Selon le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé, les affrontements ont fait onze morts depuis lundi. Un policier et dix civils ont été tués. Ces derniers ont été abattus alors qu’ils commettaient des pillages. Car les manifestations des opposants à la réforme de la loi électorale n’étaient pas pacifiques selon Lambert Mende, qui insiste sur les nombreuses dégradations matérielles : « Les dégâts matériels sont extrêmement importants. Transco, la société de transport en commun, a signalé un million de dollars de dégâts parce qu’on a abimé définitivement sept bus, des bus Mercedes neufs. Nous avons une quarantaine d’établissements tenus par des opérateurs économiques chinois qui ont été saccagés, ainsi que leurs maisons d’habitation. Il y a d’ailleurs une protestation formelle du gouvernement chinois, qui nous demande des comptes. »
« Nous avons procédé à l’arrestation de 342 personnes prises sur le fait, en train de piller, en train de vandaliser, en train d’incendier, poursuit Lambert Mende. Donc, des sanctions vont tomber ; elles vont concerner également les auteurs intellectuels qui vont devoir être obligés de dédommager les victimes de toutes ces déprédations. »
La FIDH pointe un nombre supérieur de victimes
La FIDH a enquêté sur le bilan des deux premières journées de manifestation, donc lundi et mardi. Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, il y aurait au moins 42 morts, essentiellement des civils tués par balle. La FIDH appelle la Monusco à enquêter et les forces de sécurité à faire preuve de retenue.
« Les victimes sont essentiellement des étudiants et des personnes qui manifestaient pacifiquement dans les rues de Kinshasa, ce qui démontre une répression extrêmement violente de ces manifestations contre la nouvelle loi électorale », explique Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH.
La FIDH appelle à une enquête indépendante des Nations unies. « Comme d’habitude, quand il y a des manifestations en RDC, il est demandé aux forces de l’ordre d’avoir la plus grande retenue pour arrêter l’effusion de sang et le massacre, poursuit Florent Geel. Deuxièmement, il y avait des opposants qui ont été arrêtés, donc leur libération immédiate ; l’arrêt de l’utilisation des balles réelles, puisque les 42 victimes sont majoritairement des personnes qui ont été tuées par balle et on demande effectivement à ce que la section " droits de l’homme " des Nations unies mène une enquête indépendante. Il est évident qu’il faut savoir ce qu'il s’est passé, et surtout réformer les secteurs de la sécurité. Il faut arrêter d’avoir des répressions de manifestations aussi violentes. »
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