Dix jours après l'assassinat de l'opposant rwandais Patrick Karegeya, Paul Kagame est enfin sorti de son silence. « Face à quelqu'un qui n'a pas honte de détruire ce que nous avons mis du temps à construire, pour ma part, je n'ai aucun scrupule à protéger ce que nous avons construit », a déclaré le président rwandais. « Ceux qui nous accusent d'être responsables de la mort de Patrick Karegeya ont fait de même un millier de fois pour défendre leurs nations », a-t-il poursuivi.
Pourtant, jusqu'à présent, seule l'opposition en exil a publiquement accusé Kigali d'être derrière cet assassinat. Ce que l'ambassadeur rwandais en Afrique du Sud a démenti.
« La trahison a des conséquences », a ensuite prévenu Paul Kagame à l'encontre des autres dissidents en exil. « Tous ces types n'auraient rien été sans le Rwanda. C'est le Rwanda, qu'ils dénigrent aujourd'hui, qui a fait d'eux ce qu'ils sont », a lâché le président. Et d'ajouter, en guise d'avertissement : « Quiconque trahit notre cause ou souhaite du mal à notre peuple deviendra une victime. Il reste seulement à savoir comment il deviendra une victime ».
La famille très choquée
Des propos largement relayés ce dimanche sur les réseaux sociaux, et pour lesquels RFI a recueilli quelques réactions. « Depuis le début, nous disons que [Paul Kagame] a facilité cet assassinat, et les gens nous demandent des preuves ? Désormais, vous le tenez directement de la source », a ainsi commenté l’ancien chef d’état-major rwandais Kayumba Nyamwasa, lui aussi exilé en Afrique du Sud.
La famille de Patrick Karegeya s'est quant à elle dite très choquée et déçue de voir de tels propos tenus par le président rwandais sur un enfant du pays qui s'est battu pour « la liberté et la justice pour tous jusqu'à sa mort ».
Le porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, Clayson Monyela , est pour sa part resté prudent et n'a pas souhaité commenter ce discours. « Nous attendons les résultats de l'enquête en cours », a-t-il seulement déclaré.
Source : Rfi.fr
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