Le ministère de la Communication a rendu public la liste des média bénéficiaires de l’aide à la presse au titre de l’année 2013. Cette liste peut être consultée sur le site du ministère. Il y a quelques jours, la même liste avait été distribuée aux députés pour plus de transparence dans l’octroi de cette aide. La vie quotidienne des média au Sénégal aura été marquée en 2013 par l’octroi de l’aide à la presse. Une manne financière que les organes de presse attendent toujours avec impatience et qui a été portée à hauteur de 700 millions de F Cfa cette année.
Il est remarquable qu’en 2013 quelque 197 organes de presse aient bénéficié de l’aide à la presse dont 127 organes de la presse écrite et audiovisuelle publique et privée et pas moins de 70 radios communautaires disséminées à travers le Sénégal.
Si les organes de presse du secteur public et du privé ont pu percevoir en tout 530 millions FCfa de la subvention des 700 millions FCfa, il faut noter dans ce lot attribué les 39 organes de la presse en ligne qui témoignent de la grande vitalité d’un secteur à la pointe des technologies de la communication et de l’ère du numérique tous azimuts qui pointe à l’horizon 2015.
Fait remarquable dans cette distribution de l’aide à la presse, c’est la présence de plus en plus importante des radions communautaires. 70 parmi elles ont perçu au total la somme de 110 millions de FCfa.
Vieille revendication des professionnels de l’information, la formation a été prise en compte dans la répartition de la subvention de l’année en cours avec l’octroi de 40 millions de FCfa au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti). Ce qui n’est pas à sous-estimer, c’est aussi le soutien aux correspondants régionaux qui est effectif avec l’attribution de 20 millions de FCfa aux « Cyber presse » de 13 régions du pays.
La distribution de l’aide à la presse ne fait pas toujours l’unanimité quant aux critères de son attribution. De nombreux représentants de médias restent encore insatisfaits sur le mode d’attribution des sommes de l’aide publique aux différents organes de presse.
Celle-ci est répartie sous la supervision d’un comité composé des représentants du ministère de l’Economie et du ministère de la Communication et de l’Economie numérique, avec les patrons de presse, associations et syndicats de journalistes.
Critères d’éligibilité et clé de répartition
A part les critères d’éligibilité au Fond d’aide à la presse prévus par les textes, il y a une clé de répartition des organes qui se fonde sur la régularité de l’organe de presse, sa périodicité, le nombre de journalistes professionnels employés, le tirage ou la diffusion (pour l’audiovisuel) ainsi que les charges sociales.
La transparence est garantie par le comité d’attribution qui doit appliquer des critères objectifs. L’Etat a prévu, dès l’adoption prochaine du nouveau Code de la presse, de mettre en place un dispositif qui permettra à chaque organe de presse de bénéficier, « à un niveau structurel », de l’aide de l’Etat.
Ce qui a souvent été une critique de cette somme d’argent accordée aux organes, c’est bien le fait que son utilisation soit libre, d’où une suspicion souvent brandie à l’encontre de ces patrons de presse qui pensent d’abord à leurs propres poches, avant de régler les problèmes de l’entreprise… s’il reste quelque chose. L’aide à la presse, faut-il le rappeler, est prévue par la loi. Un Fonds d’aide à la presse (Fap), créé par le président Abdou Diouf, financé par l’État, a soutenu les premiers organes de presse indépendants, à la fin des années « 80 ». Toutefois, on note bien que dès 1994, des attributions ont été faites de cette aide qui était alors d’un montant de 40 millions FCfa. En 1996, l’enveloppe de l’aide à la presse passe à 100 millions de FCfa puis à 300 millions de FCfa en 2002 sous le régime du président Abdoulaye Wade. Avec 19 quotidiens de la presse écrite et près de 50 hebdomadaires, mensuels et magazines, en 2006, le marché était déjà submergé.
Une telle situation aura justifié que le montant de la subvention à la presse soit revu. Malgré sa hausse exponentielle, l’aide à la presse, aujourd’hui d’un montant de 700 millions de FCfa, ne suffit toujours pas, face aux difficultés conjoncturelles des entreprises de presse. Elle est réputée très insuffisante au regard des énormes difficultés rencontrées par les entreprises de presse pour l’acquisition des intrants soumis aux lois du marché, mais simplement pour couvrir les salaires, s’acquitter des charges sociales, etc.
Vivement donc en 2014 le nouveau Code de la presse avec une nouvelle vision du fonctionnement de la sphère médiatique, afin qu’elle puisse mieux atteindre ses objectifs de contribution au développement économique, social et culturel.
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