Des soldats kényans prennent position devant l’entrée du centre commercial Westgate à Nairobi, le 24 septembre 2013. REUTERS/Noor Khamis
Le drame aurait-il pu être évité ? Les services de sécurité ont-ils été efficaces ? Combien les assaillants étaient-ils ? Telles sont quelques-unes des questions que les membres de la commission d'enquête parlementaire kényane ont posé au chef des services de renseignements qu'ils viennent d'auditionner.
→ À (RE)LIRE : Westgate: les services de sécurité kényans mis en cause
Michael Gichangi devait également répondre à la question qui est sur toutes les lèvres à Nairobi : les services de renseignements étaient-ils au courant du projet d attentat ? La question se pose d’autant plus que samedi dernier la presse kényane a révélée que le gouvernement avait été informé de l’imminence d’attentats dans la capitale.
Que savait le gouvernement ?
La presse cite un rapport du service de renseignements du pays, selon lequel des attentats simultanés étaient en préparation à Nairobi et Mombasa autour des 13 et 20 septembre.
→ À (RE)LIRE : Attaque du Westgate: les autorités kényanes auraient été prévenues
Début septembre, les agents de renseignements auraient intensifié leurs avertissements, indiquant que les shebabs avaient redoublé leurs activités dans le pays. Les Israéliens auraient également averti le Kenya que des bâtiments détenus par des citoyens israéliens pourraient être la cible d'attaques terroristes durant les fêtes juives. Tous ces rapports ont été envoyés à plusieurs ministres kényans, dont le ministre de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères et le chef des armées. Les ministres vont devoir s'expliquer. Ont-ils eu en main tous ces rapports ou non ? Si oui, pourquoi n'y ont-ils pas donné suite ?
Les défaillances des services de sécurité
Des questions se posent aussi sur la durée du siège. Il a duré quatre jours, ce qui est beaucoup. Cela s'explique sans doute par l'absence totale de coordination entre la police, l'unité d'élite et l'armée qui sont intervenues au centre commercial. Au moment de l’attaque, ce sont de simples policiers qui interviennent, puisqu’au départ on pense qu’il s’agit d’une attaque à main armée sur des commerçants. Rapidement arrivent une quinzaine d’hommes d’une unité d’élite. Et ce n’est que vers la fin de l’après midi que l’armée intervient.
Les défaillances de communication entre les différents services de sécurité expliquent que seule une partie des civils qui fuient le centre commercial a été fouillée. Et quasiment personne n’a été interrogé. Ce manque de coordination aurait permis aux terroristes de se réorganiser d’une part. Et d’autre part, il se pourrait qu'un groupe d’assaillants se soit enfui à la faveur du chaos qui régnait au centre commercial le premier jour. Selon des témoignages recueillis par la presse britannique, des assaillants auraient abandonné leur armes, changé de vêtements et seraient sortis du centre avec les civils.
Qui ? Combien ?
Enfin, on ne peut pas encore aujourd'hui répondre précisément à la question du nombre de terroristes qui ont mené l’attaque. Ni apporter de réponses claires concernant l'identité des assaillants ? Deux jours après l’attaque, le gouvernement parlait de dix à quinze assaillants. Le lendemain, le ministre de l’Intérieur, Ole Lenku, annonçait que cinq assaillants avaient trouvé la mort. On n’a jamais vu les corps. Et surtout qu’est-il advenu des autres terroristes.
Auraient-ils pu s’échapper ? Le journal, le Sunday Nation évoque cette possibilité, citant des membres des forces de sécurité. On parle même d’un groupe de terroristes qui aurait pu s’échapper via un tunnel souterrain qui relierait le centre commercial à un bâtiment adjacent. Tout cela n’est que spéculation.
Le mystère reste entier
S'agissant de l’identité des assaillants, le mystère reste entier. On a glosé sur la présence au centre commercial d'une « veuve blanche », cette femme britannique convertie a l’islam et veuve d’un des kamikazes impliqués dans les attentats de Londres en 2005. Dès lundi, la ministre des Affaires étrangères a évoqué la présence d’une femme blanche. Ensuite le gouvernement ne communiquera plus sur le sujet. La presse, pour sa part, a parlé d’un Kenyan qui aurait pu être a la tête du commando. L’homme s’appellerait Abu Sandheere, 50 ans, et serait de nationalité kényane. Il aurait été le responsable régional des Shebabs pour la logistique, le renseignement et des opérations spéciales. Il serait le principal suspect dans cet attentat.
Pour l’instant le gouvernement et les forces de sécurité communiquent très peu, et se contredisent même parfois. Beaucoup de questions restent encore sans réponses.
Source : Rfi.fr
→ À (RE)LIRE : Westgate: les services de sécurité kényans mis en cause
Michael Gichangi devait également répondre à la question qui est sur toutes les lèvres à Nairobi : les services de renseignements étaient-ils au courant du projet d attentat ? La question se pose d’autant plus que samedi dernier la presse kényane a révélée que le gouvernement avait été informé de l’imminence d’attentats dans la capitale.
Que savait le gouvernement ?
La presse cite un rapport du service de renseignements du pays, selon lequel des attentats simultanés étaient en préparation à Nairobi et Mombasa autour des 13 et 20 septembre.
→ À (RE)LIRE : Attaque du Westgate: les autorités kényanes auraient été prévenues
Début septembre, les agents de renseignements auraient intensifié leurs avertissements, indiquant que les shebabs avaient redoublé leurs activités dans le pays. Les Israéliens auraient également averti le Kenya que des bâtiments détenus par des citoyens israéliens pourraient être la cible d'attaques terroristes durant les fêtes juives. Tous ces rapports ont été envoyés à plusieurs ministres kényans, dont le ministre de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères et le chef des armées. Les ministres vont devoir s'expliquer. Ont-ils eu en main tous ces rapports ou non ? Si oui, pourquoi n'y ont-ils pas donné suite ?
Les défaillances des services de sécurité
Des questions se posent aussi sur la durée du siège. Il a duré quatre jours, ce qui est beaucoup. Cela s'explique sans doute par l'absence totale de coordination entre la police, l'unité d'élite et l'armée qui sont intervenues au centre commercial. Au moment de l’attaque, ce sont de simples policiers qui interviennent, puisqu’au départ on pense qu’il s’agit d’une attaque à main armée sur des commerçants. Rapidement arrivent une quinzaine d’hommes d’une unité d’élite. Et ce n’est que vers la fin de l’après midi que l’armée intervient.
Les défaillances de communication entre les différents services de sécurité expliquent que seule une partie des civils qui fuient le centre commercial a été fouillée. Et quasiment personne n’a été interrogé. Ce manque de coordination aurait permis aux terroristes de se réorganiser d’une part. Et d’autre part, il se pourrait qu'un groupe d’assaillants se soit enfui à la faveur du chaos qui régnait au centre commercial le premier jour. Selon des témoignages recueillis par la presse britannique, des assaillants auraient abandonné leur armes, changé de vêtements et seraient sortis du centre avec les civils.
Qui ? Combien ?
Enfin, on ne peut pas encore aujourd'hui répondre précisément à la question du nombre de terroristes qui ont mené l’attaque. Ni apporter de réponses claires concernant l'identité des assaillants ? Deux jours après l’attaque, le gouvernement parlait de dix à quinze assaillants. Le lendemain, le ministre de l’Intérieur, Ole Lenku, annonçait que cinq assaillants avaient trouvé la mort. On n’a jamais vu les corps. Et surtout qu’est-il advenu des autres terroristes.
Auraient-ils pu s’échapper ? Le journal, le Sunday Nation évoque cette possibilité, citant des membres des forces de sécurité. On parle même d’un groupe de terroristes qui aurait pu s’échapper via un tunnel souterrain qui relierait le centre commercial à un bâtiment adjacent. Tout cela n’est que spéculation.
Le mystère reste entier
S'agissant de l’identité des assaillants, le mystère reste entier. On a glosé sur la présence au centre commercial d'une « veuve blanche », cette femme britannique convertie a l’islam et veuve d’un des kamikazes impliqués dans les attentats de Londres en 2005. Dès lundi, la ministre des Affaires étrangères a évoqué la présence d’une femme blanche. Ensuite le gouvernement ne communiquera plus sur le sujet. La presse, pour sa part, a parlé d’un Kenyan qui aurait pu être a la tête du commando. L’homme s’appellerait Abu Sandheere, 50 ans, et serait de nationalité kényane. Il aurait été le responsable régional des Shebabs pour la logistique, le renseignement et des opérations spéciales. Il serait le principal suspect dans cet attentat.
Pour l’instant le gouvernement et les forces de sécurité communiquent très peu, et se contredisent même parfois. Beaucoup de questions restent encore sans réponses.
Source : Rfi.fr