Face à un perchoir qui attise déjà toutes les convoitises, allant même jusqu’à menacer d’implosion Bokk Yaakaar, Macky Sall et son parti sont obligés de dénicher un président de compromis. Tout comme ils sont appelés à jouer la pédale douce pour le partage des autres strapontins parlementaires : vice-présidences de l’Assemblée, présidences des 11 commissions, présidence du groupe parlementaire, questure…
Dans moins de 48 h, si la date du 20 juillet est toujours d’actualité, la nouvelle Assemblée nationale issue des urnes, le 01 juillet 2012, va être installée. 150 députés, nouveaux comme anciens, auront à revêtir les habits de parlementaires pour s’atteler à leurs tâches et prérogatives républicaines de vote des lois et de contrôle de l’action gouvernementale. Le seul hic de cette douzième législature, c’est que la chambre basse du Parlement est pour la première fois dans l’histoire parlementaire du Sénégal, dominée par une coalition éclatée de partis et de coalitions de partis qui se sont fédérées autour du parti au pouvoir sans que celui-ci ne détienne une majorité qualifiée de députés.
Forte de 119 sièges à l’hémicycle, la coalition Bennoo Bokk Yakaar est un regroupement composite de formations et de partis politiques qui font prévaloir la dynamique d’unité tout en se surveillant de très près. Si l’Apr de Macky Sall, le Chef de l’Etat, revendique quelque 65 députés dans la coalition, elle ne dispose toutefois pas de la majorité qualifiée pour faire voter toutes les lois constitutionnelles à son actif. A moins de jouer la dynamique « Bennoo » qui a porté Macky au pouvoir, lors du scrutin du 25 mars, l’Alliance pour la République ne peut recueillir, à elle seule, les 3/5 du corps parlementaire requis pour faire adopter en plénière une loi. Macky et son parti se voient donc obligés de jeter du lest, à défaut de retrouvailles libérales improbables, pour garantir la stabilité de l’Assemblée nationale..
Le jeu des alliances et des compromis va devoir, dès lors, exceller au sein de la coalition patchwork qui a élu Macky Sall au pouvoir. Une coalition au sein de laquelle l’Apr domine certes avec 65 députés, mais se voit « gênée aux entournures » par les 21 députés de Bennoo Siggil Senegaal (dont 08 de l’Afp), les 20 députés de Benno ak Tanor (tous du Parti socialiste), voire les 10 députés de Rewmi et d’Idrissa Seck. Se prévalant d’une position non négligeable au sein de cette coalition, en l’occurrence Bennoo Bokk Yaakaar, les nouveaux alliés de Macky vont miser, à coup sûr, sur tout leur poids politique pour négocier dans le sens des intérêts de leurs partis respectifs. Même si cette stature est camouflée sous la fameuse formule « Gagner ensemble, diriger ensemble », si chère aux Assises nationales.
La realpolitik étant un jeu de combinaisons et de stratégies, de négociations et de compromis, il est presque certain que la nouvelle Assemble qui sanctionne la douzième législature va être, sous peu, au centre d’intenses négociations de couloirs. Présidences de commissions parlementaires, présidence de l’assemblée nationale, vice-présidence de l’hémicycle, questure, présidence de groupe parlementaire au autre… Des postes pour lesquels Macky Sall et son parti auront à chercher des combinaisons efficaces afin de garantir l’équilibre et l’unité de la coalition qui les accompagne dans leur majorité qualifiée.
Le choix du président qui va siéger au perchoir apparaît, à ce niveau, comme l’un des premiers écueils que Macky aura à franchir au sein de Bennoo Bokk Yakaar. En poussant ses députés à élire Moustapha Niasse de l’Afp au poste, Macky rompra avec l’orthodoxie parlementaire car, pour la première fois, un président d’Assemblée nationale ne fera pas partie de la formation politique qui préside aux destinées du pays.
Qui plus est, en faisant de Niasse la troisième personnalité de l’Etat, Macky donnera davantage d’envergure à un parti certes allié mais dont l’objectif final reste la conquête du pouvoir, comme tout parti politique. A défaut, le chef de l’Apr pourrait sonner la première césure au sein de Bennoo Bokk Yaakaar. Ce que Macky qui a signé, même si c’est sous réserve, la charte de bonne gouvernance démocratique tient à éviter absolument, à tout juste trois mois de sa prise de fonction à la tête du pays. Seulement, là où le bât blesse, c’est que pas mal de sons discordants se sont élevés au sein de l’Apr, pour contester le choix de Niasse, même si c’est de façon plus ou moins diffuse, sauf pour le tonitruant Moustapha Cissé Lô.
Macky y a répondu en limogeant Cissé Lô de son poste de ministre conseiller, avant de sommer ses troupes à la discipline de parti. La question à se poser, dès lors, est de savoir si l’Apr qui est encore un parti en construction, comme dit son Président lui-même, peut sortir indemne d’une telle épreuve. L’installation prochaine de la nouvelle assemblée semble donc partie, selon des observateurs, pour questionner toute l’envergure politique de Macky Sall. Le leader de l’Apr réussira-t-il cette épreuve ?
Moctar Dieng (Sud quotidien)
Dans moins de 48 h, si la date du 20 juillet est toujours d’actualité, la nouvelle Assemblée nationale issue des urnes, le 01 juillet 2012, va être installée. 150 députés, nouveaux comme anciens, auront à revêtir les habits de parlementaires pour s’atteler à leurs tâches et prérogatives républicaines de vote des lois et de contrôle de l’action gouvernementale. Le seul hic de cette douzième législature, c’est que la chambre basse du Parlement est pour la première fois dans l’histoire parlementaire du Sénégal, dominée par une coalition éclatée de partis et de coalitions de partis qui se sont fédérées autour du parti au pouvoir sans que celui-ci ne détienne une majorité qualifiée de députés.
Forte de 119 sièges à l’hémicycle, la coalition Bennoo Bokk Yakaar est un regroupement composite de formations et de partis politiques qui font prévaloir la dynamique d’unité tout en se surveillant de très près. Si l’Apr de Macky Sall, le Chef de l’Etat, revendique quelque 65 députés dans la coalition, elle ne dispose toutefois pas de la majorité qualifiée pour faire voter toutes les lois constitutionnelles à son actif. A moins de jouer la dynamique « Bennoo » qui a porté Macky au pouvoir, lors du scrutin du 25 mars, l’Alliance pour la République ne peut recueillir, à elle seule, les 3/5 du corps parlementaire requis pour faire adopter en plénière une loi. Macky et son parti se voient donc obligés de jeter du lest, à défaut de retrouvailles libérales improbables, pour garantir la stabilité de l’Assemblée nationale..
Le jeu des alliances et des compromis va devoir, dès lors, exceller au sein de la coalition patchwork qui a élu Macky Sall au pouvoir. Une coalition au sein de laquelle l’Apr domine certes avec 65 députés, mais se voit « gênée aux entournures » par les 21 députés de Bennoo Siggil Senegaal (dont 08 de l’Afp), les 20 députés de Benno ak Tanor (tous du Parti socialiste), voire les 10 députés de Rewmi et d’Idrissa Seck. Se prévalant d’une position non négligeable au sein de cette coalition, en l’occurrence Bennoo Bokk Yaakaar, les nouveaux alliés de Macky vont miser, à coup sûr, sur tout leur poids politique pour négocier dans le sens des intérêts de leurs partis respectifs. Même si cette stature est camouflée sous la fameuse formule « Gagner ensemble, diriger ensemble », si chère aux Assises nationales.
La realpolitik étant un jeu de combinaisons et de stratégies, de négociations et de compromis, il est presque certain que la nouvelle Assemble qui sanctionne la douzième législature va être, sous peu, au centre d’intenses négociations de couloirs. Présidences de commissions parlementaires, présidence de l’assemblée nationale, vice-présidence de l’hémicycle, questure, présidence de groupe parlementaire au autre… Des postes pour lesquels Macky Sall et son parti auront à chercher des combinaisons efficaces afin de garantir l’équilibre et l’unité de la coalition qui les accompagne dans leur majorité qualifiée.
Le choix du président qui va siéger au perchoir apparaît, à ce niveau, comme l’un des premiers écueils que Macky aura à franchir au sein de Bennoo Bokk Yakaar. En poussant ses députés à élire Moustapha Niasse de l’Afp au poste, Macky rompra avec l’orthodoxie parlementaire car, pour la première fois, un président d’Assemblée nationale ne fera pas partie de la formation politique qui préside aux destinées du pays.
Qui plus est, en faisant de Niasse la troisième personnalité de l’Etat, Macky donnera davantage d’envergure à un parti certes allié mais dont l’objectif final reste la conquête du pouvoir, comme tout parti politique. A défaut, le chef de l’Apr pourrait sonner la première césure au sein de Bennoo Bokk Yaakaar. Ce que Macky qui a signé, même si c’est sous réserve, la charte de bonne gouvernance démocratique tient à éviter absolument, à tout juste trois mois de sa prise de fonction à la tête du pays. Seulement, là où le bât blesse, c’est que pas mal de sons discordants se sont élevés au sein de l’Apr, pour contester le choix de Niasse, même si c’est de façon plus ou moins diffuse, sauf pour le tonitruant Moustapha Cissé Lô.
Macky y a répondu en limogeant Cissé Lô de son poste de ministre conseiller, avant de sommer ses troupes à la discipline de parti. La question à se poser, dès lors, est de savoir si l’Apr qui est encore un parti en construction, comme dit son Président lui-même, peut sortir indemne d’une telle épreuve. L’installation prochaine de la nouvelle assemblée semble donc partie, selon des observateurs, pour questionner toute l’envergure politique de Macky Sall. Le leader de l’Apr réussira-t-il cette épreuve ?
Moctar Dieng (Sud quotidien)