Quel commentaire faites-vous au sujet des audits entrepris par le gouvernement du Président Macky Sall ?
Je pense que le président de la République, Macky Sall, va dans la bonne direction. Il a trouvé des problèmes extraordinaires devant lui. L’Etat était quasiment au bout de l’effondrement, du point de vue des ressources. Le pillage auquel les anciens dirigeants se sont livrés a été fait à la pelle mécanique, c’est comme s’il s’agissait des gens qui n’ont jamais fait l’école. Ils n’ont pas eu le sens de la mesure et cela, c’est Abdoulaye Wade qui l’a encouragé. C’est lui qui leur a dit de s’enrichir, sans scrupule. Il pensait qu’avec ça, il aurait assez de monde pour le maintenir au pouvoir durant cinquante ans, avec à sa tête, son fils. Naturellement, Macky Sall n’est pas bien servi de ce point de vue-là. Le monde est devenu très difficile. Vous voyez ce qui se passe dans les pays qui, d’habitude, nous assistaient, entre guillemets ; vous voyez la situation catastrophique à laquelle nous sommes confrontés. En France, l’opinion ne peut plus supporter que son argent aille en Afrique pour soutenir qui que ce soit. Le geste du Président Sarkozy – il faut le saluer – est dérisoire par rapport aux besoins. Donc, il nous faut ces ressources. Elles sont entreposées en Occident et dans le monde. Ils ( Wade et ses hommes, ndlr) ont réfléchi à tous les subterfuges possibles pour cacher l’argent. Mais cela n’est plus possible, depuis le 11 septembre (date des attentats terroristes de New York-ndrl), de faire circuler une telle quantité d’argent sans que cela ne soit connu.
Un tel montant peut-il être transféré en Europe sans que les banques ne soient informées ?
C’est la Banque Centrale elle-même qui l’a dit, non ? J’ai eu un procès avec lui (Wade) à propos de cette question de transfert. Ibrahima Sène a été arrêté pour avoir dénoncé les transferts auxquels ils ont procédé en 2007, en direction des pays du Golf, du Liban, de la France et un peu de l’Europe. C’est la Banque Centrale qui l’a dit, dans un bulletin, qu’elle ne s’expliquait pas le montant de ce transfert, que ce n’est pas dans les relations économiques normales que cela s’est fait. Autrement dit, c’était des transferts mafieux. Les Mafias sont en train de transférer tous les jours des milliers de milliards.
En quoi la responsabilité de Me Wade est établie dans ce dossier d’enrichissement illicite ?
Elle est établie, c’est lui qui est le chef d’orchestre. Saviez-vous qu’il avait banni de son langage le mot corruption. Depuis 2007, Wade n’a pas utilisé plus de deux fois le mot : corruption. Il l’a utilisé une seule fois parce qu’il était excédé que les institutions financières parlent de la corruption au Sénégal. Il a dit aux ministres : s’ils vous parlent de corruption, dites-leur que vous êtes plus corrompus que nous. C’était ça sa réponse, il n’a pas dit qu’il ne faisait pas la corruption. Il a banni de son langage toute référence à la corruption et les faits sont là. Les audits, c’est lui les a commandités avec une administration qu’il a mise en place. Mais il s’est trouvé des fonctionnaires assez rigoureux, au prix peut-être de leur carrière pour lui dire les faits constatés : le pillage de nos ressources. La loi disait que le dossier devrait être transféré à des structures habilitées pour traitement, mais il a mis le coude dessus, en violation des lois et règlements du pays.
Lors de la première convention du Pds, au lendemain de l’alternance de 2000 au Cices, tout le monde a entendu Farba Senghor dire, dans une intervention remarquée, ne soyez pas patient, Abdoulaye Wade peut nommer à 300 000 places à la fonction publique, chacun aura sa part. Wade lui-même a dit à ses cadres : que personne ne vienne se plaindre à moi de sa pauvreté. Il faut prendre, nous sommes au pouvoir maintenant. C’est lui…
Le président de la République sortant a promis d’attaquer la loi sur l’enrichissement illicite devant la communauté internationale. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Pourquoi, quand il était là, il n’a pas eu recours à la communauté internationale, c’est parce que maintenant il a l’épée de Damoclès sur la tête (rires). Il y avait des ministres qui le servaient et que lui-même a reconnus comme étant corrompus. Il voulait même les éjecter du gouvernement, mais il en avait besoin pour les élections et les a laissés en place. Il y a huit mois de cela, l’un d’eux a reconnu avoir pris de l’argent. On n’avait pas besoin de faire des audits pour mettre la main sur lui. Il devait utiliser l’argent pour la réhabilitation d’un bâtiment, mais il (argent) a disparu.
Les dignitaires du régime libéral, n’ont-ils pas raison de parler de chasse aux sorcières ?
Ce n’est pas une chasse aux sorcières. Quand Wade est monté au pouvoir, c’est moi qui, le premier, a dit dans une interview qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières et cela lui a fait très mal. C’est une des raisons pour lesquelles il m’a foutu à la porte. Il y a renoncé, pourquoi ? Ici il n’y a pas de chasse aux sorcières. C’est son administration qui a fait ces audits. Il n’y a aucune loi au Sénégal qui autorise le Chef de l’Etat à bloquer le traitement des questions par des autorités compétentes sous prétexte qu’on est en campagne électorale. Le gouvernement doit travailler, il a été élu pour ça. Et parmi les chantiers les plus importants qu’il a, c’est justement de mettre de l’ordre dans la gestion des fonds publics. Si ce chantier n’est pas réglé nous ne pouvons aller nulle part. Nous ne devons compter sur personne. La seule ressource sûre qu’on a, ce sont ces milliards qu’on a pris ici devant nous tous et qu’ils ont chargé à l’aide de pelle mécanique. Il faut que ces milliards reviennent. Ce sont les audits de Wade. S’il y avait la chasse aux sorcières, je m’y opposerais. Si tout se passe selon la loi, c’est facile. Ces gens qui ont pris de l’argent qui ne leur appartient pas, ruiné notre pays, aggravé la misère, nous leur disons de ramener ces fonds, ainsi ils auront la paix et nous aussi. Je ne suis pas pour qu’on les poursuive ou coupe la tête ou qu’il y ait des tribunaux révolutionnaires. S’ils ne le ramènent pas, on les poursuivra. Tous les moyens de droit sénégalais et international seront explorés.
Comment vous analysez les sorties de Me Ousmane Ngom sur la convocation des dignitaires du Pds ?
C’est triste. Voilà un homme qui aurait pu être beaucoup plus sobre dans ses propos, surtout discret après tout ce qu’il a fait. La dizaine de morts, des blessés qu’il y a eu et dont son chef, Abdoulaye Wade dit que ce n’était qu’une brise. Il était là et c’est lui qui les ordonnait. Moi, je pense qu’il doit se calmer. Et ils vont se calmer. Abdoulaye Wade s’est calmé et tout le monde l’a constaté. Parce que non seulement, sur le plan national, les gens qui ont voté pour lui ont la conscience claire des conséquences de leur choix. Mais il s’est calmé parce que la communauté internationale n’acceptera pas qu’il déclenche des perturbations dommageables à l’Etat. Ce sont des matamores (ndlr, fanfarons, faux braves) dont la meilleure défensive est l’offensive.
A quand vos propres audits ?
La population nous demande de récupérer l’argent qui a été volé. Cela se fera selon les procédures de droit, strictement de droit, en utilisant les instruments que nous avons au plan national et les possibilités que nous offrent les institutions, la Banque, l’Onu pour récupérer cet argent. C’est une loi internationale. Le président de la République est déterminé à ce que l’argent volé revienne. Il l’a dit et il fera ses audits.
Et cela en dépit du lobbying religieux ?
Mais oui. Je pense que les marabouts ne créeront pas de problèmes. Nous sommes, d’une part, des talibés qui sont attachés aux marabouts comme à la prunelle de nos yeux, mais d’autre part personne ne supporte plus que des marabouts leur dictent leur conduite sociale
Comment vous interprétez le geste du Chef de l’Etat, Macky Sall, qui a accepté la main tendue du Mfdc pour un règlement pacifique de la crise casamançaise ?
Je salue l’attitude du président de la République. Ce conflit est une tragédie nationale, extrêmement grave. Il n’y a pas d’autres solutions que son traitement par des moyens civilisés, c’est-à-dire la négociation. Un autre traitement, comme militaire, serait de la barbarie, le monde ne nous le permettrait pas. C’est une grande sagesse de notre part d’avoir décidé de choisir la voie d’une solution pacifique et politique.
Quelles sont les erreurs à éviter, en regardant un peu dans le rétroviseur ?
Eviter ce que Wade a fait. C’est lui qui est à la base de tout ça. Il l’a dit en plein conseil de sécurité quand Bassène venait d’être nommé commissaire à la médiation. Parce qu’il était contre cette nomination, il dit devant tous les états-majors, les services de sécurité, sous la présidence d’Habib Thiam, après avoir pointé Bassène : « tu vas échouer » et il ajoute : « tu échoueras, parce que ce sont nos militants, ils n’accepteront pas de négocier avec toi ». Abdou Diouf, soucieux de la paix civile, a laissé passer ça. Si j’étais à sa place, ce jour-là, Wade serait sorti du gouvernement, parce qu’il a avoué son crime. C’est lui qui les a encouragés dans cette voie d’irrédentisme, en leur promettant l’indépendance. J’ai toujours dénoncé leurs méthodes. Je n’ai jamais composé, un seul jour, avec les éléments du Mfdc. J’ai des amis parmi eux, je vois Nkrumah régulièrement quand je suis à Paris, pratiquement nous sommes ensemble. Je connais d’autres dirigeants comme Biagui. Je suis convaincu que seule la discussion peut régler le problème. Je discute avec eux et j’ai rejeté quand Abdoulaye Wade nous a interdits de parler du dossier casamançais, j’ai refusé. Ce conflit, c’est lui. Il ne veut pas que ça finisse. L’autre jour, il a déclaré que ce sont eux qui font les baptêmes, les mariages, donnent des réfrigérateurs etc. Macky Sall a dit qu’il rompt avec ça, car c’est continuer à tromper le Mfdc, les Sénégalais, à entretenir une guerre qui lui (Wade) permet de prendre de l’argent, parce que c’est nébuleux. Où sont les fonds qui étaient confiés à Mbaye Jacques Diop ? Wade même a dit que ces fonds ont été détournés. Il a confié la question aux seuls membres de son parti, c’est lui le problème de la Casamance. Je vous dis et vous verrez qu’on va gagner cette bataille.
Comme c’est lui le problème et il n’est plus là, peut-on espérer un règlement définitif de cette question ?
Maintenant, vous allez voir. Les propositions faites par Macky Sall vont dans le sens d’un traitement pacifique, patriotique, unitaire qui sera, me semble-t-il, absolument fructueuses.
source: Sudonline
Je pense que le président de la République, Macky Sall, va dans la bonne direction. Il a trouvé des problèmes extraordinaires devant lui. L’Etat était quasiment au bout de l’effondrement, du point de vue des ressources. Le pillage auquel les anciens dirigeants se sont livrés a été fait à la pelle mécanique, c’est comme s’il s’agissait des gens qui n’ont jamais fait l’école. Ils n’ont pas eu le sens de la mesure et cela, c’est Abdoulaye Wade qui l’a encouragé. C’est lui qui leur a dit de s’enrichir, sans scrupule. Il pensait qu’avec ça, il aurait assez de monde pour le maintenir au pouvoir durant cinquante ans, avec à sa tête, son fils. Naturellement, Macky Sall n’est pas bien servi de ce point de vue-là. Le monde est devenu très difficile. Vous voyez ce qui se passe dans les pays qui, d’habitude, nous assistaient, entre guillemets ; vous voyez la situation catastrophique à laquelle nous sommes confrontés. En France, l’opinion ne peut plus supporter que son argent aille en Afrique pour soutenir qui que ce soit. Le geste du Président Sarkozy – il faut le saluer – est dérisoire par rapport aux besoins. Donc, il nous faut ces ressources. Elles sont entreposées en Occident et dans le monde. Ils ( Wade et ses hommes, ndlr) ont réfléchi à tous les subterfuges possibles pour cacher l’argent. Mais cela n’est plus possible, depuis le 11 septembre (date des attentats terroristes de New York-ndrl), de faire circuler une telle quantité d’argent sans que cela ne soit connu.
Un tel montant peut-il être transféré en Europe sans que les banques ne soient informées ?
C’est la Banque Centrale elle-même qui l’a dit, non ? J’ai eu un procès avec lui (Wade) à propos de cette question de transfert. Ibrahima Sène a été arrêté pour avoir dénoncé les transferts auxquels ils ont procédé en 2007, en direction des pays du Golf, du Liban, de la France et un peu de l’Europe. C’est la Banque Centrale qui l’a dit, dans un bulletin, qu’elle ne s’expliquait pas le montant de ce transfert, que ce n’est pas dans les relations économiques normales que cela s’est fait. Autrement dit, c’était des transferts mafieux. Les Mafias sont en train de transférer tous les jours des milliers de milliards.
En quoi la responsabilité de Me Wade est établie dans ce dossier d’enrichissement illicite ?
Elle est établie, c’est lui qui est le chef d’orchestre. Saviez-vous qu’il avait banni de son langage le mot corruption. Depuis 2007, Wade n’a pas utilisé plus de deux fois le mot : corruption. Il l’a utilisé une seule fois parce qu’il était excédé que les institutions financières parlent de la corruption au Sénégal. Il a dit aux ministres : s’ils vous parlent de corruption, dites-leur que vous êtes plus corrompus que nous. C’était ça sa réponse, il n’a pas dit qu’il ne faisait pas la corruption. Il a banni de son langage toute référence à la corruption et les faits sont là. Les audits, c’est lui les a commandités avec une administration qu’il a mise en place. Mais il s’est trouvé des fonctionnaires assez rigoureux, au prix peut-être de leur carrière pour lui dire les faits constatés : le pillage de nos ressources. La loi disait que le dossier devrait être transféré à des structures habilitées pour traitement, mais il a mis le coude dessus, en violation des lois et règlements du pays.
Lors de la première convention du Pds, au lendemain de l’alternance de 2000 au Cices, tout le monde a entendu Farba Senghor dire, dans une intervention remarquée, ne soyez pas patient, Abdoulaye Wade peut nommer à 300 000 places à la fonction publique, chacun aura sa part. Wade lui-même a dit à ses cadres : que personne ne vienne se plaindre à moi de sa pauvreté. Il faut prendre, nous sommes au pouvoir maintenant. C’est lui…
Le président de la République sortant a promis d’attaquer la loi sur l’enrichissement illicite devant la communauté internationale. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Pourquoi, quand il était là, il n’a pas eu recours à la communauté internationale, c’est parce que maintenant il a l’épée de Damoclès sur la tête (rires). Il y avait des ministres qui le servaient et que lui-même a reconnus comme étant corrompus. Il voulait même les éjecter du gouvernement, mais il en avait besoin pour les élections et les a laissés en place. Il y a huit mois de cela, l’un d’eux a reconnu avoir pris de l’argent. On n’avait pas besoin de faire des audits pour mettre la main sur lui. Il devait utiliser l’argent pour la réhabilitation d’un bâtiment, mais il (argent) a disparu.
Les dignitaires du régime libéral, n’ont-ils pas raison de parler de chasse aux sorcières ?
Ce n’est pas une chasse aux sorcières. Quand Wade est monté au pouvoir, c’est moi qui, le premier, a dit dans une interview qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières et cela lui a fait très mal. C’est une des raisons pour lesquelles il m’a foutu à la porte. Il y a renoncé, pourquoi ? Ici il n’y a pas de chasse aux sorcières. C’est son administration qui a fait ces audits. Il n’y a aucune loi au Sénégal qui autorise le Chef de l’Etat à bloquer le traitement des questions par des autorités compétentes sous prétexte qu’on est en campagne électorale. Le gouvernement doit travailler, il a été élu pour ça. Et parmi les chantiers les plus importants qu’il a, c’est justement de mettre de l’ordre dans la gestion des fonds publics. Si ce chantier n’est pas réglé nous ne pouvons aller nulle part. Nous ne devons compter sur personne. La seule ressource sûre qu’on a, ce sont ces milliards qu’on a pris ici devant nous tous et qu’ils ont chargé à l’aide de pelle mécanique. Il faut que ces milliards reviennent. Ce sont les audits de Wade. S’il y avait la chasse aux sorcières, je m’y opposerais. Si tout se passe selon la loi, c’est facile. Ces gens qui ont pris de l’argent qui ne leur appartient pas, ruiné notre pays, aggravé la misère, nous leur disons de ramener ces fonds, ainsi ils auront la paix et nous aussi. Je ne suis pas pour qu’on les poursuive ou coupe la tête ou qu’il y ait des tribunaux révolutionnaires. S’ils ne le ramènent pas, on les poursuivra. Tous les moyens de droit sénégalais et international seront explorés.
Comment vous analysez les sorties de Me Ousmane Ngom sur la convocation des dignitaires du Pds ?
C’est triste. Voilà un homme qui aurait pu être beaucoup plus sobre dans ses propos, surtout discret après tout ce qu’il a fait. La dizaine de morts, des blessés qu’il y a eu et dont son chef, Abdoulaye Wade dit que ce n’était qu’une brise. Il était là et c’est lui qui les ordonnait. Moi, je pense qu’il doit se calmer. Et ils vont se calmer. Abdoulaye Wade s’est calmé et tout le monde l’a constaté. Parce que non seulement, sur le plan national, les gens qui ont voté pour lui ont la conscience claire des conséquences de leur choix. Mais il s’est calmé parce que la communauté internationale n’acceptera pas qu’il déclenche des perturbations dommageables à l’Etat. Ce sont des matamores (ndlr, fanfarons, faux braves) dont la meilleure défensive est l’offensive.
A quand vos propres audits ?
La population nous demande de récupérer l’argent qui a été volé. Cela se fera selon les procédures de droit, strictement de droit, en utilisant les instruments que nous avons au plan national et les possibilités que nous offrent les institutions, la Banque, l’Onu pour récupérer cet argent. C’est une loi internationale. Le président de la République est déterminé à ce que l’argent volé revienne. Il l’a dit et il fera ses audits.
Et cela en dépit du lobbying religieux ?
Mais oui. Je pense que les marabouts ne créeront pas de problèmes. Nous sommes, d’une part, des talibés qui sont attachés aux marabouts comme à la prunelle de nos yeux, mais d’autre part personne ne supporte plus que des marabouts leur dictent leur conduite sociale
Comment vous interprétez le geste du Chef de l’Etat, Macky Sall, qui a accepté la main tendue du Mfdc pour un règlement pacifique de la crise casamançaise ?
Je salue l’attitude du président de la République. Ce conflit est une tragédie nationale, extrêmement grave. Il n’y a pas d’autres solutions que son traitement par des moyens civilisés, c’est-à-dire la négociation. Un autre traitement, comme militaire, serait de la barbarie, le monde ne nous le permettrait pas. C’est une grande sagesse de notre part d’avoir décidé de choisir la voie d’une solution pacifique et politique.
Quelles sont les erreurs à éviter, en regardant un peu dans le rétroviseur ?
Eviter ce que Wade a fait. C’est lui qui est à la base de tout ça. Il l’a dit en plein conseil de sécurité quand Bassène venait d’être nommé commissaire à la médiation. Parce qu’il était contre cette nomination, il dit devant tous les états-majors, les services de sécurité, sous la présidence d’Habib Thiam, après avoir pointé Bassène : « tu vas échouer » et il ajoute : « tu échoueras, parce que ce sont nos militants, ils n’accepteront pas de négocier avec toi ». Abdou Diouf, soucieux de la paix civile, a laissé passer ça. Si j’étais à sa place, ce jour-là, Wade serait sorti du gouvernement, parce qu’il a avoué son crime. C’est lui qui les a encouragés dans cette voie d’irrédentisme, en leur promettant l’indépendance. J’ai toujours dénoncé leurs méthodes. Je n’ai jamais composé, un seul jour, avec les éléments du Mfdc. J’ai des amis parmi eux, je vois Nkrumah régulièrement quand je suis à Paris, pratiquement nous sommes ensemble. Je connais d’autres dirigeants comme Biagui. Je suis convaincu que seule la discussion peut régler le problème. Je discute avec eux et j’ai rejeté quand Abdoulaye Wade nous a interdits de parler du dossier casamançais, j’ai refusé. Ce conflit, c’est lui. Il ne veut pas que ça finisse. L’autre jour, il a déclaré que ce sont eux qui font les baptêmes, les mariages, donnent des réfrigérateurs etc. Macky Sall a dit qu’il rompt avec ça, car c’est continuer à tromper le Mfdc, les Sénégalais, à entretenir une guerre qui lui (Wade) permet de prendre de l’argent, parce que c’est nébuleux. Où sont les fonds qui étaient confiés à Mbaye Jacques Diop ? Wade même a dit que ces fonds ont été détournés. Il a confié la question aux seuls membres de son parti, c’est lui le problème de la Casamance. Je vous dis et vous verrez qu’on va gagner cette bataille.
Comme c’est lui le problème et il n’est plus là, peut-on espérer un règlement définitif de cette question ?
Maintenant, vous allez voir. Les propositions faites par Macky Sall vont dans le sens d’un traitement pacifique, patriotique, unitaire qui sera, me semble-t-il, absolument fructueuses.
source: Sudonline
Autres articles
-
Gestion fonds Covid-19 : « Je ne suis pas concerné par une quelconque information judiciaire » (Abdoulaye Diouf Sarr)
-
Radiation de Barthelemy Dias : « il y a un parfum de revanche politique dans cette affaire », Me Moussa Diop
-
Révocation de Barthelemy Dias : le préfet aurait agi sous l’Article, L 237 du code électoral, selon Me Moussa Diop,
-
"Les Sénégalais n'accepteront pas la dictature", avertit Mamadou Mbodji, Coordonnateur de F24
-
Vote de budget 2025 à l'Assemblée nationale : voici les ministères qui passeront devant la commission ce dimanche