C'est une cérémonie incroyable : se réunissent ce mardi en Afrique du Sud environ cent chefs d'Etat, dont trente africains, mais aussi des rois, des princes, des stars du show-business, Bono, Peter Gabriel, Oprah Winfrey, un stade de 80 000 places archicomble.
Un système de navettes a été mis en place, car il est interdit de circuler autour du stade FNB, rénové pour la Coupe du monde 2010. Les autorités sud-africaines ont décidé de ne pas émettre de billet ou de permettre de réservation.
Les premiers arrivés seront donc les premiers servis. Trois autres arènes sportives de Johannesburg diffusent de toute manière la cérémonie en direct sur des écrans géants ; des milliers de journalistes sont accrédités et des satellites relayent les images vers les télévisions du monde entier.
A Soweto, Barack Obama, Raul Castro, Ban Ki-moon, Dilma Rousseff, ou encore Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine, s'exprimeront à la tribune.
Pour le reste, impossible de les citer tous : à lui seul, le président américain se déplace avec son épouse Michelle et ses prédécesseurs Jimmy Carter, Bill Clinton et Georges W. Bush. La présidente brésilienne est elle aussi accompagnée de quatre prédécesseurs.Pour la France, Francois Hollande est accompagné de Nicolas Sarkozy. Pour le Royaume-Uni, David Cameron vient avec John Major, Tony Blair et Gordon Brown. La République populaire de Chine a dépêché son vice-président Li Yuanchao.
En revanche, Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien, ne s'est pas déplacé (le voyage reviendrait trop cher, a-t-il avancé). Le président Shimon Perez, prix Nobel de la paix 1994, n'est pas là non plus : il est cloué au lit par une mauvaise grippe.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est pour sa part bien présent, tout comme le prince Charles, le prince héritier japonnais, le roi d'Espagne et celui des Pays-Ba
Sur les traces de « Madiba »
Les funérailles de Nelson Mandela et leur gigantisme global et digital font de l'ombre à celles de Jean-Paul II en 2005 et de John Fitzgerald Kennedy en 1963. Aucune figure au monde n'a fait à ce point l'unanimité.Ce lundi, à la tombée de la nuit, la scène était encore en cours d'installation. Tout doit être prêt, assurent les organisateurs (qui semblent tous éreintés). « Je crois que je vais devoir passer la nuit ici », expliquait l'un d'entre eux. « Il faudra être tolérant, on n'a jamais organisé un évènement d'une telle ampleur », lançait un autre.
L'Afrique du Sud, au ban des nations hier, est aujourd'hui ivre de fierté. Séparés hier, les Sud-Africains blancs, métis, indiens et noirs diront au revoir ce mardi, ensemble et debout, au héros de la lutte anti apartheid, en espérant qu'il n'y ait pas de raté dans les stades et sur les routes.
Hommage musical à Nelson Mandela
Pour Pretoria, la pression est énorme, vis-à-vis de l'étranger bien sûr, mais surtout vis-à-vis de sa propre population. Personne ne comprendrait qu'il y ait des ratés. « On souhaite tous faire une cérémonie à la hauteur de "Madiba" », explique l'un des organisteurs, ajoutant qu'il craint surtout la pluie.
Les défis logistiques et sécuritaires semblent gigantesques ; 11 000 soldats et policiers sont mobilisés pour garantir le bon déroulement de l'événement. Des sociétés de sécurité privées recrutaient encore, jusqu'à ce lundi, des agents aux abords du stade FNB.
Ce mardi à Soweto, il y aura tout de même la famille, et les amis, à commencer par Andrew Mokete Mlangeni, coaccusé de Nelson Mandela sur les bancs du procès de Rivonia, puis codétenu au bagne de Robben Island. Quatre de ses petits-enfants rendront également hommage à leur grand-père, père de toute la nation.
Source : Rfi.fr