L'ex-président Tchadien, Hissen Habré lors de son audition par le tribunal de Dakar en 2006 (Photo HRW)
La terreur semble s’être installée instamment au Tchad. Même après Hissène Habré qui actuellement est poursuivi pour «crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures», elle est toujours bien présente. Cela se voit et se constate. Les journalistes aussi bien du public que du privé l’attestent. «Il y a de sérieuses limites dans le traitement de l’information ici. Le travail d’investigation est très rare parce que nous vivons une psychose. La liberté d’expression est tout simplement savamment muselée», a confié un confrère de l’hebdomadaire Union, Ben Romingar. La mort dans l’âme, le bonhomme explique les facteurs bloquants pour les journalistes qui résident dans les «structures mises en place par l’Etat qui dissuadent tout traitement équitable».
Le confrère donne le regrettable exemple du directeur de publication du journal «Abbagarde», Avenir Delatchiré. Il avait été arrêté pour «incitation à la haine» après avoir «fait des révélations sur un certain nombre de crimes commis sous Deby».
Un autre journaliste d’une radio locale explique qu’en fait l’actuel président de la République veut faire du neuf avec du vieux. «En réalité, beaucoup de dignitaires du régime sont impliqués dans l’affaire Habré. Après la publication du rapport de la commission, une liste de complices et auteurs de crimes flagrants avait été dressée. Certains ont été suspendus ou démis de leur fonction mais peu de temps après ils sont retournés dans la sphère du pouvoir. Ils n’aiment surtout pas que les journalistes reviennent sur cet épisode. L’exploitation du dossier est ainsi risquée pour tout journaliste Tchadien», a-t-il fait savoir.
Dans le public, on est plus soft mais tout de même on joue sur le même tempo. «On communique peu, il y a peu d’information sur l’affaire Habré. On ne constate qu’une relation d’activités ponctuelles et factuelles au lieu d’un travail de fond». Par ailleurs le journaliste de la radio nationale a estimé que «même au-delà de cet aspect, il y a une rétention d’information au plus haut sommet». Et le journaliste de relayer un sentiment bien répandu au Tchad : «une large frange des populations est convaincue que les auteurs des crimes et tortures sont tapis dans ce pouvoir et qu’on ne peut faire un procès équitable sans avoir à inquiéter une bonne partie des dignitaires de l’actuel régime».
Le confrère donne le regrettable exemple du directeur de publication du journal «Abbagarde», Avenir Delatchiré. Il avait été arrêté pour «incitation à la haine» après avoir «fait des révélations sur un certain nombre de crimes commis sous Deby».
Un autre journaliste d’une radio locale explique qu’en fait l’actuel président de la République veut faire du neuf avec du vieux. «En réalité, beaucoup de dignitaires du régime sont impliqués dans l’affaire Habré. Après la publication du rapport de la commission, une liste de complices et auteurs de crimes flagrants avait été dressée. Certains ont été suspendus ou démis de leur fonction mais peu de temps après ils sont retournés dans la sphère du pouvoir. Ils n’aiment surtout pas que les journalistes reviennent sur cet épisode. L’exploitation du dossier est ainsi risquée pour tout journaliste Tchadien», a-t-il fait savoir.
Dans le public, on est plus soft mais tout de même on joue sur le même tempo. «On communique peu, il y a peu d’information sur l’affaire Habré. On ne constate qu’une relation d’activités ponctuelles et factuelles au lieu d’un travail de fond». Par ailleurs le journaliste de la radio nationale a estimé que «même au-delà de cet aspect, il y a une rétention d’information au plus haut sommet». Et le journaliste de relayer un sentiment bien répandu au Tchad : «une large frange des populations est convaincue que les auteurs des crimes et tortures sont tapis dans ce pouvoir et qu’on ne peut faire un procès équitable sans avoir à inquiéter une bonne partie des dignitaires de l’actuel régime».