Les accusés, comme leurs avocats, s’attendaient à une condamnation, mais pas aussi sévère. « La justice est allée beaucoup trop loin », a déclaré Maître Francisco Miguel, l’un des avocats de la défense. Ceci s’explique, en partie, par la nouvelle accusation, formulée la semaine dernière, d’« association de malfaiteurs ».
La peine la plus lourde est prononcée contre Domingo da Cruz. Le journaliste et professeur d’université a écopé de huit ans et demi de prison ferme. Il considéré, par le tribunal, comme le leader du groupe car c’est lui qui a traduit le livre de l’américain Gene Sharp De la dictature à la démocratie, ouvrage que lisaient 15 des 17 accusés au moment de leur arrestation.
Vient ensuite le plus connu des condamnés, le rappeur Luaty Beirão. Il est condamné à cinq ans et demi de prison ferme pour « rébellion contre le président de la République et tentative de coup d’Etat, association de malfaiteurs et falsification de documents ». Pour ce qui est de la falsification de documents, une autorisation de sortie du territoire numérisée trouvée sur son ordinateur, a été pointée du doigt. Luaty Beirão avait mené une grève de la faim de 36 jours pour dénoncer l’abus de détention préventive, neuf mois déjà purgés, sur une peine de cinq ans et demie.
Depuis le 10 mars dernier un autre accusé poursuit également une grève de la faim pour réclamer que lui soient rendues les affaires confisquées lors de son arrestation.
Parquet et défense feront appel
Deux accusés ont été condamnés à deux ans et trois mois. Les autres écopent de quatre ans et demi auxquels s’ajoutent six mois supplémentaires pour Nito Alves pour avoir dénoncé « une parodie de justice » au cours d’une audience.
Les accusés ont d’ores et déjà été transférés vers leur lieu de détention. Seuls quatorze d’entre eux étaient présents au tribunal. Nuno Dala, en grève de la faim depuis le 10 mars, est actuellement hospitalisé. Deux autres qui ont voulu entrer au tribunal, ce lundi, avec des livres de droit se sont vu refuser l’accès et ont été écroués avant même le verdict.
Le parquet, de même que les avocats de la défense, ont annoncé leur volonté de faire appel. Pour Francisco Miguel, qui fait partie des avocats de la défense, cette condamnation est politique : l’Etat angolais préfère enfermer ces jeunes plutôt que de reconnaître ses erreurs.
Je suis stupéfait que le tribunal ait prononcé des peines aussi lourdes. Les juges sont allés trop loin en décidant de les condamner pour « association de malfaiteurs ». Ce crime n’apparaissait même pas dans l’acte d’accusation ! Ce qu’ont fait les jeunes, c’est simplement utiliser leurs droits, le droit de s’exprimer et de se réunir qui sont consacrés par la constitution de l’Angola. Il me semble que le tribunal a voulu punir les jeunes, pour simplement avoir eu l’audace et le courage d’utiliser leurs droits. C’est pour ces raisons que nous avons décidé de faire appel. Nous irons devant la Cour suprême et nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour faire annuler ce jugement.
Francisco Miguel dénonce le verdict
28-03-2016 - Par Carol Valade
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a dénoncé un verdict « scandaleux et ridicule » qui condamne des personnes « sous prétexte qu’elles se sont rencontrées, ont lu des livres, parlé de démocratie, de manifestations pacifiques et de gouvernance ».
Il s’agit en tout cas d’un signal fort envoyé aux diplomates et aux ONG qui comme Amnesty se sont mobilisé sur ce dossier…. Francisco Miguel regrette : « ça ne va faire que ternir encore l’image de l’Angola ».
La peine la plus lourde est prononcée contre Domingo da Cruz. Le journaliste et professeur d’université a écopé de huit ans et demi de prison ferme. Il considéré, par le tribunal, comme le leader du groupe car c’est lui qui a traduit le livre de l’américain Gene Sharp De la dictature à la démocratie, ouvrage que lisaient 15 des 17 accusés au moment de leur arrestation.
Vient ensuite le plus connu des condamnés, le rappeur Luaty Beirão. Il est condamné à cinq ans et demi de prison ferme pour « rébellion contre le président de la République et tentative de coup d’Etat, association de malfaiteurs et falsification de documents ». Pour ce qui est de la falsification de documents, une autorisation de sortie du territoire numérisée trouvée sur son ordinateur, a été pointée du doigt. Luaty Beirão avait mené une grève de la faim de 36 jours pour dénoncer l’abus de détention préventive, neuf mois déjà purgés, sur une peine de cinq ans et demie.
Depuis le 10 mars dernier un autre accusé poursuit également une grève de la faim pour réclamer que lui soient rendues les affaires confisquées lors de son arrestation.
Parquet et défense feront appel
Deux accusés ont été condamnés à deux ans et trois mois. Les autres écopent de quatre ans et demi auxquels s’ajoutent six mois supplémentaires pour Nito Alves pour avoir dénoncé « une parodie de justice » au cours d’une audience.
Les accusés ont d’ores et déjà été transférés vers leur lieu de détention. Seuls quatorze d’entre eux étaient présents au tribunal. Nuno Dala, en grève de la faim depuis le 10 mars, est actuellement hospitalisé. Deux autres qui ont voulu entrer au tribunal, ce lundi, avec des livres de droit se sont vu refuser l’accès et ont été écroués avant même le verdict.
Le parquet, de même que les avocats de la défense, ont annoncé leur volonté de faire appel. Pour Francisco Miguel, qui fait partie des avocats de la défense, cette condamnation est politique : l’Etat angolais préfère enfermer ces jeunes plutôt que de reconnaître ses erreurs.
Je suis stupéfait que le tribunal ait prononcé des peines aussi lourdes. Les juges sont allés trop loin en décidant de les condamner pour « association de malfaiteurs ». Ce crime n’apparaissait même pas dans l’acte d’accusation ! Ce qu’ont fait les jeunes, c’est simplement utiliser leurs droits, le droit de s’exprimer et de se réunir qui sont consacrés par la constitution de l’Angola. Il me semble que le tribunal a voulu punir les jeunes, pour simplement avoir eu l’audace et le courage d’utiliser leurs droits. C’est pour ces raisons que nous avons décidé de faire appel. Nous irons devant la Cour suprême et nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour faire annuler ce jugement.
Francisco Miguel dénonce le verdict
28-03-2016 - Par Carol Valade
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a dénoncé un verdict « scandaleux et ridicule » qui condamne des personnes « sous prétexte qu’elles se sont rencontrées, ont lu des livres, parlé de démocratie, de manifestations pacifiques et de gouvernance ».
Il s’agit en tout cas d’un signal fort envoyé aux diplomates et aux ONG qui comme Amnesty se sont mobilisé sur ce dossier…. Francisco Miguel regrette : « ça ne va faire que ternir encore l’image de l’Angola ».
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