Mediapart et The Guardian continuent leurs investigations autour de l’enquête pour corruption sur l’attribution des Mondiaux d’athlétisme. Et Nasser Al-Khelaifi serait beaucoup plus impliqué qu’il n’a voulu le dire.
C’est le fameux soft power par le sport, si cher au Qatar pour permettre son développement et son rayonnement sur la scène internationale. Un levier qui aujourd’hui révèle des pratiques plus que douteuses, à l’image des dernières révélations du site d’investigation Mediapart et de ses confrères anglais de The Guardian.
Où l’on apprend que le juge Renaud van Ruymbeke, dans le cadre d’une information judiciaire portant sur des faits de corruption au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), enquête plus particulièrement sur le versement en deux fois d’une somme de 3,5 M$ (environ 2,5 M€), à l’automne 2011, par une société privée qatarienne du nom d’Oryx QSI vers Pamodzi Sports, société de marketing sportif, détenue par Papa Massata Diack, fils de l'ancien sulfureux président de l'IAAF, Lamine Diack. Dont on apprenait lundi, de source judiciaire, qu’ils seraient l’un et l’autre jugés en France pour corruption et blanchiment en bande organisée. Ils sont également accusés d’avoir passé sous silence les contrôles positifs des athlètes russes contre de l’argent.
Les mails de Nasser
Vaste dossier dans lequel les soupçons de Renaud van Ruymbeke se dirigent vers Doha, où de tels virements auraient cherché à peser sur l’attribution des Mondiaux finalement organisés à Londres, il y a deux ans. Doha accueillera la compétition en septembre prochain. C’est dans ce volet de l’affaire que Nasser Al-Khelaifi, le président du PSG, a été mis en examen pour « corruption active » par le juge.
L’enquête de Mediapart et du Guardian a permis de mettre la main sur un courriel confidentiel, daté du 6 octobre 2011, qui réclame le versement de 4,5 M$ (plus 440 000 en cash). Celui-ci est adressé par Papa Massata Diack à « Cheick Khaled ». Un destinataire que les deux médias ont identifié comme étant Khaled ben Khalifa al-Thani, soit le directeur de cabinet de l’émir du Qatar, Tamim al-Thani, en personne.
L'avocat de Nasser Al-Khelaifi
Dans ce dossier, et par-delà cette pièce essentielle, Al-Khelaifi nie toutes les allégations à son sujet. Tout comme son bras droit et président de beIN SPORTS France, Yousef al-Obaidly. En insistant sur le fait que les virements électroniques de 3,5 M$ étaient un « dépôt non remboursable » d’une entreprise privée (Oryx QSI) vers Pamodzi Sports Marketing, propriété de l’agent désigné de l’IAAF, Massata Diack, dans le cadre d’une offre plus large de 32,6 M$ pour l’obtention de droits télé, liés à l’obtention des Mondiaux 2017. Au cours de son interrogatoire, dont le Guardian produit des extraits, Al-Khelaifi affirme: "Je n’ai pas du tout participé aux négociations pour les Championnats du monde d’athlétisme ou pour les Jeux olympiques (2020)." D’ajouter: "Pour ces événements, il y a un comité d’organisation, dont je ne suis pas partie prenante."
Pourtant, plusieurs mails, envoyés à partir de l’adresse Hotmail du président parisien, suggèrent qu’Al-Khelaifi est alors disposé à utiliser son rôle de patron d’Al Jazeera Sports – qui deviendra beIN SPORTS – pour aider le Qatar à obtenir ces Mondiaux d’athlétisme. Et une lettre confidentielle lui est envoyée le 26 juin 2011 par Saoud al-Thani – le secrétaire général du Comité olympique qatari et président du Comité d’appel d’offres des Championnats du monde 2017 – pour lui demander de "soutenir l’événement" par l’achat des droits TV non seulement pour ces Mondiaux 2017, mais aussi les droits des autres compétitions de l’IAAF pour 2014-2019.
Son avocat a répondu à nos confères: "M. Al Khelaifi ne répond qu’aux juges, il n’a rien à vous dire et regrette la violation (de la confidentialité) de l’enquête."
C’est le fameux soft power par le sport, si cher au Qatar pour permettre son développement et son rayonnement sur la scène internationale. Un levier qui aujourd’hui révèle des pratiques plus que douteuses, à l’image des dernières révélations du site d’investigation Mediapart et de ses confrères anglais de The Guardian.
Où l’on apprend que le juge Renaud van Ruymbeke, dans le cadre d’une information judiciaire portant sur des faits de corruption au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), enquête plus particulièrement sur le versement en deux fois d’une somme de 3,5 M$ (environ 2,5 M€), à l’automne 2011, par une société privée qatarienne du nom d’Oryx QSI vers Pamodzi Sports, société de marketing sportif, détenue par Papa Massata Diack, fils de l'ancien sulfureux président de l'IAAF, Lamine Diack. Dont on apprenait lundi, de source judiciaire, qu’ils seraient l’un et l’autre jugés en France pour corruption et blanchiment en bande organisée. Ils sont également accusés d’avoir passé sous silence les contrôles positifs des athlètes russes contre de l’argent.
Les mails de Nasser
Vaste dossier dans lequel les soupçons de Renaud van Ruymbeke se dirigent vers Doha, où de tels virements auraient cherché à peser sur l’attribution des Mondiaux finalement organisés à Londres, il y a deux ans. Doha accueillera la compétition en septembre prochain. C’est dans ce volet de l’affaire que Nasser Al-Khelaifi, le président du PSG, a été mis en examen pour « corruption active » par le juge.
L’enquête de Mediapart et du Guardian a permis de mettre la main sur un courriel confidentiel, daté du 6 octobre 2011, qui réclame le versement de 4,5 M$ (plus 440 000 en cash). Celui-ci est adressé par Papa Massata Diack à « Cheick Khaled ». Un destinataire que les deux médias ont identifié comme étant Khaled ben Khalifa al-Thani, soit le directeur de cabinet de l’émir du Qatar, Tamim al-Thani, en personne.
M. Al Khelaifi ne répond qu’aux juges, il n’a rien à vous dire et regrette la violation (de la confidentialité) de l’enquête
L'avocat de Nasser Al-Khelaifi
Dans ce dossier, et par-delà cette pièce essentielle, Al-Khelaifi nie toutes les allégations à son sujet. Tout comme son bras droit et président de beIN SPORTS France, Yousef al-Obaidly. En insistant sur le fait que les virements électroniques de 3,5 M$ étaient un « dépôt non remboursable » d’une entreprise privée (Oryx QSI) vers Pamodzi Sports Marketing, propriété de l’agent désigné de l’IAAF, Massata Diack, dans le cadre d’une offre plus large de 32,6 M$ pour l’obtention de droits télé, liés à l’obtention des Mondiaux 2017. Au cours de son interrogatoire, dont le Guardian produit des extraits, Al-Khelaifi affirme: "Je n’ai pas du tout participé aux négociations pour les Championnats du monde d’athlétisme ou pour les Jeux olympiques (2020)." D’ajouter: "Pour ces événements, il y a un comité d’organisation, dont je ne suis pas partie prenante."
Pourtant, plusieurs mails, envoyés à partir de l’adresse Hotmail du président parisien, suggèrent qu’Al-Khelaifi est alors disposé à utiliser son rôle de patron d’Al Jazeera Sports – qui deviendra beIN SPORTS – pour aider le Qatar à obtenir ces Mondiaux d’athlétisme. Et une lettre confidentielle lui est envoyée le 26 juin 2011 par Saoud al-Thani – le secrétaire général du Comité olympique qatari et président du Comité d’appel d’offres des Championnats du monde 2017 – pour lui demander de "soutenir l’événement" par l’achat des droits TV non seulement pour ces Mondiaux 2017, mais aussi les droits des autres compétitions de l’IAAF pour 2014-2019.
Son avocat a répondu à nos confères: "M. Al Khelaifi ne répond qu’aux juges, il n’a rien à vous dire et regrette la violation (de la confidentialité) de l’enquête."
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