Assemblée nationale : Aïssata Tall Sall dénonce une suppression sans justification solide du CESE et du HCCT



La député Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu s’est opposée à la suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT). La parlementaire juge cela comme « précipitée et sans fondement solide ».

Allant plus loin elle a interpellé le gouvernement sur les motivations réelles derrière cette suppression : « Pourquoi devrions-nous supprimer le CESE et le HCCT ? Quelle est l’opportunité de le supprimer aujourd’hui ? Je voudrais interpeller le gouvernement et lui dire que si ces suppressions-là sont nécessaires, qu'il prenne ici l'engagement devant le peuple sénégalais, que jamais ces institutions ne reviendront ici pour qu'on demande de voter sous une autre forme. Qu'il prenne l'engagement devant le peuple sénégalais. »

Elle a souligné que ces institutions jouent « un rôle dans le dialogue entre l’État et les citoyens. » Selon elle, elles sont essentielles pour « la démocratie et le développement harmonieux du pays. »

Critiquant les motivations évoquées  par le gouvernement, Aïssata Tall Sall a déclaré que ce document manquait de substance et de justification claire : « Le contexte national actuel laisse apparaître le besoin de resserrement de nos institutions, dit-on. Mais il y a des institutions vitales pour l’État, pour la démocratie et pour le dialogue entre les institutions et les citoyens. Le CESE en fait partie. »

Elle a également défendu le rôle du HCCT, qui, selon elle, est le fruit d’une réforme historique de la décentralisation amorcée en 1996. « Le HCCT est une chambre de dialogue et de propositions pour les territoires. Supprimer cette institution, c’est remettre en cause la vision de décentralisation qui a été construite pendant des décennies. »

Elle a rappelé que ces institutions ne sont pas des "organes budgétivores" mais des espaces de réflexion stratégique où se croisent les avis des acteurs économiques, sociaux et territoriaux pour accompagner l’État dans sa gouvernance.


La présidente du groupe parlementaire Takku Wallu a également invité le gouvernement à clarifier ses priorités, estimant que d’autres urgences devaient être abordées en priorité, notamment le budget.  « Les Sénégalais attendent le budget, ils veulent savoir comment ils seront gouvernés. Au lieu de cela, nous discutons de la suppression d’institutions essentielles. »

Ndeye Fatou Touré

Samedi 14 Décembre 2024 14:34


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