Cette révision de loi était une façon, selon le chef de l'État, de répondre aux revendications du Hirak, le mouvement de contestation né en février 2019 qui réclame le départ du système en place. Mais le projet actuel ne fait pas consensus. Certains évoquent déjà un simple « toilettage » de la Constitution actuelle, héritée du régime de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika.
De nombreuses prérogatives qui ont déjà existé
Dans son discours devant les députés, le Premier ministre Abdelaziz Djerad déclare que cette révision « est venue en réponse à la volonté du peuple qui s'est exprimée à travers le Hirak ». Le mouvement populaire est d'ailleurs cité en préambule du texte, censé apporter changement radical du mode de gouvernance, lutte contre la corruption, et justice sociale.
Mais selon plusieurs constitutionnalistes, le texte préserve la plupart des nombreuses prérogatives du chef de l'État. Le président conserve par exemple le pouvoir de nommer de nombreux responsables au sein des institutions, armée et organes sécuritaires notamment.
Il ne pourra pas exercer plus de deux mandats, consécutifs ou séparés. Un spécialiste rappelle toutefois que cette limite a déjà existé, avant d'être supprimée en 2008, du temps d'Abdelaziz Bouteflika puis rétablie en 2016.
Un référendum en novembre prochain
L'un des articles précise également qu'en cas de victoire d'une majorité autre que présidentielle lors d'un scrutin législatif, le chef de l'État nomme un chef de gouvernement qui en est issu chargé de former un gouvernement, et d'élaborer le programme de cette majorité parlementaire.
Mais là encore, des opposants tempèrent, exprimant leur défiance vis-à-vis des scrutins organisés en Algérie, peu libres et transparents, expliquent-ils. Un référendum sur la révision de la Constitution est prévu le 1er novembre prochain. Une date symbolique, puisque c'est aussi celle du début de la guerre d'indépendance. Ce jour-là sera aussi inaugurée la Grande mosquée d'Alger.