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Algérie: libération du journaliste Ihsane El Kadi et d'une dizaine de détenus d'opinion

Le journaliste algérien Ihsane El Kadi, emprisonné depuis 2022, ainsi qu'une dizaine de détenus en lien avec le mouvement pro-démocratie du Hirak, ont été libérés vendredi 1ᵉʳ novembre 2024 dans la matinée, à la faveur d'une grâce présidentielle algérienne, à l'occasion du 70ᵉ anniversaire de la guerre d'indépendance.



Le journaliste Ihsane El Kadi était l'un des derniers Algériens à diriger un groupe de médias indépendant, avant son arrestation fin 2022. 

« Quel bonheur, Ihsane El Kadi est libre ! », a écrit sur Facebook vendredi 1ᵉʳ novembre l'un de ses défenseurs, Me Noureddine Ahmine, en publiant une photo du journaliste, de retour à son domicile, entouré de membres de sa famille. « Ihsane El Kadi est enfin parmi les siens. Libéré un 1er novembre. La fin d'un cauchemar », s'est aussi réjouie l'avocate Nabila Smail.

Pour ses avocats, être libéré un 1ᵉʳ novembre est tout un symbole. Le journaliste avait été condamné en appel en juin 2023 à sept ans de prison, dont cinq ans ferme. En octobre 2023, la Cour suprême avait rejeté un pourvoi en cassation, rendant sa condamnation définitive. Son groupe comprenait Radio M et Maghreb Emergent.

Il était poursuivi pour « financement étranger de son entreprise » dans le but de « se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sureté de l'État ». Ses avocats ont toujours clamé son innocence, soulignant que la somme avait été versée par sa fille, établie à Londres et actionnaire de son groupe de médias.

Une pétition et une lettre ouverte en soutien
Son arrestation avait suscité une vague de solidarité parmi ses collègues et les militants des droits humains en Algérie et en Europe.

Aujourd'hui, il n'y a plus de journalistes emprisonnés en Algérie

Houda Ibrahim
Une pétition, lancée par l'ONG Reporters sans Frontières (RSF) pour obtenir sa libération, avait recueilli plus de 10 000 signatures, et une lettre ouverte avait été adressée au président algérien, réclamant sa libération. Elle avait été signée par des personnalités connues, y compris de l'intérieur du régime.

Des mesures de grâce octroyées à plus de 4 000 détenus
Une douzaine d'autres personnes détenues, incluant des militants du Hirak, le mouvement de contestation de 2019, ont été également libérés dans le cadre de cette grâce présidentielle. Parmi eux figure Mohamed Tadjadit, 29 ans, surnommé le « poète du Hirak », pour ses vers déclamés lors des manifestations massives ayant ponctué ce mouvement, ou partagés sur Facebook.

Rfi

Samedi 9 Novembre 2024 - 09:07


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