Affaire René Capain Bassène : sa famille dénonce son maintien en prison et réclame justice



La famille de René Capain Bassène, accompagnée de la communauté casamançaise basée à Dakar, a tenu ce samedi un point de presse pour dénoncer le « maintien injustifié » de René Capain Bassène en prison, alors que tous ses co-accusés et co-condamnés ont été « acquittés au bénéfice du doute sur l'ensemble des chefs d'accusation » dans l'affaire Boffa Bayotte. La famille réclame justice et vérité.
 
Lors de ce point de presse, les proches du journaliste ont rappelé les accusations qui l’ont conduit en prison. Ils ont souligné que René Capain Bassène est accusé d’être l’organisateur principal, ayant supposément tenu des réunions avec des jeunes de Bayotte, dans l’arrondissement de Nyassia, pour préparer l’homicide volontaire.
 
Cependant, précisent-ils, « tous ceux qui avaient été arrêtés pour avoir assisté à ces réunions ont obtenu un non-lieu en juin 2023, après presque quatre ans d’emprisonnement ».
 
Pape Chérif Bertrand Bassène, porte-parole de la famille, s’interroge sur la logique de cette condamnation : « Si ces personnes ont été envoyées par René Capain Bassène, sa condamnation ne peut être justifiée que si les exécutants eux-mêmes sont d'abord reconnus coupables et condamnés. »
 
« René Capain Bassène est innocent, il est complice de personne »
 Il ajoute que leur acquittement aurait dû conduire à l’acquittement de René Capain Bassène, car les mêmes chefs d’accusation retenus contre lui ont été abandonnés pour les autres.
 
Le porte-parole a réaffirmé : « René Capain Bassène est innocent, il est seul, complice de personne. »
 
Pour la famille, la « politisation de ce dossier judiciaire semble être trahie par le fait que, lors du procès d'appel du 24 juillet 2024, ce sont finalement tous ceux qui se réclament du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) qui vont mis en liberté pour doute, absence de preuves ».
 
Selon la famille, « le MFDC a d'ailleurs toujours nié vigoureusement être lié à ce massacre. Dès lors que fait le seul accusé de complicité avec le MFDC en prison? »
 
 
Elle déclare « qu’aucun motif valable ne peut jeter René Capain Bassene en prison, il est séquestré et le pourvoi en cassation est inutile, non avenue en soi, donc nul », souligne-t-elle.
 
"Rendre à René sa dignité"
 
La famille insiste sur le fait que « René Capain Bassène n'a pas besoin d'aller en cassation ou d'attendre une grâce. On ne veut pas d'un Clédor Sène bis, il faut lui rendre sa dignité, le réintégrer dans l'Anrac Primature ».
 
D’ailleurs, la famille rappelle que René Capain Bassène est un journaliste de formation qui facilitait la communication entre les combattants et la primature.
 
Selon elle, il « n'avait pas besoin d'intermédiaire et était souvent porteur d'un message qui contredisait certains rapports des acteurs de la paix ».
 
« Le mensonge a assez duré. Les petites victoires pour la paix ne suffisent plus à notre génération. Nous réclamons une paix fondée sur la vérité et la justice ! », a conclu la famille.

Moussa Ndongo

Dimanche 29 Septembre 2024 00:37


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