Dans l'élection des 86 membres de l'Assemblée des experts, deux importants religieux conservateurs iraniens ont été éliminés à Téhéran. Il s'agit de l'ayatollah Mohammad Taghi Mesbah Yazdi, et surtout de Mohammad Yazdi, actuel président de cette assemblée.
Les réformateurs avaient fait campagne pour les faire battre, explique notre correspondant dans la capitale iranienne, Siavosh Ghazi. Une stratégie qui ciblait également un troisième candidat de Téhéran, l’ayatollah Ahmad Janati.
Mais ce dernier, président du puissant Conseil des gardiens de la Constitution, a finalement été élu, même s'il n’est arrivé qu'en 16e position du scrutin, c'est-à-dire dernier éligible dans la capitale.
C'est un ancien président modéré, Akbar Hachemi Rafsandjani, qui est arrivé en tête à Téhéran. Il est suivi par le religieux conservateur Mohammad Emami Kashani, et par le président réformateur Hassan Rohani en personne, qui arrive troisième dans cette élection.
En province, les conservateurs bien ancrés dans leurs bastions
En province, tous les responsables religieux conservateurs ont en revanche été élus, souvent avec un nombre élevé de voix. Dans ces conditions, l’Assemblée des experts, qui était contrôlée par les conservateurs, devrait en principe rester entre leurs mains.
Parmi les élus de province : l'ayatollah Ahmad Khatami, élu à Kerman ; l'ayatollah Seyyed Mahmoud Hachemi Shahroudi, à Khorassan Razavi ; ou encore l'ayatollah Sadegh Larijani, qui dirige l'autorité judiciaire et qui est élu dans le Mazandaran.
Dans un communiqué, ce dernier a dénoncé ceux qui ont « essayé de manière coordonnée, avec les médias américains, britanniques (...), de faire éliminer certains serviteurs du peuple de l'Assemblée des experts ».
L'Assemblée des experts est composée de 86 membres, tous religieux. Ils sont élus pour huit ans. Cette instance est chargée d'élire, voire de révoquer, le Guide suprême, numéro un de la République islamique d'Iran théoriquement mandaté à vie.
Source:RFI.FR