Un à un, les fonctionnaires convoqués par l'appel passent d’une tente à l’autre, pour justifier leur situation administrative. Parmi eux, madame Linda. Détachée pendant vingt-deux ans à Gabon Télécom, elle est retournée dans son village après la privatisation de sa société en 2008. Depuis, la fonction publique ne lui a plus rien proposé : «Je souhaite que notre situation administrative s’arrange et puis j’ai envie de reprendre mon boulot».
Son ancien collègue a également été rejeté par son ministère d’origine : «Le ministère n’en a que faire de nous, nous devons rester éternellement à la maison. Nous sommes payé sans rien faire, mais c’est parce que l’administration ne veut pas de nous !»
Certains sont au bureau tous les jours
La situation est un peu insolite pour beaucoup d’autres fonctionnaires, pourtant présents à leur poste tous les jours. C’est le cas de nombreux directeurs généraux : «Je suis en service, explique un homme dans la file d’attente. J’ai repris le service, j’ai été nommé par décret présidentiel. Pourquoi me dire que je ne suis pas en service ?»
Du coup, beaucoup de fonctionnaires sont furieux et accusent le gouvernement de faire diversion. «C’est une opération salvatrice pour tous les fonctionnaires, martèle la ministre du Budget, Rose Christiane Oussouka Raponda. Les 6 000 personnes dont on fait état ici n’ont pas été prises au hasard. Et lorsqu’on aura recensé, on aura un fichier de la fonction publique qui sera clair».