Le débat actuel sur le report éventuel des élections ne fait qu'aggraver les spéculations et de plonger le pays encore dans l'expectative alors que le poids des incertitudes sur l'économie est en train d'asphyxier nos entreprises. Au regard des différentes étapes du processus déjà franchies, il semble impertinent d'envisager un report.
Les institutions de la République sont sacrées et intouchables. La trajectoire des nations doit contribuer à les consolider et à les renforcer et l'institution parlementaire doit être consciente de sa responsabilité pour ne pas s'engager sur une voie sans issue qui jetterait le discrédit sur toutes nos institutions. Le Sénégal ne s’en remettra pas de sitôt. La situation inflammable dans notre voisinage immédiat doit nous alerter. Nous ne devons pas jouer avec le feu.
Lés parlementaires ne doivent pas participer à une mise à mort de nos institutions dans le seul but de sauver leur mandat. Ils doivent, au nom du Peuple, sauver le pays qui se dirige vers un précipice dangereux.
Les ratés sur l'inclusivité et le consensus sur le processus électoral sont là pour nous rappeler nos fragilités. Ce n'est pas par des rafistolages qu'on rattrappera facilement tous les impairs à quelques semaines du scrutin du 25 février auquel les Sénégalais tiennent. Ils semblent plus prêts que la classe politique et c'est un signal qu'aucune dérogation ne serait supportable voire tolérable.
Le Sénégal nous appartient tous et nous avons le devoir de surveiller la viabilité de la République comme du lait sur le feu, un feu qui couve déjà depuis un certain mars 2021.
À bon entendeur salut.
Signé avec Cheikh Ahmed Tidiane Sy ibn Serigne Abdoul Aziz Al Amine