Ndjamena a d’abord rejeté la demande de transfèrement à Dakar des deux personnes mises en cause, Mahamat Djibril et Youssouf Saleh.
Djibril et Saleh étaient tous les deux des agents de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique du régime de Hissène Habré.
Le Tchad a pris cette décision, malgré l'accord de coopération le liant le Tchad aux CAE, le tribunal créé au Sénégal pour juger Hissène Habré et ses présumés complices.
Le porte-parole des Chambres africaines extraordinaires, Marcel Mendy, a laissé entendre que le Tchad n’aurait pas dû agir de la sorte.
"Prendre des initiatives"
"Les autorités tchadiennes n’ont pas donné suite à la demande des CAE, au motif que ces deux mis en cause seraient déjà concernés par une procédure judicaire interne, au Tchad", a dit Mendy à BBC Afrique.
Selon lui, il appartient à l’Union africaine de donner suite à la décision du Tchad.
"Les CAE, en tant que juridiction internationale, ont la primauté sur les juridictions nationales. Nous avons fait notre devoir en tant que Chambres africaines extraordinaires. Maintenant, il appartient à l’Union africaine, qui avait mandaté le Sénégal [pour le jugement de l’affaire Hissène Habré], de prendre des initiatives" à l’égard du Tchad, a dit Marcel Mendy.
Habré est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en dirigeant le Tchad, de 1982 à 1990.
Depuis juillet 2013, l’ex-président tchadien est placé en garde à vue à Dakar, où il vit depuis son départ forcé du pouvoir.