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Assemblée nationale : « le président de la République cherche à camoufler certains scandales du gouvernement... » (Rapporteur)



La deuxième session extraordinaire 2024 de l’Assemblée nationale tenue ce lundi 2 septembre est marquée par l'examen du projet de loi n°11/2024 portant révision de la Constitution, un texte défendu par le ministre de la Justice Ousmane Diagne. Si les responsables gouvernementaux ont présenté cette réforme comme une étape clé vers un « Sénégal souverain, juste et prospère », des voix critiques du groupe parlementaire Benno Bok Yakaar se sont élevées  pour dénoncer « une manœuvre politique visant à détourner l'attention des scandales entourant le régime, notamment ceux impliquant l'Office National de l'Assainissement du Sénégal (ONAS). »

Selon le rapporteur de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains, Abdoulaye Diagne, lors des discussions, plusieurs membres de la commission ont exprimé des réserves quant à la sincérité des motivations derrière cette révision constitutionnelle. Pour les députés membres de ladite commission, « le Président de la République chercherait à masquer les scandales qui ébranlent son gouvernement, parmi lesquels celui touchant l’ONAS, en focalisant l'attention sur une réforme qui pourrait polariser les débats.»

En initiant ce projet de loi, poursuit-il, le « chef de l'État viserait également à mettre en difficulté les députés de Benno Bok Yakaar en cas de rejet du texte, transformant ainsi cette réforme en argument de campagne pour les prochaines législatives. »

Réformes 

À en croire les propos rapportés par Abdoulaye Diagne, « les critiques vont plus loin en rappelant que le projet de révision constitutionnelle fait abstraction de promesses électorales cruciales telles que la suppression des fonds communs et des fonds politiques, ou encore la criminalisation de l'homosexualité. Des engagements qui, pour beaucoup, auraient dû figurer en priorité dans ce texte. »

Un argument fragile

Pour les députés du groupe Benno Bok Yakaar, « le gouvernement a tenté de justifier la réforme en évoquant la rationalisation des charges publiques. » Cependant, cette rhétorique est rapidement mise à mal par les récentes nominations controversées, comme celle d'un Haut Représentant du Président de la République, bénéficiant de privilèges coûteux pour le contribuable. Pour certains d’entre eux, « ces décisions témoignent d'un double discours de la part du pouvoir en place, qui prône l’optimisation des ressources d’un côté tout en multipliant les postes de prestige de l’autre. »

La suppression de certaines institutions, inscrite dans le projet de révision, est jugée inopportune par les observateurs, qui soulignent que les préoccupations urgentes des Sénégalais demeurent ailleurs. Abdoulaye Diagne rapporte que « les attentes se concentrent notamment sur des réformes touchant le logement, la sécurité routière, la justice, et la gestion de l’émigration irrégulière. Le projet de loi apparaît donc comme une diversion face aux priorités réelles du pays. »

Alors que la Commission des lois s'apprête à soumettre ses recommandations, une proposition d'amendement visant à clarifier le texte a été suggérée. Mais pour le groupe parlementaire majoritaire (BBY), « il ne s’agit là que d’un maquillage législatif visant à faire passer en douceur une réforme sans impact réel sur la vie des citoyens.»

Ndeye Fatou Touré

Lundi 2 Septembre 2024 - 12:05


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