Malgré tous les scandales, Jacob Zuma est toujours là. Et pourtant il n’en est pas à sa première affaire. En 2005, il est inculpé de viol. La victime est atteinte du VIH sida et c’est à cette occasion que le futur président prononce cette célèbre phrase: « j’ai pris une douche pour limiter les risques de transmission. »
A la même époque, il est également inculpé de corruption pour des pots de vin dans le cadre d’achat d’armes au groupe français Thales. Il est alors vice-président de la République et le président Thabo Mbeki le relève de ses fonctions.
Nombreux sont ceux qui pensent que c’est la fin politique de Jacob Zuma mais il réussit pourtant un retour spectaculaire. Les différentes inculpations contre lui sont abandonnées.
Après une lutte au sein de l’ANC, Il détrône Thabo Mbeki à la tête du parti et devient président de la République en 2009.
L'affaire du SMS accusateur
Aujourd’hui c’est le scandale des travaux dans sa résidence privée qui le rattrape. Quinze jours après le scandale des 16 millions d’euros d’argent public dépensés dans sa résidence privée, des voix s’élèvent de toute part: la presse, l’opposition, la société civile, les différentes organisations religieuses, et même quelques voix dans son propre parti.
Mais malgré toutes ces affaires, il garde le soutient de son parti l’ANC, du Parti Communiste et du plus gros syndicat du pays, la Cosatu. Dernière déconvenue en date pour le président et son parti : le parti au pouvoir a échoué à faire interdire des SMS accusant le président de vol. Le message a été envoyé par l’opposition à plus d’un million et demi de personnes. « Le président a volé l’argent du contribuable pour construire sa maison» dit le message qui appelle à voter pour l’Alliance Démocratique le 7 mai.
L’ANC avait tenté de faire interdire la circulation du SMS sous prétexte qu’il est faux. Mais vendredi 4 avril au matin une cour de justice a jugé que le message était juste, car il reflète les conclusions d’un rapport de la médiatrice de la République sur le scandale de la résidence privée du président. Et donc est protégé par la loi sur la liberté d’expression.
Une claque pour l’ANC en pleine campagne électorale et le porte-parole de l'ANC se dit déçu. « La loi électorale est très claire, explique Jackson Thembu. Certaines libertés sont prohibées, par exemple la liberté de publier de fausses informations pour accuser injustement quelqu’un. Et en particulier cet acte dit que cela est interdit lors d’une campagne électorale. Maintenant le juge dit que la liberté d’expression, et notamment un commentaire juste, ne peut pas être censurée. Les gens ont le droit de dire ce qu’ils veulent. Ce qui nous inquiète, c’est que du coup le climat électoral n’est pas réglementé…. Tout le monde a le droit de dire ce qu’il veut et peut accuser qui il veut. Le président Zuma n’est pas responsable et ne doit pas être tenu pour responsable de ce qu’il s’est passé dans le projet Nkandla. C’est ce qu’a conclu la médiatrice de la République, ainsi que l’enquête des ministres du gouvernement. Le gouvernement est entièrement responsable de tout projet qui ne se déroule pas correctement ».
Un soutien sans faille à Jacob Zuma donc tant il est vrai que l’ascension sociale de cet enfant pauvre et sans éducation du Kwazulu-Natal - orphelin de père très jeune Jacob Zuma a du quitter les bancs de l’école pour aller travailler afin d’aider sa mère, domestique, à subvenir aux besoins de la famille - fait toujours rêver des millions de Sud-Africains.
Source : Rfi.fr