Le bateau Joola retourné au matin du 27 septembre 2002 (photo: kassoumay.com)
Le 26 septembre 2002, le Joola, bateau assurant la liaison Dakar-Ziguinchor (ville du Sud du Sénégal) coulait aux larges des côtes gambiennes avec près de 2000 passagers à bord. Seules 64 personnes seront rescapées du drame selon le bilan officiel.
Me Seck remporte le 2ème prix de ce concours organisé par le Mémorial de Caen à un moment où au moins deux affaires judiciaires brouillent les relations sénégalo –françaises, dont l’une porte justement sur l’affaire du Joola.
La vidéo en question est disponible à http://www.memorial-caen.fr/portail/av5.wmv
La plaidoirie de Me Seck défend les victimes du Joola à travers une rescapée, que l’avocat nomme « Ken Bugul » dans sa plaidoirie « pour lui assurer son anonymat ». Mais, Me Seck a confié à Ouestafnews, que la dame en question existe bel et bien et qu’elle « est bien connue des associations de défenses des victimes du Joola ».
Dans le document vidéo, que se passent les internautes sénégalais depuis la mi-février 2009 et qui a été visionné par Ouestafnews, l’un des présentateurs qui introduisent Me Daouda Seck en profite pour remettre en cause le « modèle » démocratique sénégalais avant de passer la parole à l’avocat.
« Le Sénégal, on a tendance à le voir comme un pays modèle en Afrique de l’Ouest, comme un pays qui a aboli la peine de mort, qui a ratifié tous les traités qui protègent les droit humains, les droits civils, politiques et culturels », affirme ce présentateur uniquement identifié par son par son prénom « Simon » sur la vidéo et qui parlait au nom de Amnesty International.
« Le Sénégal c’est aussi le pays dont l’opposition a boycotté les élections législatives en 2007, c’est aussi le pays dont la justice vient de condamner à huit ans de prison neuf personnes (…) pour leur supposée orientation sexuelle », accuse Simon avant que le pupitre ne soit cédé à Me Seck pour sa plaidoirie.
La condamnation par la justice « des homosexuels » sénégalais avait fait réagir certains milieux politiques en France, dont le président Nicolas Sarkozy. Ceci avait irrité les juristes sénégalais au point que le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Mame Adama Guèye, avait profité de la « Rentrée solennelle des cours et tribunaux » présidée par le chef de l’Etat Abdoulaye Wade pour dénoncer publiquement l’immixtion de la France dans les affaires de la justice sénégalaise.
Cette affaire des « homosexuels » venait s’ajouter à celle encore plus complexe de l’inculpation et de l’émission de mandat d’arrêts internationaux contre neuf personnalités sénégalaises dont une ancienne premier ministre, Mme Mame Madior Boye par un juge français.
Le Sénégal avait contre attaqué en accusant à son tour le même juge, Jean Wilfried Noel de, « forfaiture ».
Dans sa plaidoirie primée en France, l’avocat sénégalais affirme d’emblée, que « ceci n’est pas un conte (ni) un divertissement (…) mais une tragique réalité », avant de se lancer dans une description lyrique des voyages à bord du Joola, à destination de la « verte Casamance » ou encore du « ballet des dauphins sur le sillage du navire pour mieux captiver son auditoire.
Suit un long réquistoire contre les errements du gouvernement dans cette affaire.
Insistant sur le nombre de 1953 morts dans un navire prévu aux maximum pour « 550 passagers », l’avocat rappelle les différentes péripéties qu’a connues l’affaire du Joola avant que les tribunaux sénégalais ne classent l’affaire.
« Et pour toute réaction à pareille tragédie, aucune réaction, on érige le silence en roi (…) comme pour faire diversion », dénonce l’avocat qui à la manière d’un romancier retrace la tragédie des victimes du Joola, raconte la vie de « Ken Bugul, enceinte de 4 mois au moment du naufrage » et qui accouchera par la suite, retrace dans ses moindres détails la tragédie « qui se poursuit jusqu’à ce jour».
Viennent ensuite les arguments tirés des différentes conventions internationales sur les droits de l’homme, qui selon sa plaidoirie ont toutes été bafouées par l’Etat sénégalais dans cette affaire.
« L’Etat sénégalais a commencé par une cargaison de promesses (…), à l’arrivée c’est un conglomérat d’avaries impropres à la consommation », selon Me Seck.
La plaidoirie du lauréat sénégalais se termine par un clin d’œil au juge français, Jean Wilfried Noel, à l’origine des mandats d’arrêts contre les neuf personnalités sénégalaises.
« J’ai parlé en homme libre », a dit Me Daouda Seck à Ouestafnews pour expliquer son choix et son approche sur une affaire au centre d’une polémique diplomatico-judiciaire entre son pays et l’ancienne puissance coloniale.
Le Concours international de plaidoiries, qui en était à sa vingtième édition est organisée par le Mémorial de Caen. Selon le règlement, consulté par Ouestafnews, il « est ouvert à tous les avocats inscrits à un barreau, quelles que soient leur nationalité, leur langue et leur âge » et les « candidats doivent rédiger une plaidoirie relative à un cas réel et individuel de violation des Droits de l’Homme, tiré de l’actualité récente ».
« Le Mémorial de Caen a été inauguré le 6 juin 1988 par François Mitterrand », selon des informations publiées sur son site internet. Ce mémorial se présente comme « le musée de référence sur l’histoire du XXe siècle » en France.
Me Seck remporte le 2ème prix de ce concours organisé par le Mémorial de Caen à un moment où au moins deux affaires judiciaires brouillent les relations sénégalo –françaises, dont l’une porte justement sur l’affaire du Joola.
La vidéo en question est disponible à http://www.memorial-caen.fr/portail/av5.wmv
La plaidoirie de Me Seck défend les victimes du Joola à travers une rescapée, que l’avocat nomme « Ken Bugul » dans sa plaidoirie « pour lui assurer son anonymat ». Mais, Me Seck a confié à Ouestafnews, que la dame en question existe bel et bien et qu’elle « est bien connue des associations de défenses des victimes du Joola ».
Dans le document vidéo, que se passent les internautes sénégalais depuis la mi-février 2009 et qui a été visionné par Ouestafnews, l’un des présentateurs qui introduisent Me Daouda Seck en profite pour remettre en cause le « modèle » démocratique sénégalais avant de passer la parole à l’avocat.
« Le Sénégal, on a tendance à le voir comme un pays modèle en Afrique de l’Ouest, comme un pays qui a aboli la peine de mort, qui a ratifié tous les traités qui protègent les droit humains, les droits civils, politiques et culturels », affirme ce présentateur uniquement identifié par son par son prénom « Simon » sur la vidéo et qui parlait au nom de Amnesty International.
« Le Sénégal c’est aussi le pays dont l’opposition a boycotté les élections législatives en 2007, c’est aussi le pays dont la justice vient de condamner à huit ans de prison neuf personnes (…) pour leur supposée orientation sexuelle », accuse Simon avant que le pupitre ne soit cédé à Me Seck pour sa plaidoirie.
La condamnation par la justice « des homosexuels » sénégalais avait fait réagir certains milieux politiques en France, dont le président Nicolas Sarkozy. Ceci avait irrité les juristes sénégalais au point que le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Me Mame Adama Guèye, avait profité de la « Rentrée solennelle des cours et tribunaux » présidée par le chef de l’Etat Abdoulaye Wade pour dénoncer publiquement l’immixtion de la France dans les affaires de la justice sénégalaise.
Cette affaire des « homosexuels » venait s’ajouter à celle encore plus complexe de l’inculpation et de l’émission de mandat d’arrêts internationaux contre neuf personnalités sénégalaises dont une ancienne premier ministre, Mme Mame Madior Boye par un juge français.
Le Sénégal avait contre attaqué en accusant à son tour le même juge, Jean Wilfried Noel de, « forfaiture ».
Dans sa plaidoirie primée en France, l’avocat sénégalais affirme d’emblée, que « ceci n’est pas un conte (ni) un divertissement (…) mais une tragique réalité », avant de se lancer dans une description lyrique des voyages à bord du Joola, à destination de la « verte Casamance » ou encore du « ballet des dauphins sur le sillage du navire pour mieux captiver son auditoire.
Suit un long réquistoire contre les errements du gouvernement dans cette affaire.
Insistant sur le nombre de 1953 morts dans un navire prévu aux maximum pour « 550 passagers », l’avocat rappelle les différentes péripéties qu’a connues l’affaire du Joola avant que les tribunaux sénégalais ne classent l’affaire.
« Et pour toute réaction à pareille tragédie, aucune réaction, on érige le silence en roi (…) comme pour faire diversion », dénonce l’avocat qui à la manière d’un romancier retrace la tragédie des victimes du Joola, raconte la vie de « Ken Bugul, enceinte de 4 mois au moment du naufrage » et qui accouchera par la suite, retrace dans ses moindres détails la tragédie « qui se poursuit jusqu’à ce jour».
Viennent ensuite les arguments tirés des différentes conventions internationales sur les droits de l’homme, qui selon sa plaidoirie ont toutes été bafouées par l’Etat sénégalais dans cette affaire.
« L’Etat sénégalais a commencé par une cargaison de promesses (…), à l’arrivée c’est un conglomérat d’avaries impropres à la consommation », selon Me Seck.
La plaidoirie du lauréat sénégalais se termine par un clin d’œil au juge français, Jean Wilfried Noel, à l’origine des mandats d’arrêts contre les neuf personnalités sénégalaises.
« J’ai parlé en homme libre », a dit Me Daouda Seck à Ouestafnews pour expliquer son choix et son approche sur une affaire au centre d’une polémique diplomatico-judiciaire entre son pays et l’ancienne puissance coloniale.
Le Concours international de plaidoiries, qui en était à sa vingtième édition est organisée par le Mémorial de Caen. Selon le règlement, consulté par Ouestafnews, il « est ouvert à tous les avocats inscrits à un barreau, quelles que soient leur nationalité, leur langue et leur âge » et les « candidats doivent rédiger une plaidoirie relative à un cas réel et individuel de violation des Droits de l’Homme, tiré de l’actualité récente ».
« Le Mémorial de Caen a été inauguré le 6 juin 1988 par François Mitterrand », selon des informations publiées sur son site internet. Ce mémorial se présente comme « le musée de référence sur l’histoire du XXe siècle » en France.