Maître Antoinette Ouedraogo, l'un des avocats de l'Etat burkinabé, ne pense pas que l'arrêt de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples soit réellement une victoire pour les ayant droits de Norbert Zongo. Car la cour, selon elle, ne leur a donné raison que sur un petit nombre de points.
→ à (re)lire: Le Burkina Faso mis en cause par la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples
Et même sur ces points, l'avocate dit son scepticisme quand l'arrêt, par exemple, explique que toutes les pistes n'ont pas été suivies par le juge. « Je crois que c’est faire un mauvais procès au Burkina Faso parce que en matière de procédure pénale, soit on a des coupables, soit on en a pas. Le Burkina ne peut pas inventer des coupables pour faire avancer la procédure. Ce qui est sûr, [c’est que] le juge d’instruction a travaillé sur toutes les pistes » précise l'avocate.
Maître Antoinette Ouedraogo conteste également l'argument selon lequel la procédure n'a pas été menée avec la diligence requise. « Si le dossier a traîné c’est parce que l’opinion, les requérants ont demandé que certaines mesures soient prises telles que l’institution d’une commission d'enquête indépendante » ajoute l'avocate.
Maître Antoinette Ouedraogo estime enfin que le délai pris par cette procédure n'a pas installé un climat de peur au sein des médias burkinabé, comme l'affirme la cour dans son arrêt.
Source : Rfi.fr