Les faits se sont déroulés vers 12h30 (10h30 TU). Un élève armé d'un couteau s'est attaqué à quatre de ses camarades du collège-lycée privé Notre-Dame de Toutes-Aides, avant d'être maîtrisé par le corps enseignant, selon les premiers éléments de l'enquête. Une élève est morte et trois autres sont blessés. Les ministres de l'Intérieur et de l'Éducation Bruno Retailleau et Élisabeth Borne ont indiqué sur X se rendre sur place.
L'auteur présumé des coups de couteau, âgé de 16 ans, est en classe de seconde. Les raisons de son geste sont encore inconnues. « Les enquêteurs de la police judiciaire sont en train d'investiguer pour déterminer le parcours criminel qui a conduit à cet acte », indique Christophe Miette, secrétaire général du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure. Le domicile de l'élève et ses appareils électroniques seront notamment fouillés. Les enquêteurs ont déjà commencé à interroger les élèves et les enseignants afin de déterminer s'il s'était confié sur ses intentions.
L'auteur présumé a envoyé « un mail de 13 pages » aux élèves avant l'attaque
« J'étais au self avec mes amies et on nous a dit qu'un lycéen avait poignardé des élèves de seconde dans plusieurs classes, a raconté une élève à l'AFP. On nous a demandés de ne pas sortir du self pendant une vingtaine de minutes puis on nous a confinés dans un gymnase. Ça fait longtemps qu'on est là, mais on a pu appeler nos parents et les rassurer. Dans un autre gymnase, il y a les 4e et 5e, les secondes ne sont pas avec nous. » « Le lycéen (auteur présumé de l'attaque, NDLR), les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu'il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi », a-t-elle ajouté.
« À 12h15, on a reçu un mail de l'élève en question. C'était un mail de treize pages avec des grands textes, quelques illustrations... On n'a pas eu le temps de le lire, c'était très long, mais c'est un mail qui parle de la société actuelle, etc. Ça montrait que ce qu'il allait faire était prémédité », ajoute un autre élève interrogé par RFI. « Pour nous, c'est absolument choquant. On est dans un lycée qui est d'habitude très calme. Il n'y a jamais eu de problèmes de ce type-là, même mineurs. Là, une camarade décédée... Ça nous a fait froid dans le dos. Il y a eu des pleurs, c'est vraiment très choquant pour nous », a-t-il poursuivi.
La direction du collège a adressé un message aux parents d'élèves que l'AFP a pu consulter. « Je tiens à vous informer d'un événement majeur, une attaque au couteau s'est produite ce jour sur le temps du midi, entraînant le déclenchement du Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) et le confinement immédiat des élèves au sein de l'établissement. »
Dans la soirée de jeudi, le parquet de Nantes a annoncé que le suspect avait été hospitalisé après un examen mené par un psychiatre. « Le psychiatre ayant procédé à l'examen du mis en cause a conclu à l'incompatibilité de son état de santé avec la mesure de garde à vue en cours. L'intéressé va donc être désormais conduit à l'hôpital », a déclaré le procureur de la République de Nantes, qui tiendra une conférence de presse vendredi à 18 heures au palais de justice de la ville.
François Bayrou appelle à « une intensification des contrôles »
Dans un communiqué transmis par Matignon, le Premier ministre François Bayrou « appelle à un sursaut collectif » face à la « violence endémique » dans « une partie de notre jeunesse ». Le Premier ministre demande « une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires ». Il attend également que « des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression lui soient soumises sous quatre semaines » autour des « violences commises par les mineurs avec des armes blanches ».
Dans un message posté sur X, le président de la République, Emmanuel Macron, a salué le « courage » des « professeurs » qui ont « sans doute empêché d'autres drames ». « J'adresse mes pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative dont la Nation partage le choc et la peine », a-t-il écrit.
En février 2023, un lycéen avait déjà poignardé son enseignante avec un couteau de cuisine dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz, dans le sud-ouest. La répétition de ce type de drames dans ou autour des établissements scolaires a conduit le gouvernement français à vouloir s'attaquer à ce phénomène. La ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a annoncé son intention de durcir les règles concernant les élèves pris en possession d'une arme blanche dans un établissement scolaire. Ils passeront à l'avenir systématiquement en conseil de discipline.
Dans un courrier adressé fin mars aux préfets et recteurs d'académie, les ministres de l'Éducation nationale et de l'Intérieur ont appelé à mener « des contrôles aléatoires aux abords des établissements scolaires » d'ici à « la fin de l'année scolaire ». Les meurtres à l'intérieur d'établissements scolaires restent tout de même rares en France.
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