Afrique du Sud: passe d’armes entre le président Cyril Ramaphosa et l’opposant Julius Malema

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a présenté le 18 juillet dernier les orientations de son nouveau gouvernement lors de la rentrée parlementaire, après le revers électoral subi en mai par son parti, l'ANC, qui l'a contraint à former une coalition élargie, notamment avec le premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique. Une alliance qui lui a valu des critiques acerbes de l’opposant Julius Malema, chef du parti des Economic Freedom Fighters. Explications.



Afrique du Sud: passe d’armes entre le président Cyril Ramaphosa et l’opposant Julius Malema
En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa est sorti de ses gonds. D'ordinaire impassible face aux critiques, il a pris le temps de répondre aux attaques personnelles du député Julius Malema, le chef du parti des Economic Freedom Fighters (EFF, Combattants pour la liberté économique).
 
Malema cherche à incarner l'opposition au Parlement face au gouvernement d'union nationale composé du parti libéral de l'Alliance démocratique, un parti qualifié de blancs et anti-pauvre par Malema. Cet habitué des coups d'éclats et des attaques ad hominem accuse le président d'être un vendu.
 
« Vous avez obtenu un emploi de la part des ambassadeurs de l'apartheid »
Julius Malema dit de celui qui dirige l’Afrique du Sud depuis 2018 qu'il est un buffle blessé, diminué par les résultats électoraux qui ont fait perdre la majorité absolue à l'African National Congress (ANC, Congrès national africain) lors des élections générales du 29 mai dernier. Julius Malema pensait pouvoir l'affaiblir davantage en l'accusant de collaboration avec l'ancien régime d'apartheid. « On a grandi en entendant que certains d'entre vous étaient des collabos. C'est désormais évident, a-t-il accusé. Malgré l'oppression du régime d'apartheid contre tous les combattants de la liberté, vous, vous êtes tranquillement allés à l'université et vous avez obtenu un emploi de la part des ambassadeurs de l'apartheid, du capitalisme et du colonialisme ».
 
Julius Malema accuse également celui qui a été réélu en juin dernier d'être un faux syndicaliste minier qui n'est jamais allé sous terre.
 
Piqué au vif, Cyril Ramaphosa lui a fait la leçon : « Honorable Malema, il est important, lors de nos débats, que nous nous concentrions sur la balle et non sur le joueur. Mais vous, vous avez beaucoup de temps à vous concentrer sur le joueur, c'est-à-dire moi. »
 
Cette passe d'armes vise à tracer une ligne claire entre les membres du gouvernement d'union nationale qui se définissent comme des constructeurs, et l'opposition radicale désignée comme des casseurs.

RFI

Mardi 23 Juillet 2024 - 09:53