Au grand dam des griots qui y tiraient profit, le « laabaan » est en train de disparaître. Cette cérémonie qui fêté le mérite d’une jeune fille qui a su garder sa virginité jusqu’au mariage ne fait plus courir les mariés. Résultat : les griots perdent une bonne occasion de se faire de l’argent. Rencontrée à Kaolack par nos confrères de Walf Grand-Place, Adji Diarra Niang, artiste chanteuse, explique pourquoi les filles ne veulent plus de « laabaan », préférant passer la nuit nuptiale dans les auberges et autres hôtels. « Aujourd’hui, les jeunes sont gagnés par la modernité. Les femmes passent leur nuit nuptiale dans la discrétion. Car elles estiment que leur statut de vierge ne concerne personne d’autre qu’elles et leurs maris. Les maris sont souvent des complices face à cette situation, de même que leurs génitrices ». Et d’ajouter : « Il existe aussi des filles qui arrivent au mariage sans être vierges, alors tous les moyens sont bons pour ne pas organiser de « laabaan » et tout cela avec le consentement de leur maris qui organisent tout en général ». Et c’est, selon elle, la meilleure façon de cacher à ses parents qu’on n’a pas pu rester vierge jusqu’au mariage. Habituée à animer ces genres de cérémonies, Adji Diarra dit être attristée par la disparation de cette coutume qui lui permettait de gagner beaucoup d’argent. Plongée dans ses souvenirs, elle raconte ces jours heureux où elle accompagnait sa mère Fatou Tacko Thioune, artiste chanteuse aussi, pour aller chanter les louanges d’une jeune mariée.
Source : seneweb.com
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