Les deux chefs d’État ont affiché leur satisfaction d’une relation qualifiée par Paul Biya de « fructueuse et mutuellement bénéfique ». Pourtant en avril, le renouvellement d’un accord de coopération militaire entre Yaoundé et Moscou avait fait tiquer à Paris. Le choix du timing surtout. En pleine guerre en Ukraine et alors que Yaoundé s’est abstenu de voter les sanctions à l’ONU.
Interrogé à ce sujet par nos envoyés spéciaux Amélie Tulet et Boris Vichith, le président camerounais Paul Biya ne fait pas de lien entre ces deux actualités : « Nous avions signé avec ce pays un accord de coopération qui était venu à expiration. On l’a renouvelé et nous l’avons signé. Le voyage de mon ministre en Russie n’avait pas de rapport avec la situation de la guerre en Ukraine. Nous avons l’habitude de signer des accords de ce genre et en Afrique, il y a beaucoup de pays qui ont des accords avec la Russie. Il s’agissait simplement de renouveler l’accord préexistant. »
Après l'entretien avec le président Paul Biya, Emmanuel Macron, interrogé sur les inquiétudes de l'Élysée face à l'influence russe sur le continent africain, parle d'une double diplomatie russe au micro de nos envoyés spéciaux Amélie Tulet et Boris Vichith. « La Russie a complété son offre diplomatique par l’intervention de milices Wagner. En particulier, ce que nous avons vu ces dernières années fleurir en République centrafricaine et au Mali, pour ne citer que deux cas, est très préoccupant, parce que ce ne sont pas des coopérations classiques. »
Emmanuel Macron dénonce l'action de la Russie sur le continent africain
Le président insiste : « À ce moment-là, c’est la Russie qui décide, par le truchement de milices, de venir en soutien soit à des pouvoirs politiques affaiblis qui décident de ne pas gérer leurs problèmes de manière politique mais de les militariser, soit à des juntes militaires qui n’ont aucune légitimité politique pour leur dire nous vous apportons sécurité et protection à vous, pas à votre peuple, à vous, en échange d’une influence russe et d’une captation des matières premières, avec souvent des exactions qui sont d’ailleurs documentées par la commission des droits de l’homme des Nations unies et toutes les missions qui s’y déploient. C’est ça ce qui se passe. »
Lui répondant à distance, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, également en tournée en Afrique, a assuré que son pays allait « significativement accroître » son rôle sur le continent.
Emmanuel Macron veut faire de l'Afrique l'une des priorités de son second quinquennat, face à la concurrence de la Chine et de la Russie, mais en pariant sur le « soft power » plutôt que sur la politique ou le militaire, les outils traditionnels d'influence de la France.
Interrogé à ce sujet par nos envoyés spéciaux Amélie Tulet et Boris Vichith, le président camerounais Paul Biya ne fait pas de lien entre ces deux actualités : « Nous avions signé avec ce pays un accord de coopération qui était venu à expiration. On l’a renouvelé et nous l’avons signé. Le voyage de mon ministre en Russie n’avait pas de rapport avec la situation de la guerre en Ukraine. Nous avons l’habitude de signer des accords de ce genre et en Afrique, il y a beaucoup de pays qui ont des accords avec la Russie. Il s’agissait simplement de renouveler l’accord préexistant. »
Après l'entretien avec le président Paul Biya, Emmanuel Macron, interrogé sur les inquiétudes de l'Élysée face à l'influence russe sur le continent africain, parle d'une double diplomatie russe au micro de nos envoyés spéciaux Amélie Tulet et Boris Vichith. « La Russie a complété son offre diplomatique par l’intervention de milices Wagner. En particulier, ce que nous avons vu ces dernières années fleurir en République centrafricaine et au Mali, pour ne citer que deux cas, est très préoccupant, parce que ce ne sont pas des coopérations classiques. »
Emmanuel Macron dénonce l'action de la Russie sur le continent africain
Le président insiste : « À ce moment-là, c’est la Russie qui décide, par le truchement de milices, de venir en soutien soit à des pouvoirs politiques affaiblis qui décident de ne pas gérer leurs problèmes de manière politique mais de les militariser, soit à des juntes militaires qui n’ont aucune légitimité politique pour leur dire nous vous apportons sécurité et protection à vous, pas à votre peuple, à vous, en échange d’une influence russe et d’une captation des matières premières, avec souvent des exactions qui sont d’ailleurs documentées par la commission des droits de l’homme des Nations unies et toutes les missions qui s’y déploient. C’est ça ce qui se passe. »
Lui répondant à distance, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, également en tournée en Afrique, a assuré que son pays allait « significativement accroître » son rôle sur le continent.
Emmanuel Macron veut faire de l'Afrique l'une des priorités de son second quinquennat, face à la concurrence de la Chine et de la Russie, mais en pariant sur le « soft power » plutôt que sur la politique ou le militaire, les outils traditionnels d'influence de la France.
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