Adoption de la loi interprétative : une véritable honte, selon Thierno Bocoum

Le président du mouvement AGIR, Thierno Bocoum, est l'un des premiers leaders de l'opposition à réagir après l'adoption de la proposition de loi interprétative portant sur la loi d’amnistie. Dans un message critique, il a exprimé son désaveu total de cette décision qu'il qualifie de "véritable honte" pour le pays.



Pour Thierno Bocoum, l'adoption de cette loi, présentée comme une "loi interprétative", ne serait rien d'autre qu'une manipulation politique soigneusement dissimulée. Il considère que le Gouvernement, au lieu d’œuvrer dans le cadre de la justice, s’est auto-proclamé juge, cherchant à prédire et définir l’interprétation de la loi. Cela, selon lui, relève d'une "tentative de tromperie", visant à discréditer le système judiciaire en agissant de manière arbitraire et en cherchant à dissimuler des actes de malveillance sous un masque de légalité.

L'ancien parlementaire voit dans ce comportement un "détournement de pouvoir", où ceux qui sont au sommet de l’État se placent au-dessus de la loi, se déresponsabilisant de leurs actes tout en cherchant à légitimer leur conduite à travers des décisions juridiques. Qui, selon lui, ne sont rien d'autre que de "légalisations de forfaits".

L'un des points essentiels dans la note de Thierno Bocoum réside dans son appel à ce que "aucun crime, aucun délit" ne doive échapper à la justice. Il insiste sur le fait que la loi doit s'appliquer de manière égale à tous, sans distinction, et que personne, qu'il s'agisse de membres du gouvernement ou d'opposants, ne doit être au-dessus de la justice. Cette position illustre la défense d'un principe fondamental de l’État de droit : l'égalité devant la loi et la nécessité d’une justice indépendante et impartiale.

Dans sa critique, Thierno Bocoum s'attaque également à ce qu'il considère comme une habitude dangereuse du gouvernement : "l'auto-amendement et l'auto-exclusion, où ceux qui détiennent le pouvoir se placent constamment au-dessus des règles, se comportant comme des justiciers et non comme des garants de la loi. À ses yeux, cette attitude témoigne d’un déficit de compétence, d’une ignorance des principes républicains et d’une carence grave dans la gestion de l'État de droit".

Il dénonce une dérive autoritaire où ceux au pouvoir cherchent à façonner la loi à leur guise, sans respect des règles et de l’éthique républicaine. Cela, selon lui, risque de conduire le pays vers un système politique de plus en plus distant de ses valeurs fondamentales, où la justice et l'éthique ne comptent plus.

Babou Diallo

Mercredi 2 Avril 2025 23:21


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