Dans un rapport publié lundi, les experts expliquent que les talibans se "comportent de plus en plus comme des parrains plutôt que comme un futur gouvernement" et sont impliqués dans les mines de lapis-lazuli de la province du Badakhchan (nord-est) où ils extorquent aux mineurs près d'un million de dollars par an en les menaçant.
Toujours selon le rapport, les talibans gagnent aussi entre 240.000 et 360.000 dollars par an en rançonnant les chauffeurs de camions qui transportent les pierres précieuses depuis les mines. Ils empochent également les deux-tiers des revenus des mines de chrome de la province de Paktika (sud-est) et 16 millions par an provenant des mines de rubis de Jegdalek, à l'est de Kaboul.
Les enlèvements contre rançon, en hausse depuis 2005, leur rapportent désormais 16 millions de dollars par an, ajoute le document. "L'ampleur de cette coopération est une nouveauté et se fonde sur des décennies d'interaction entre les talibans et d'autres individus impliqués dans des activités criminelles", expliquent les auteurs du rapport.
Ils craignent que cette situation ne rende plus difficile la réconciliation en Afghanistan car les talibans ont désormais peu d'avantages économiques à faire la paix. C'est pourquoi les experts recommandent que le Conseil de sécurité de l'ONU utilise davantage le régime de sanctions qui visent les talibans pour s'attaquer à leurs liens avec le crime organisé.