vous venez d’être choisi comme Premier ministre par la présidente de transition. Quelle est votre première réaction ?
André Nzapayéké :
ma première réaction, c’est d’abord une grande fierté. Je me sens très honoré par cette décision de madame la cheffe de l’Etat. Une autre de mes réactions, c’est d’abord d’avoir une pensée pour toutes les victimes de la longue crise que nous traversons ici, aux orphelins aux veuves, aux veufs, aux pères et aux mères qui ont perdu des enfants et des parents. Le moment est venu pour nous tous Centrafricains de tout bord pour qu’on retrousse nos manches et qu’on essaie de sortir notre pays de l’ornière.
Est-ce que madame Catherine Samba-Panza vous a indiqué pourquoi elle avait décidé de vous choisir vous ?
Bien sûr. Elle voulait un technocrate, mais particulièrement quelqu’un qui n’est pas trop mêlé dans toute la politique centrafricaine, qui peut être neutre et surtout jouer un rôle de rassembleur parce que notre premier objectif, c’est d’abord d’arriver aux élections dans un délai relativement court. Mais pour arriver aux élections, il faudrait qu’on soit ensemble.
Est-ce que d’ores et déjà vous avez pu évoquer avec Catherine Samba-Panza les premiers éléments d’une feuille de route ?
La feuille de route est déjà définie avec le régime sortant. Il y a déjà une feuille de route qui a été élaborée et qui a été approuvée par la communauté internationale. Nous n’allons pas trop dévier de cette feuille de route.
Une des raisons pour lesquelles le tandem Djotodia-Tiangaye n’a pas réussi à avancer pendant dix mois, c’est le manque de confiance entre eux. Comment est-ce que vous pourrez instaurer une relation de confiance avec Catherine Samba-Panza ?
Je peux vous dire que la relation de confiance est déjà par définition instaurée entre nous. Nous sommes des professionnels. Les objectifs sont clairs. Nous ne perdons pas de temps dans les déboires politiciens. Il y a une seule personne qui est élue ici, c’est madame la cheffe de l’Etat. C’est elle qui est élue. Je ne suis pas élu. C’est madame la cheffe de l’Etat qui nomme le Premier ministre et qui nomme le gouvernement. Donc, nous allons nous inscrire dans sa vision et nous travaillerons main dans la main. Je peux vous garantir qu’il n’y aura pas de dissensions entre nous.
Le premier chantier qui vous attend conjointement, c’est la formation du gouvernement. Quels sont les principes que vous souhaitez suivre, elle et vous, pour la formation de ce gouvernement ?
Ce qui est certain, c’est qu’il faudrait tenir compte des réalités du terrain. Comme on le dit, c’est le terrain qui gouverne. Il y a différentes tendances aujourd’hui en République centrafricaine, nous en tiendrons compte, mais vraiment, il nous faut des technocrates, quelle que soit la tendance, ou bien la couleur politique de la personne qui va entrer au gouvernement. Une fois entrés au gouvernement, nous sommes des ministres au service de la République. On ne viendra pas défendre des intérêts partisans au sein du gouvernement.
Quels sont les premiers actes que vous souhaitez réaliser en tant que Premier ministre ?
En tant que Premier ministre, je voudrais très rapidement essayer de rassurer ceux qui sont encore sceptiques par rapport à ce gouvernement. Je vais prendre langue avec les différentes parties pour que nous arrêtions immédiatement certaines actions, exactions, qui sont menées dans ce pays. Il faut mettre fin à tout cela rapidement. En tout cas, mettre en place une équipe qui va se charger de la question de la réconciliation nationale. Après la composition du gouvernement, il faudrait qu’on s’attaque à ce problème. Il faut qu’on s’attaque rapidement à cela, la question sécuritaire sera facilitée. Et on évolue vers les questions humanitaires, sinon on aura beaucoup de difficultés. L’administration devra être remise au travail dans les plus brefs délais ! Evidemment, on nous dira, « les salaires si on ne nous les paye pas, on ne sait pas comment aller au travail »… Nous allons essayer de régler aussi ce problème-là, ensemble avec nos amis de la communauté internationale pour qu’on puisse avoir au moins dans les mois qui viennent les moyens nécessaires pour pouvoir motiver les fonctionnaires à reprendre le travail. La prochaine action à mener, c’est vraiment le retour de tous ceux, les réfugiés internes, les déplacés internes pour qu’ils commencent à regagner leur domicile. Là on a un certain nombre d’actions très claires et auxquelles le gouvernement va s’attaquer dès la semaine prochaine.
Source : Rfi.fr
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