Amadou Haya Sanogo et Amadou Toumani Touré : Se ressemblent mais ne s’assemblent pas


Rédigé le Mardi 25 Décembre 2012 à 11:06 | Lu 692 fois | 0 commentaire(s)


Le capitaine Amadou Haya Sanogo, un béret vert, chasse du pouvoir le général Amadou Toumani Touré à 78 jours de la fin de son mandat présidentiel. C’était le 22 mars 2012. Ainsi, le capitaine béret vert devient l’homme de l’année 2012 au Mali.


Un proverbe africain dit : «Ce n’est pas parce que deux pintades ont les mêmes crêtes qu’elles ont le même poids». Les bérets rouges s’assemblent mais ne se ressemblent pas, mon analyse n’aurait aucun intérêt si le Malien que je suis n’avait pas remarqué la médiocrité, l’affairisme, la magouille, le manque de décision qui ont eu droit de cité dans notre pays. A cela, il faut noter la marginalisation des hommes honnêtes stigmatisés sous le régime d’Alpha Oumar Konaré et qui a été poursuivi sous ATT simplement parce qu’ils ne sont pas d’accord avec ce qui se passe.

Aujourd’hui comme hier, sous Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, c’est la liquidation politique de notre souveraineté qui se manifeste à travers le bradage de nos secteurs stratégiques vitaux, la liquidation planifiée de nos unités de production, et les prises d’action par les tenants du pouvoir, à travers les rachats déguisés des entreprises privatisées.
Aujourd’hui comme hier en 199, l’Adema a récupéré le coup d’Etat du 26 mars 1991, c’est le même processus de récupération du coup d’Etat du 22 mars 2012 par le Font uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République (FDR) qui est en marche.

Les bérets rouges se ressemblent mais ne s’assemblent pas : ATT et Chavez
Aujourd’hui, personne ne peut expliquer moralement l’existence d’une caste d’analystes qui s’auto désigne conscience d’une société et ne fait rien pour la changer.
Il faut que notre peuple sache que Chavez est un dirigeant unique dans l’Histoire de l’Amérique du Sud d’aujourd’hui puisqu’il serait le premier à résister véritablement contre la globalisation néolibérale. Il constitue aussi une première en raison de son respect de la démocratie, de toutes les libertés fondamentales dans le pays. Le droit des opposants, la liberté pour les médias qui l’ont sali, calomnié conspué et qui ont ouvertement demandé son renversement !
Un Président démocratiquement élu, qui aurait été victime d’un coup d’Etat contre Hugo Chavez, aurait restreint les libertés individuelles et collectives et aucune bonne âme démocratique n’aurait crié au scandale.
Le Venezuela d’aujourd’hui est un Venezuela qui dénonce les aventures de l’impérialisme, qui construit plus de vingt mille logements sociaux et dont la croissance économique est de neuf pour cent. Ce n’est pas parce que le pays est seulement riche, mais parce que Chavez a une ligne de conduite, une conviction, aime son peuple, aime les pauvres, ne méprise pas la jeunesse ne se fait pas entouré par des médiocres.

Les services secrets ne se préoccupent pas de la contradiction du pouvoir par des idées. Et comme le dit Chavez lui-même : «Nous sommes dans un pays où la bataille des idées ne sera jamais réprimée». Est-ce le  même cas dans notre pays ? Je pense que non.
Au lieu d’avoir une stratégie de communication digne de ce nom, la sécurité d’Etat devient le système de défense du président à travers l’intimidation des journalistes et des simples citoyens qui ne sont pas du même avis que le pouvoir en place. Je dis clairement que la Sécurité d’Etat (SE) a réussi son travail, car aujourd’hui ils sont au pas.
C’est la liberté d’expression qui est dans le «coma». Je suis sûr que ce n’est pas de bon goût que l’auteur du livre «ATT- cratie : la promotion d’un homme et de son clan» n’a pas signé par son véritable nom. Ce livre n’aurait aucune valeur pédagogique et politique s’il y avait une véritable liberté d’expression dans le pays avec débats contradictoires, y compris sur les médias publics.
Dans l’histoire récente de notre pays, jamais on a vu une SE aussi visible inutilement, aussi répressive et aussi bruyante qu’inefficace. Au Mali, la Sécurité d’Etat excelle dans le zèle.

Capitaine Amadou  Haya Sanogo béret vert  et Amadou Toumani Touré béret rouge se ressemblent
Aujourd’hui, nous sommes dans un pays où il est plus bénéfique pour les cadres de faire l’éloge de la trahison que de dire ce qui ne va pas dans le pays. Tout le monde s’habille à l’effigie du nouveau pouvoir, avec la photo du capitaine Amadou Sanogo comme badge. Nous ne pouvons plus accepter de nous taire sur la médiocrité.

L’adage, qui dit chez nous que «l’homonymie est sacrée, n’a jamais été aussi vrai dans les faits que maintenant.» Le pouvoir a aveuglé le capitaine. Son intervention en bambara sur la démission du Premier ministre sortant Cheick Modibo Diarra a baissé sa cote de popularité.

Le capitaine Amadou Sanogo a tenu des propos désobligeants : il a traité le PM CMD de jeune homme(«Kamalen koun djamana» le jeune homme était zélé). Un responsable de surcroît, un militaire, connu pour  être un homme discipliné et muet de son rang, ne devait pas qualifier le Premier ministre de «Kamalen». Autre chose qui frustré plus d’un, le double langage du capitaine Sanogo, ensuite son désir de tout dire.

Rappelons qu’ATT avait le même caractère : il tenait plusieurs langages, parlait beaucoup et n’avait de respect pour personne.
 
 

Source : Autre Presse
 



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