Trois mille personnes participent à ces Assises pour la paix, la réconciliation et le développement des régions du Nord. AFP / HABIBOU KOUYATE
La décision d'organiser à Bamako des Assises sur le Nord est critiquée par quelques-uns des participants présents. Parmi eux, l'un des représentants de Ménaka : « La procédure aurait dû commencer à la base, ce sont des consultations que l'on devrait faire au préalable, à la base, puis remonter à Bamako pour faire une synthèse nationale. »
Mais nombreux étaient les participants à balayer d'un revers de la main cette affirmation. Par exemple, ce vice-président du groupe d'autodéfense des Forces de résistance du nord du Mali. « Des parents, des frères, des soeurs qui se retrouvent ensemble pour discuter du problème et de l'avenir du Nord, c'est le plus important. La seule solution pour cette rébellion, c'est de développer le Nord. Je suis du Nord et je sais que depuis 1960 jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait. »
« Réparer les fautes du passé »
Ce besoin de développement du nord du Mali, le président Ibrahim Boubakar Keïta l'a évoqué aussi lors de son discours d'ouverture. Pour y parvenir, il insiste sur la politique de décentralisation, de régionalisation, pour que les communautés locales prennent elles-mêmes en main leur destin.
« Il faut reconnaître et réparer les fautes du passé afin de parvenir à une véritable réconciliation nationale et promouvoir la cohésion sociale. Il nous faut combattre toutes les manifestations de l'extrémisme. Bannir de notre sol toutes les formes d'exclusion. Les Maliens ne sauraient jamais être étrangers, sur la terre du Mali. A ceux qui ont pris les armes, je tends encore une fois la main afin qu'ils s'inscrivent dans une dynamique de paix et de réconciliation. »
→ A (RE)LIRE : Une nouvelle main tendue du président malien aux rebelles touaregs
« Le dialogue est supérieur au fracas des armes car il fait appel au courage et à l'intelligence de l'homme », a encore déclaré le président malien. La décentralisation doit permettre de faire de la région le point nodal du développement économique tout en prenant en compte les réalités locales. « Elle permettra de mieux prendre en charge l'aspiration fondamentale des citoyens à un mieux-être collectif valorisant les cultures du terroir. » Ibrahim Boubakar Keïta a enfin annoncé la mise en place d'un plan de développement accéléré des régions du Nord.
Les Touaregs pour la réconciliation
« A un moment, les Maliens se sont retrouvés les uns contre les autres, admet Mohamed Ould Mataly, représentant du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). C'est qu'il y en a certains qui ont failli. » Regrettant l'absence du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) : « Pour la réconciliation, tous les mouvements du Nord doivent être ensemble. »
« Nous sommes le symbole de la rébellion, constate pour sa part Mossa Ag Iknane, un jeune Tamashek (Touareg). Tout ce que j'aimerais entendre dans nos populations, c'est de faire la part des choses : tout Touareg n'est pas un rebelle. » Regrettant la stigmatisation des gens du nord, souvent qualifiés de « chouchous de l'Etat », il assure que tout le monde ne prend pas systématiquement les armes. Le dialogue est-il possible ? « Bien sûr, si ca peut amener la paix. »
■ ZOOM : Les enquêtes de la CPI au stade préliminaire
Cela fait près de dix mois que la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur les crimes commis au Mali à partir de janvier 2012. A ce jour, ces enquêtes n'en sont pourtant qu'au stade préliminaire : aucun suspect n'a été identifié pour aucun crime particulier.
Pour le ministre malien de la Justice, Mohamed Ali Bathily, le travail de la CPI est complémentaire de celui de la justice malienne. « Nous entreprendrons toutes les actions de coopération et nous nous inscrirons dans la mise en oeuvre de la stratégie de la Cour pénale internationale afin que justice soit rendue aux victimes de tous les conflits qui ont émaillé le Nord, quelles que soient les personnes qui seront désignées à la fin de l'enquête. »
Sur les levées de mandats accordées par Bamako à certains membres des groupes armés, ou sur la possible immunité accordée au chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, dans le cadre de la libération des otages français, le procureur de la CPI n'a pas voulu faire de commentaires.
Source : Rfi.fr
Mais nombreux étaient les participants à balayer d'un revers de la main cette affirmation. Par exemple, ce vice-président du groupe d'autodéfense des Forces de résistance du nord du Mali. « Des parents, des frères, des soeurs qui se retrouvent ensemble pour discuter du problème et de l'avenir du Nord, c'est le plus important. La seule solution pour cette rébellion, c'est de développer le Nord. Je suis du Nord et je sais que depuis 1960 jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait. »
« Réparer les fautes du passé »
Ce besoin de développement du nord du Mali, le président Ibrahim Boubakar Keïta l'a évoqué aussi lors de son discours d'ouverture. Pour y parvenir, il insiste sur la politique de décentralisation, de régionalisation, pour que les communautés locales prennent elles-mêmes en main leur destin.
« Il faut reconnaître et réparer les fautes du passé afin de parvenir à une véritable réconciliation nationale et promouvoir la cohésion sociale. Il nous faut combattre toutes les manifestations de l'extrémisme. Bannir de notre sol toutes les formes d'exclusion. Les Maliens ne sauraient jamais être étrangers, sur la terre du Mali. A ceux qui ont pris les armes, je tends encore une fois la main afin qu'ils s'inscrivent dans une dynamique de paix et de réconciliation. »
→ A (RE)LIRE : Une nouvelle main tendue du président malien aux rebelles touaregs
« Le dialogue est supérieur au fracas des armes car il fait appel au courage et à l'intelligence de l'homme », a encore déclaré le président malien. La décentralisation doit permettre de faire de la région le point nodal du développement économique tout en prenant en compte les réalités locales. « Elle permettra de mieux prendre en charge l'aspiration fondamentale des citoyens à un mieux-être collectif valorisant les cultures du terroir. » Ibrahim Boubakar Keïta a enfin annoncé la mise en place d'un plan de développement accéléré des régions du Nord.
Les Touaregs pour la réconciliation
« A un moment, les Maliens se sont retrouvés les uns contre les autres, admet Mohamed Ould Mataly, représentant du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA). C'est qu'il y en a certains qui ont failli. » Regrettant l'absence du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) : « Pour la réconciliation, tous les mouvements du Nord doivent être ensemble. »
« Nous sommes le symbole de la rébellion, constate pour sa part Mossa Ag Iknane, un jeune Tamashek (Touareg). Tout ce que j'aimerais entendre dans nos populations, c'est de faire la part des choses : tout Touareg n'est pas un rebelle. » Regrettant la stigmatisation des gens du nord, souvent qualifiés de « chouchous de l'Etat », il assure que tout le monde ne prend pas systématiquement les armes. Le dialogue est-il possible ? « Bien sûr, si ca peut amener la paix. »
■ ZOOM : Les enquêtes de la CPI au stade préliminaire
Cela fait près de dix mois que la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur les crimes commis au Mali à partir de janvier 2012. A ce jour, ces enquêtes n'en sont pourtant qu'au stade préliminaire : aucun suspect n'a été identifié pour aucun crime particulier.
Pour le ministre malien de la Justice, Mohamed Ali Bathily, le travail de la CPI est complémentaire de celui de la justice malienne. « Nous entreprendrons toutes les actions de coopération et nous nous inscrirons dans la mise en oeuvre de la stratégie de la Cour pénale internationale afin que justice soit rendue aux victimes de tous les conflits qui ont émaillé le Nord, quelles que soient les personnes qui seront désignées à la fin de l'enquête. »
Sur les levées de mandats accordées par Bamako à certains membres des groupes armés, ou sur la possible immunité accordée au chef d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, dans le cadre de la libération des otages français, le procureur de la CPI n'a pas voulu faire de commentaires.
Source : Rfi.fr
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