Hocine Aït Ahmed fait figure de survivant dans le paysage politique algérien. Engagé très tôt contre le colonisateur français, il prépare l'insurrection au Caire, puis à New York où il ouvre et dirige le bureau du FLN (Front de libération nationale).
Le 1er novembre 1954, Hocine Aït Ahmed et quelques activistes lancent la « Toussaint rouge ». C'est le début de la guerre d'Algérie. Deux ans plus tard, l'opposant est finalement arrêté par les Français et sera détenu pendant sept ans.
En prison, il devient membre du gouvernement provisoire algérien. Mais dès l'indépendance, il rompt avec Ahmed Ben Bella devenu président, et prend le maquis en Kabylie, sa terre d'origine, pour diriger la résistance.
A l'époque, filmé par une télévision française, il déclarait : « Nous avons atteint un seuil à partir duquel ou c'est la fascisation ou bien la résurrection de notre révolution ».
« Le suffrage universel n'existe pas en Algérie »
Hocine Aït Ahmed se dit à l'époque déterminé à détruire le régime. Il est arrêté en 1964 et condamné à mort, mais il réussit à s'évader en 1966 et débute son premier exil à Lausanne en Suisse. A partir de 1989 il fera de nombreux aller-retour avec l'Algérie et obtiendra la légalisation de son parti à la faveur du multipartisme.
En avril 1999, il décide d'être candidat à la présidentielle avant de se retirer la veille du scrutin par crainte d'une fraude. Quelques années après, il se confie à Berbère TV : « Le suffrage universel n'existe pas en Algérie. Tout est trafiqué, c'est l'administration qui fait tout ».
Hocine Aït Ahmed aura été l'unique président du FFS pendant 50 ans. Dans une lettre lue hier, vendredi, par son fils aux militants, il a fait son mea culpa : « J'aurais voulu, j'aurais pu mais je n'ai pas su démissioner pluS tôt ».