors que son nom a surpris plus d'un sur la liste des anciens ministres appelés à répondre de leur gestion. Invité de l’émission de Maimouna Ndour Faye sur 7TV hier vendredi dans la soirée, il a expliqué les circonstances ayant conduit à sa mise en cause.
« Un rapport de la Cour des comptes ne m’a pas amené à la Haute Cour de Justice, c’est mon successeur, Ousmane Diagne, l’actuel ministre de la Justice, qui m’y a traîné. C’est le ministère de la Justice qui a initié les enquêtes qui m’ont conduit à la Cour de Justice », a déclaré Ismaila Madior Fall. « C’est la raison pour laquelle j'ai été surpris, car je ne pensais pas faire partie de cette reddition des comptes », a-t-il ajouté.
Selon l'ancien garde des Sceaux, deux dossiers le concernant sont en cause. « D’après les informations que j’ai eues par la suite, il y a deux dossiers me concernant sur lesquels le ministre de la Justice est en train de vérifier pour pouvoir ensuite enquêter et qui peuvent m’apporter des problèmes. Il s’agit de l’histoire de supposée corruption relayée par la presse, et de l’affaire des bracelets électroniques », a-t-il précisé.
Revenant sur l'affaire des bracelets électroniques, Ismaila Madior Fall a détaillé le processus ayant conduit à son implication. « Quand je suis arrivé au ministère de la Justice, j’ai initié ce qu’on appelle les bracelets électroniques. J’ai tout mis en place, mais par la suite, mon collègue Malick Sall est arrivé, l’a signé et l’a terminé. Quand je suis redevenu ministre de la Justice une deuxième fois, j’ai relancé le projet et lancé l’utilisation effective des bracelets électroniques. J’ai fait une circulaire pour que cela soit opérationnel. »
Face au coût élevé de la location du centre de surveillance, estimée à 50 millions de francs CFA par mois, l’ancien ministre a cherché une alternative. « J’ai dit qu’il nous fallait construire un centre qui nous appartient, mais l’État n’avait pas d’argent. Nous avions décidé de bâtir un centre de surveillance électronique et un centre de casier judiciaire derrière le tribunal de Guédiawaye. Il y avait plus de 8.000 mètres carrés qui étaient morcelés et vendus. Nous avions prévu de prendre 1.000 mètres carrés pour y construire le centre », a-t-il expliqué.
Le projet devait se faire en dation en paiement, un mécanisme permettant d’échanger une prestation contre une autre. « Mes services ont estimé le terrain à 100.000 francs CFA le mètre carré, soit un total de 800 millions. J’ai dit de prendre 600 millions pour construire le centre de surveillance électronique et de laisser 200 millions comme commission pour celui qui allait construire », a ajouté Ismaila Madior Fall.
L’ancien ministre a également cité les personnes impliquées dans le processus. « Le directeur des constructions des palais de justice, Mouhamadou Wane, m’a mis en contact avec Cheikh Gueye, directeur de TCS, pour réaliser le centre. Ce dernier avait réalisé une maquette et tout ce qui était nécessaire. Je lui ai fait confiance et signé un protocole d’accord, mais je suis resté plus quatre mois sans que rien ne bouge », a-t-il relaté.
C’est alors que la Direction des domaines a alerté l’ancien ministre. « Ils m’ont dit que Cheikh Gueye avait déposé le projet dans les banques et mis en gage le terrain, car il n’avait pas assez de fonds pour le réaliser seul », a révélé Ismaïla Madior Fall. Face à cette situation, il a indiqué avoir mis fin à la collaboration. « Je ne voulais pas de problèmes. J’ai saisi le ministère des Finances et la Direction des domaines pour annuler les baux. Aïssata Tall Sall peut en témoigner : lors de la passation de service, je lui ai tout expliqué et elle a elle-même définitivement mis fin au contrat avec Cheikh Gueye. »
Selon lui, malgré ces démarches, Cheikh Gueye aurait repris possession du terrain et poursuivi des affaires sur place, ce qui a conduit à des enquêtes où son nom a été évoqué. L’ancien Garde des sceaux a confié que « le directeur des constructions des palais de justice m’a confié que Cheikh Gueye est son oncle. Celui-ci a tenté de me donner 50 millions de francs CFA pour que je revienne sur l’annulation. Il m’a remis cette somme gracieusement, que je lui ai rendue diplomatiquement. »
Concluant, Ismaila Madior Fall a asséné « c’est un dossier vide il n’y a rien dedans et c’est inélégant… »
« Un rapport de la Cour des comptes ne m’a pas amené à la Haute Cour de Justice, c’est mon successeur, Ousmane Diagne, l’actuel ministre de la Justice, qui m’y a traîné. C’est le ministère de la Justice qui a initié les enquêtes qui m’ont conduit à la Cour de Justice », a déclaré Ismaila Madior Fall. « C’est la raison pour laquelle j'ai été surpris, car je ne pensais pas faire partie de cette reddition des comptes », a-t-il ajouté.
Selon l'ancien garde des Sceaux, deux dossiers le concernant sont en cause. « D’après les informations que j’ai eues par la suite, il y a deux dossiers me concernant sur lesquels le ministre de la Justice est en train de vérifier pour pouvoir ensuite enquêter et qui peuvent m’apporter des problèmes. Il s’agit de l’histoire de supposée corruption relayée par la presse, et de l’affaire des bracelets électroniques », a-t-il précisé.
Revenant sur l'affaire des bracelets électroniques, Ismaila Madior Fall a détaillé le processus ayant conduit à son implication. « Quand je suis arrivé au ministère de la Justice, j’ai initié ce qu’on appelle les bracelets électroniques. J’ai tout mis en place, mais par la suite, mon collègue Malick Sall est arrivé, l’a signé et l’a terminé. Quand je suis redevenu ministre de la Justice une deuxième fois, j’ai relancé le projet et lancé l’utilisation effective des bracelets électroniques. J’ai fait une circulaire pour que cela soit opérationnel. »
Face au coût élevé de la location du centre de surveillance, estimée à 50 millions de francs CFA par mois, l’ancien ministre a cherché une alternative. « J’ai dit qu’il nous fallait construire un centre qui nous appartient, mais l’État n’avait pas d’argent. Nous avions décidé de bâtir un centre de surveillance électronique et un centre de casier judiciaire derrière le tribunal de Guédiawaye. Il y avait plus de 8.000 mètres carrés qui étaient morcelés et vendus. Nous avions prévu de prendre 1.000 mètres carrés pour y construire le centre », a-t-il expliqué.
Le projet devait se faire en dation en paiement, un mécanisme permettant d’échanger une prestation contre une autre. « Mes services ont estimé le terrain à 100.000 francs CFA le mètre carré, soit un total de 800 millions. J’ai dit de prendre 600 millions pour construire le centre de surveillance électronique et de laisser 200 millions comme commission pour celui qui allait construire », a ajouté Ismaila Madior Fall.
L’ancien ministre a également cité les personnes impliquées dans le processus. « Le directeur des constructions des palais de justice, Mouhamadou Wane, m’a mis en contact avec Cheikh Gueye, directeur de TCS, pour réaliser le centre. Ce dernier avait réalisé une maquette et tout ce qui était nécessaire. Je lui ai fait confiance et signé un protocole d’accord, mais je suis resté plus quatre mois sans que rien ne bouge », a-t-il relaté.
C’est alors que la Direction des domaines a alerté l’ancien ministre. « Ils m’ont dit que Cheikh Gueye avait déposé le projet dans les banques et mis en gage le terrain, car il n’avait pas assez de fonds pour le réaliser seul », a révélé Ismaïla Madior Fall. Face à cette situation, il a indiqué avoir mis fin à la collaboration. « Je ne voulais pas de problèmes. J’ai saisi le ministère des Finances et la Direction des domaines pour annuler les baux. Aïssata Tall Sall peut en témoigner : lors de la passation de service, je lui ai tout expliqué et elle a elle-même définitivement mis fin au contrat avec Cheikh Gueye. »
Selon lui, malgré ces démarches, Cheikh Gueye aurait repris possession du terrain et poursuivi des affaires sur place, ce qui a conduit à des enquêtes où son nom a été évoqué. L’ancien Garde des sceaux a confié que « le directeur des constructions des palais de justice m’a confié que Cheikh Gueye est son oncle. Celui-ci a tenté de me donner 50 millions de francs CFA pour que je revienne sur l’annulation. Il m’a remis cette somme gracieusement, que je lui ai rendue diplomatiquement. »
Concluant, Ismaila Madior Fall a asséné « c’est un dossier vide il n’y a rien dedans et c’est inélégant… »
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