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Après les assassinats d'Oumar Lamine Badji et de Néma Aïdara : La Casamance craint une Tabaski noire

Jamais veille de Tabaski n’a été aussi morose. Ce sentiment est aujourd’hui le mieux partagé à Ziguinchor. Dans la capitale du sud, outre les difficultés financières, qui font oublier qu’on est à la veille de cette grande fête musulmane, les populations vivent dans la psychose de la violence qui endeuille depuis deux ans maintenant la tabaski.



La Tabaski 2006 restera sans nul doute gravée pour toujours dans la conscience collective au Sénégal, particulièrement en Casamance. Car, ce jour-là, les populations qui s’apprêtaient à célébrer dans l’allégresse cette grande fête musulmane furent réveillées par une triste nouvelle : celle de la mort du président du conseil régional de Ziguinchor. En décidant de regagner, la veille, son village natal, Sindian, dans le département de Bignona, Oumar Lamine Badji pouvait-il imaginer qu’il faisait là un choix qui lui serait fatal ? La suite des événements impose une réponse négative à cette question. Puisque la nuit, des hommes armés non identifiés feront irruption dans la maison du président du conseil régional de Ziguinchor. La mission de la bande armée était claire : tuer le maître des lieux. Ce qu’elle fît en abattant de sang froid El Hadj Oumar Lamine Badji, sous les regards impuissants des membres de sa famille. Avant de quitter les lieux après leur forfait, les assaillants incendièrent la maison de leur victime. Le corps sans vie du président sera déposé cette nuit-là même à l’hôpital régional de Ziguinchor.
Au petit matin, proches, amis, simples curieux etc., envahirent les lieux. Personne à Ziguinchor, y compris ceux qui sont restés chez eux, ne pouvait comprendre ce qui venait de se passer alors que la communauté musulmane attendait le matin pour célébrer la Tabaski. Même si les populations se sont résignées à aller quand bien même à la prière, mais, la fête s’est arrêtée là. Puisque pendant toute la journée, les cœurs étaient meurtris par la douleur, les poitrines envahies par la peur, les esprits assaillis par des questionnements. Ce qui fait de la Tabaski 2006 un événement que les Ziguinchorois, notamment, ne voudraient jamais revivre. Hélas, quelquefois, l’histoire se répète, surtout lorsque le sort persévère dans l’acharnement.

La Tabaski 2007, à son tour, a été endeuillée en Casamance. Alors que tout le monde croyait que le concert de désapprobations et de dénonciations qui a suivi l’assassinat de El Hadj Oumar Lamine Badji, pouvait éviter à la région de tels événements douloureux, le mal frappera encore. Et cette fois encore, les assassins choisiront la veille de la Tabaski pour sévir. Sur leur ligne de tir, le chargé de mission à la présidence de la République et chargé du dossier casamançais. C’est dans sa maison qu’il venait de rejoindre pour les besoins de la fête que Chérif Samsidine Dino Néma Aïdara sera abattu par des inconnus armés devant sa famille. Avec ce nouveau crime, les populations du sud ne comprenaient plus ce qui arrivait à la Casamance.

Pourquoi les malfaiteurs attendent-ils toujours la veille de cette grande fête musulmane pour commettre de tels actes ? Cette question, tous les Sénégalais se l’ont posée, sans trouver de réponse, sauf les auteurs de ces forfaits. Quoiqu’il en soit, les assassins ont le mérite d’installer la psychose chez les populations. Aujourd’hui, alors que la communauté musulmane du Sénégal prépare la fête, à Ziguinchor, les esprits sont tournés vers ces événements douloureux. Dans cette région sud, tout le monde retient en ce moment son souffle dans l’éventualité d’une répétition de l’histoire. Les hommes armés vont-ils agir de nouveau ? Qui sera le prochain sur la liste ? L’impossibilité pour le moment de trouver des réponses à ces questions que l’opinion se pose encore installe l’angoisse chez les habitants. Cela est d’autant plus vrai que certaines autorités de la région et même de simples citoyens préfèrent aller passer la Tabaski 2008 ailleurs, parfois très loin de leurs familles respectives. Quant à ceux qui sont restés sur place, il ne reste que la prière pour exorciser le mal, ou dans le pire des cas, ne pas être le prochain sur la triste liste des hommes armés. Une ambiance qui laisse hélas peu de place aux préparatifs de la Tabaski.


Walf

Samedi 6 Décembre 2008 - 21:19


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